SANOFI-AVENTIS : résultats supérieurs aux attentes

29/04/2009 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - Au premier trimestre 2009, Sanofi-Aventis a réalisé un résultat net part du groupe de 1,578 milliard d'euros contre 1,325 milliard d'euros, un an plus tôt. Hors éléments " particuliers ", le bénéfice par action a atteint 1,67 euro, en progression de 16,8% (+9,8% à changes constants). Le résultat opérationnel courant a augmenté de 14,9% à 2,898 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires est ressorti à 7,107 milliards d'euros, en hausse de 2,5%. La croissance organique est de 3,5%. Le consensus Reuters était de 1,52 euro pour le bénéfice par action, de 2,636 milliards d'euros pour le résultat d'exploitation et de 7,047 milliards d'euros pour le chiffre d'affaires. Au sujet de ses perspectives 2009, Sanofi-Aventis a confirmé son anticipation de croissance du bénéfice net par action ajusté hors éléments particuliers d'au moins 7%, calculée à taux de change constants, sauf événement adverse majeur.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Numéro quatre mondial de la pharmacie, derrière Pfizer, GlaxoSmithKline, et Novartis, Sanofi-Aventis est né du rapprochement du français Sanofi-Synthelabo et du franco-allemand Aventis en 2004. Fort de près de 100 000 collaborateurs dans le monde, le groupe réalise un chiffre d'affaires consolidé de 27 milliards d'euros. Il développe 7 axes thérapeutiques majeurs : cardiovasculaire, thrombose, cancer, diabète, système nerveux central, médecine interne et vaccins.

Les points forts de la valeur

- Le groupe possède 8 médicaments qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires (blockbusters). - Le portefeuille de produits en développement est important. - Sanofi a gagné le procès Plavix aux Etats-Unis. La protection du brevet est maintenue aux Etats-Unis jusqu'en novembre 2011. - Le directeur général, Gérard Le Fur, dont le mandant courait en principe jusqu'en 2010 a été débarqué au profit de Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline, qui devrait en oeuvre une stratégie de "long terme". - Sanofi-Aventis a acquis le fabricant de génériques tchèque Zentiva. Le rachat de Zentiva devrait permettre à Sanofi-Aventis de se renforcer sur le marché des génériques et d'augmenter sa présence dans les pays émergents d'Europe de l'Est à fort potentiel de croissance.

Les points faibles de la valeur

- Comme les autres valeurs du secteur, Sanofi est affecté par le durcissement des politiques de santé qui pèse sur les ventes de médicaments comme en France ou en Allemagne. - Début juillet 2007, Sanofi a retiré le dossier d'homologation de l'Acomplia aux Etats-Unis. Un comité de la FDA avait rejeté sa pilule anti-obésité Zimulti (molécule rimonabant). Les experts s'inquiètent des effets secondaires psychiatriques du produit. L'enjeu financier autour de l'Acomplia est d'importance pour Sanofi-Aventis puisque le groupe attend du rimonabant un chiffre d'affaires annuel pouvant aller jusqu'à 3 milliards d'euros en cas d'homologation aux Etats-Unis.

Comment suivre la valeur

- D'une manière générale, les valeurs pharmaceutiques résistent en période de crise, et affichent à long terme des croissances soutenues (seulement 20% de la population mondiale a un accès normal aux médicaments, nombre de maladies ne sont pas encore traitées, et l'espérance de vie s'allonge rapidement). - En outre, les valeurs pharmaceutiques sont sensibles aux évolutions réglementaires et aux décisions des autorités sanitaires (comme la FDA aux Etats-Unis). Plus particulièrement, il faut être attentif au chiffre d'affaires généré par chacun de ses produits et à la durée de vie de leurs brevets, et suivre les résultats des études cliniques pour identifier les médicaments à fort potentiel. - Enfin, le titre présente un intérêt spéculatif, dans la mesure où le pacte d'actionnaires liant L'Oréal (10,5 % du capital) et Total (12,13 % du capital) est arrivé à échéance fin 2004. La cession des parts d'un de ces actionnaires de référence pourrait aussi provoquer un afflux de titres sur le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Avec l'expiration des brevets de médicaments vedettes comme le Lipitor de Pfizer ou l'Effexor de Wyeth, le secteur devrait subir la disparition de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au niveau mondial d'ici à cinq ans. Pour faire face à ce phénomène, trois grosses opérations (de plus de 40 milliards de dollars chacune) ont été récemment annoncées : la première concerne l'acquisition par le suisse Roche de la totalité du capital de sa filiale Genentech, deuxième groupe américain des biotechnologies. La seconde est relative au rachat de Wyeth, fabricant de l'Advil, par l'américain Pfizer. Enfin la dernière porte sur l'absorption de Schering-Plough par Merck. Pour tous les acquéreurs l'objectif est de consolider leur portefeuille de médicaments. Ces rachats soulignent également l'intérêt croissant pour les biotechnologies et la diversification visée par les groupes dans ce domaine. D'autres opérations devraient voir le jour en considérant notamment la crainte des acteurs face à la réforme du système de santé prônée par le nouveau président américain Barack Obama.