ALCATEL-LUCENT : perte d'exploitation au premier trimestre

05/05/2009 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a fait état au premier trimestre d'une perte nette ajustée (part du groupe) de 402 millions d'euros, soit un résultat dilué par action de -0,18 euro (-0,24 dollar par ADS). La perte nette ajustée, qui exclut les principaux impacts, sans effet sur la trésorerie, des écritures de suivi de l'allocation du prix d'acquisition de Lucent s'est établie à 358 millions d'euros soit un résultat dilué par action de -0,16 euro (-0,21 dollar par ADS). La perte d'exploitation ajustée a atteint 254 millions d'euros et le chiffre d'affaires a reculé de 6,9% à 3,598 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un consensus de 3,569 milliards. La dette nette s'élève à -841 millions d'euros contre -389 millions au 31 décembre 2008. L'augmentation de 452 millions d'euros par rapport au trimestre précédent reflète d'abord la perte opérationnelle ajustée reportée ce trimestre, le remboursement des intérêts d'emprunt (75 millions d'euros), les plans de restructurations (178 millions d'euros) et le financement des retraites et des régimes d'avantages postérieurs à l'emploi (50 millions d'euros). "Bien qu'anticipée en raison de la saisonnalité de nos ventes et des conditions de marché, nous ne sommes pas satisfaits de la perte opérationnelle du premier trimestre. Nos prévisions sur l'année restent néanmoins inchangées et nous prenons toutes les mesures pour les réaliser", a commenté Ben Verwaayen, directeur général du groupe. Alcatel-Lucent s'attend toujours à une baisse du marché global des équipements de télécommunications et des services associés de 8% à 12% pour 2009, à taux de change constant. Le groupe s'attend à un résultat d'exploitation1 ajusté2 à l'équilibre en 2009. Le groupe a par ailleurs annoncé que la vente de sa participation de 20,8% dans Thales à Dassault Aviation pour 1,6 milliard d'euros était imminente.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Alcatel-Lucent est devenu le leader mondial dans le secteur des équipements de réseaux d'opérateurs. Le groupe propose des solutions qui permettent aux fournisseurs de services, aux entreprises et aux administrations du monde entier de fournir aux utilisateurs finaux, des services de communications voix, données et vidéo. Plus de 70% du chiffre d'affaires provient des réseaux d'opérateurs, dont 47% dans les technologies d'accès mobile, 41% dans les réseaux fixes et 12% dans les solutions de convergence. Le groupe est présent de façon homogène en Europe (33%), en Amérique du Nord (32%) ainsi qu'en Asie (17%) et dans le reste du monde (18%). En septembre 2008, Philippe Camus a été nommé au poste de président non exécutif et Ben Verwaayen à celui de directeur général. Ils remplacent respectivement Serge Tchuruk et Patricia Russo.

Les points forts de la valeur

- Dans une industrie très concurrentielle, Alcatel Lucent apparaît comme un acteur global disposant d'un portefeuille complet de produits et de services destinés aux opérateurs mais aussi aux autres types d'entreprises. La force du groupe est de détenir un portefeuille de technologies et de services permettant de proposer aux opérateurs des solutions de bout en bout. - La diversité des activités permet une meilleure répartition des risques. - Sur le "triple play" (voix, données et TV), à fort potentiel de croissance, l'offre d'Alcatel apparaît comme l'une des meilleures du marché. - L'équipementier de télécoms cherche toujours à réduire ses dépenses, en recourant de plus en plus aux marchés émergents dans les domaines de la production, la R&D, les fournisseurs et les sous-traitants.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité sur l'activité d'Alcatel est faible, le groupe a déçu les investisseurs à répétition. - Alcatel souffre de son exposition à la technologie de téléphonie mobile CDMA, équivalent américain du GSM, en perte de vitesse. - La baisse du dollar pénalise le chiffre d'affaires du groupe.

Comment suivre la valeur

- Il est indispensable de surveiller attentivement l'évolution du marché des télécommunications, en particulier la santé des opérateurs, pour apprécier l'évolution de la demande en équipements. - Confrontés à la concurrence des opérateurs alternatifs, des fournisseurs d'accès à Internet ou des câblo-opérateurs, les opérateurs perdent des abonnés, tandis que les revenus issus de la voix sont inexorablement amenés à s'effriter. Pour remédier à cela, les opérateurs n'ont d'autre choix que de se lancer dans le "triple play", c'est-à-dire de proposer des offres couplées d'accès au téléphone, à l'Internet haut débit et à la télévision. - Les pays émergents représentent 45% du chiffre d'affaires d'Alcatel, et même 75% de ses revenus dans les réseaux mobiles. Ils pèsent déjà 45% des investissements des opérateurs dans le monde, part qui passera à 55% en 2008.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Selon l'institut Gartner, la chute des ventes mondiales de téléphones mobiles (-4,6% au quatrième trimestre 2008) devrait se poursuivre en 2009, avec un recul de 4%. La demande ne devrait se stabiliser qu'en 2010. Certains sont encore plus pessimistes. Ainsi Nokia anticipe un recul de 10% cette année. Il a été rejoint par Sony Ericsson qui, confronté à un recul de son activité sur le début de l'année, a revu ses prévisions à la baisse. Certains analystes considèrent même que la contraction du marché pourrait atteindre 13%. Du côté des réseaux, la situation n'est pas plus réjouissante. Pour préserver leur rentabilité, les opérateurs réduisent leurs investissements dans les infrastructures. Ces décisions vont peser sur les performances d'acteurs comme Alcatel-Lucent. Le canadien Nortel vient, lui, de se déclarer en faillite. Quant au leader mondial des infrastructures mobiles, Ericsson, il va supprimer 5000 emplois pour faire face à une année très difficile.