(AOF) - Les marchés actions ont confirmé la semaine dernière leur tendance haussière initiée début mars. Le rally boursier a résisté aux inquiétudes concernant l'impact de l'épidémie de grippe porcine sur l'activité économique. A Paris, le Cac 40 a terminé une semaine boursière réduite à quatre séances sur un gain hebdomadaire de 4,52 % à 3159,85 points. Au mois d'avril, l'indice phare de la place parisienne a progressé de 12,5 %, sa meilleure performance mensuelle depuis avril 2003. Le cocktail qui redonne du tonus aux marchés actions reste le même : des résultats d'entreprise moins mauvais que prévu et des statistiques économiques laissant espérer que le pire est désormais passé. Les ménages américains se sont ainsi remis à consommer au premier trimestre : +2,2 % contre - 4,3 % sur les trois derniers mois de 2008. Même l'économie japonaise, pourtant durement touchée par la chute du commerce mondial, a annoncé pour mars la première hausse de sa production industrielle depuis six mois : +1,6 %. Rebond technique dans un marché baissier ou début d'un redressement durable des marchés, les avis demeurent partagés. S'appuyant sur les précédentes grandes baisses des marchés, ING Investment Management juge probable une rechute prochaine des indices. Si ce dernier a raison, l'adage boursier selon lequel il faut vendre ses actions en mai (sell in may and go away) se vérifierait ainsi cette année.
Cette pandémie devrait se traduire par des déplacements moins nombreux. Plusieurs gouvernements, dont celui de la France, ont ainsi déconseillé à leurs ressortissants de voyager au Mexique d'où est partie l'épidémie. Lundi, Accor a perdu 3,72 % à 31,47 euros et Air France-KLM 6,56 % à 8,39 euros. Ces deux secteurs avaient été les plus touchés par l'épidémie de pneumonie atypique (SRAS) en Asie au printemps 2003, a rappelé Barclays Capital. De son côté, Oddo Securities a précisé que le trafic aérien avait reculé de 30 % entre l'Europe et l'Asie au plus fort de cette crise. L'analyste souligne cependant que l'impact boursier du SRAS avait été relativement faible. Cette comparaison n'est cependant pas totalement pertinente ; l'épidémie avait alors été rapidement circonscrite, ce qui ne semble pas devoir être le cas pour la grippe porcine, a toutefois fait remarquer Barclays. Club Méditerranée a fait exception avec une progression de 6,31 % à 12,545 euros, lundi, soutenu par les spéculations autour de l'intérêt que porte Bernard Tapie au groupe. L'homme d'affaires, cité dans "La Tribune", a déclaré que le Club Méditerranée était "un dossier séduisant, qui correspond bien à (son) image créative, artistique et sportive".
Le suisse Roche s'est adjugé près de 7 % et le britannique GlaxoSmithKline 5 % en une semaine à la faveur des anticipations de commandes massives par les Etats de leurs traitements contre les grippes, respectivement le Tamiflu et le Relenza. Sanofi-Aventis a signé l'une des meilleures performances du CAC 40 en clôturant jeudi sur un gain hebdomadaire de 7,5 %. Le quatrième laboratoire pharmaceutique du monde a été également soutenu par la publication de résultats au premier trimestre supérieurs aux attentes et par la confirmation de ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice. Credit Suisse a d'ailleurs relevé ses prévisions annuelles sur le groupe après un premier trimestre qualifié d'"excellent". Le broker a en outre salué le nettoyage du portefeuille de produits en développement opéré par le groupe. De son côté, Oddo Securities a souligné des "résultats de bonne qualité et de bon augure pour le reste de l'année" et confirmé sa recommandation d'Accumuler le titre en portefeuille.
La semaine a également été propice aux secteurs des opérateurs télécoms et de l'informatique. France Télécom a gagné plus de 3 % en quatre séances après avoir confirmé son objectif de dégager un cash-flow de 8 milliards d'euros. Le groupe n'a pas été épargné par le ralentissement économique, mais ses ventes ont cependant progressé de 0,5 % à 12,68 milliards d'euros à taux de change constant. France Télécom a en particulier bien résisté sur son marché domestique dans le domaine de la téléphonie mobile. Rassuré par cette publication, JPMorgan a relevé sa recommandation de Neutre à Surpondérer. Capgemini a fini en hausse de 4,82 % à 28,405 euros jeudi, après avoir aussi apporté la preuve de ses capacités de résistance dans un environnement économique difficile. La société a réussi à limiter sa décroissance organique à -0,3 % sur les trois premiers mois de l'année. La SSII a ainsi pu réitérer ses objectifs d'une croissance organique de -2 % et d'une marge opérationnelle supérieure à 6,5 % au premier semestre. Oddo Securities, qui conseille toujours l'achat de la valeur, juge que l'hypothèse d'une marge opérationnelle de 7 % gagne en crédibilité.