STMICRO : la perte se creuse, les ventes reculent

30/04/2009 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - STMicroelectronics a publié une perte nette de 541 millions de dollars, soit 0,62 dollar par action au premier trimestre. Un chiffre à comparer avec une perte de 84 millions de dollars (0,09 dollar par action) sur la même période en 2008. Ce chiffre s'explique notamment par une charge de 200 millions de dollars liée à la coentreprise de STMicro avec Intel dans le domaine de la mémoire flash. Hors éléments exceptionnels, la perte trimestrielle ressort à "seulement" 0,31 dollar par action. Le chiffre d'affaires a reculé à 1,66 milliard de dollars contre 2,47 milliards au premier trimestre l'année précédente. De son côté, la marge brute a chuté à 26,3% contre 36,3% sur les trois premiers mois de 2008.

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Activité de la société

Le groupe STMicroelectronics a été créé en juin 1987 à la suite du regroupement de Thomson Semiconducteurs (France) et de SGS Microelettronica (Italie). En mai 1998, SGS-Thomson Microelectronics a pris le nom de STMicroelectronics. Le groupe franco-italien est l'un des premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs et le premier européen. Il exerce son activité dans plusieurs domaines : les télécommunications, l'électronique grand public, l'informatique ou encore l'automobile. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes en Asie-Pacifique puis en Europe et en Amérique du Nord et enfin dans les pays émergents. Le groupe compte près de 50.000 employés, 16 unités de recherche et développement avancées, 39 centres de conception et d'applications, 15 principaux sites de production et 78 bureaux de vente dans 36 pays.

Les points forts de la valeur

- STM évolue vers un modèle d'activité dit " fab-light ", qui consiste à ne pas détenir en propre ses capacités de production. Le groupe devrait ainsi améliorer ses marges. - Avec un portefeuille de produits " différenciés ", STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques avec ses principaux clients, notamment dans le secteur des télécommunications et de l'électronique grand public. - La structure financière de ST Microelectronics est saine. - Le groupe a annoncé la création d'une entreprise commune avec Intel dans les mémoires flash, baptisée Numonyx. La cession de la division mémoires flash permettra au groupe de s'alléger d'un fardeau, cette activité affichant de faibles marges et étant fortement consommatrice de capitaux.

Les points faibles de la valeur

- STM évolue dans un secteur extrêmement concurrentiel et fortement cyclique qui alterne phases de surcapacités et de sous-capacités. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires avec Nokia, ce qui lui confère une importante exposition à la santé du fabricant finlandais de téléphones mobiles. - le groupe présente une structure de coûts plus rigide que celle de ses concurrents. - Si le groupe publie ses comptes dans la devise américaine, une grande partie de ses coûts reste libellée en euros. Le groupe met toutefois en place une politique de change qui le protège partiellement des fluctuations à la hausse comme à la baisse.

Comment suivre la valeur

- Le niveau d'activité des fabricants de semi-conducteurs est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - Parallèlement, le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur de tendance. En général, plus il est élevé, plus la demande est faible, et plus les capacités de production sont excédentaires, donc peu rentables. - Certains analystes considèrent que le marché des semi-conducteurs est désormais un marché mature, qui ne devrait plus afficher des taux de croissance supérieurs à 15 %. On peut s'attendre à voir se former à l'avenir des alliances entre les différents acteurs du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

Selon le Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques), un manque d'innovation devrait entraîner une baisse des ventes de téléviseurs et autres produits numériques cette année. Le chiffre d'affaires total du marché de l'électronique grand public français devrait se réduire de 900 millions d'euros par rapport à 2008 pour atteindre 6,5 milliards d'euros. Sur le segment des téléviseurs, la baisse en valeur, liée à celle des prix, inquiète les professionnels. Après une légère progression l'an passé (à 4,3 milliards d'euros), le chiffre d'affaires devrait reculer de 11% à 3,83 milliards d'euros cette année. Les marchés en développement (comme la radio numérique, la télévision mobile personnelle ou les lecteurs Blu-Ray) concentrent les espoirs des acteurs. Selon les analystes, LG Electronics devrait continuer à gagner des parts de marché en 2009. Le groupe, qui vise la deuxième place sur le marché français, souhaite porter sa part de marché à 16% cette année.

Semi-conducteurs

Si les agences de notation considèrent que la visibilité est très réduite pour le secteur cette année, les experts anticipent un recul du marché mondial. L'institut Gartner a dégradé ses prévisions et estime désormais que les ventes mondiales de semi-conducteurs devraient chuter cette année de 24% (à 194,5 milliards de dollars) alors qu'il tablait auparavant sur un recul de 16%. Dans ce contexte très chahuté, certains analystes conseillent aux fabricants de puces de réduire leurs investissements industriels, sans toutefois amputer les dépenses en R&D, essentielles au secteur. La crise ne fait qu'amplifier la concurrence, déjà acharnée, sur les prix. Ainsi Intel, qui cherche à prendre le dessus sur Advanced Micro Devices (AMD), a annoncé des baisses de prix pouvant aller jusqu'à 48% pour certains de ses processeurs.