Imerys donne aujourd'hui le coup d'envoi de son augmentation de capital de 250 Millions d'Euros... Le directeur général du groupe de minéraux, Gérard Buffière, en détaille ce matin les modalités et les objectifs, dans un entretien publié par 'Les Echos'.
Ainsi, les actions nouvelles seront émises à 20 Euros par titre, soit 39,4% de moins que le dernier cours de Bourse. Une décote qui se limite toutefois à 33% par rapport au prix théorique après versement du dividende et détachement du droit préférentiel de souscription (DPS).
Le dirigeant explique que cette émission servira à réduire la dette du groupe et rendra sa situation financière "très confortable par rapport aux engagements bancaires". Compte-tenu de la chute des ventes et d'une perte nette de 7 ME au premier trimestre, Imerys aurait pu, sans cette levée de fonds, entrer en fin d'année "dans une zone inconfortable" vis-à-vis de ses engagements bancaires... Ceux-ci exigent que "la dette nette ne dépasse pas 3,75 fois l'excédent brut d'exploitation du groupe", a précisé le dirigeant.
M. Buffière confirme que l'actionnaire de contrôle, le groupe Pargesa-GBL d'Albert Frère et Paul Desmarais, souscrira à l'opération à hauteur de ses 58%. Le solde est intégralement garanti par un syndicat bancaire.
Concernant l'activité du groupe, le directeur général se montre plutôt pessimiste pour 2009. Il "n'observe encore aucun signe positif. Pour le moment, la demande continue à baisser et le mouvement est amplifié par le déstockage dans toute l'industrie".
Imerys a réduit ses stocks de 42 ME entre janvier et mars, et compte atteindre les 100 ME sur l'année. "Donc, le déstockage n'est pas fini...", estime le dirigeant. Il juge toutefois que la crise actuelle ne remet pas en cause le modèle économique du groupe. Le programme de réduction de coûts et de baisse des investissements mis en oeuvre devrait en effet permettre de faire progresser la marge opérationnelle courante de 6,4% au T1 "à 10% à l'horizon d'un an", même si le marché ne s'améliore pas, estime-t-il.
A moyen terme, "dans un an ou dix-huit mois", Imerys espère être en mesure de reprendre les acquisitions : "il y aura des entreprises à acheter, des sociétés qui auront réagi moins vite que nous, et nous espérons bien en profiter pour nous renforcer, par exemple dans les pays émergents" conclut le dirigeant.
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