EDF souhaiterait céder sa distibution au Royaume-Uni

04/05/2009 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Selon le "Financial Times", EDF réfléchit à la cession de ses activités de distribution d'électricité au Royaume-Uni afin d'alléger sa dette. Le quotidien, qui cite des sources proches du dossier, écrit que cette question a été abordée au cours d'une réunion des administrateurs d'EDF. Aucune décision n'aurait cependant été prise. Le groupe envisagerait de concentrer ses activités dans la seule production d'électricité alors que la demande en nucléaire semble redevenir très forte, nécessitant d'importants investissements.

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Activité de la société

Le groupe EDF est un énergéticien intégré, présent sur l'ensemble des métiers de l'électricité : production, transport, distribution, commercialisation, et négoce d'énergies. EDF peut se prévaloir du premier parc de production en Europe et du premier parc nucléaire au monde. L'électricien compte 40,2 millions de clients dans le monde (avec 36,7 millions de clients en Europe, dont plus de 28 millions en France). En France, EDF est le premier fournisseur d'électricité avec 488 TWh d'électricité commercialisés. EDF a également développé ces dernières années une gamme d'offres enrichie multi-énergies et multi-services, ainsi qu'une offre gaz aux entreprises. Hors de France, EDF est présent au travers de ses filiales dans 3 pays européens clés avec EDF Energy (filiale à 100%, 1er distributeur au Royaume-Uni), British Energy (en cours de rachat, 1er opérateur de centrales nucléaires en Grande-Bretagne), EnBW (filiale à 45%, 3ème énergéticien en Allemagne), et Edison (filiale à 51%, 2ème acteur de l'électricité en Italie). Le groupe est également présent en Amérique latine, notamment au Mexique et au Brésil, dans la zone Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine, au Moyen-Orient et en Afrique.

Les points forts de la valeur

- EDF bénéficie d'une croissance liée à la forte dynamique du secteur de l'énergie, et en particulier à l'augmentation de la consommation d'électricité. - L'exposition d'EDF au prix du pétrole est très limitée car son parc de production est fortement axé sur le nucléaire et l'hydraulique. La filière nucléaire participe à la diversification des risques énergétiques et constitue un recours contre les fluctuations du prix du pétrole. - Pour le moment, EDF paraît bien protégé de l'ouverture du marché à la concurrence du fait de ses prix de revient très compétitifs grâce au nucléaire et de son énorme capacité de production. - EDF a réduit son écart face à ses concurrents européens en termes de rentabilité et de structure financière (EDF est le plus endetté des électriciens européens). Le groupe a promis une croissance régulière du dividende. Le programme de cessions a dépassé au 31 décembre 2007 de 14% la cible d'une réduction de cinq milliards d'euros de la dette nette. - En s'offrant British Energy, EDF a mis la main sur la plus grande partie du parc de centrales nucléaires britanniques ainsi que sur les meilleurs terrains pour en construire de nouvelles.

Les points faibles de la valeur

- Les spécialistes s'interrogent sur la manière dont EDF pourra augmenter ses tarifs (les démêlés de Gaz de France avec l'Etat sur le sujet ont marqué les investisseurs). Les tarifs de vente aux clients restent en effet réglementés, ce qui restreint la liberté d'EDF d'agir sur ses tarifs de vente. - Il existe une incertitude sur les choix d'investissement du groupe. L'Etat a exigé que la moitié soit investie en France, or le groupe doit aussi se développer à l'international. De plus, il existe peu de cibles dans ce secteur déjà très concentré. Le risque de surpayer est donc très important. - Les analystes s'interrogent sur la décision prise par EDF d'accélérer ses investissements alors que les perspectives pour 2008 semblent incertaines. Cette décision s'explique en partie par une hausse des coûts d'équipement, ont expliqué des bureaux d'études. - Les spécialistes craignent que le démantèlement des installations nucléaires ne coûte plus cher que prévu et vienne amputer les fonds qui auraient du être dédiés à de nouveaux investissements. - EDF sera sans doute amené un jour à reconsidérer les prérogatives et le financement de son comité d'entreprise auquel est alloué chaque année 1 % des ventes réalisées dans l'Hexagone.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des "utilities" (les sociétés d'eau, de gaz et d'électricité), des valeurs défensives achetées pour leur rendement quand les taux d'intérêt sont bas sur le marché obligataire. - L'électricien développe progressivement des interconnexions et des convergences de marché en plus de sa forte présence sur les principaux marchés européens. - EDF se diversifie peu à peu dans le gaz. - EDF a procédé en janvier 2008 à une émission obligataire d'un montant de 1,5 milliard d'euros. L'émission a été placée auprès d'investisseurs institutionnels français et internationaux. L'Etat détenait toujours à cette date un peu plus de 80% du capital. Les salariés contrôlant 1,9% du capital, le flottant demeure donc très réduit. - Le prix de l'électricité et du gaz sont nettement corrélés aux prix du brut. La hausse de l'or noir stimule par conséquent le chiffre d'affaires d'EDF.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

L'industrie nucléaire française est dominée depuis une cinquantaine d'années par EDF. Ce dernier est le premier exploitant de centrales au monde avec 58 réacteurs en exploitation. Il a obtenu la construction à partir de 2012, du deuxième EPR français, le réacteur de troisième génération fabriqué par Areva. Son objectif est d'être le leader de la relance du nucléaire dans le monde. En Grande-Bretagne, le rachat de British Energy lui a permis de devancer ses concurrents, les allemands E.ON et RWE (Allemagne) et GDF Suez. Aux Etats-Unis, il a repris la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy. Néanmoins le marché s'ouvre peu à peu à de nouveaux acteurs. GDF Suez est également passé à l'offensive sur le marché britannique en s'alliant à l'opérateur espagnol Iberdrola afin de participer au développement de nouvelles centrales nucléaires. Quant à Total, dernier arrivé dans ce domaine, il vise à faire à terme du nucléaire un de ses coeurs de métier.