LAFARGE tombe dans le rouge au premier trimestre

06/05/2009 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a publié une perte nette part du groupe de 17 millions d'euros au titre du premier trimestre 2009, contre un bénéfice net de 150 millions un an plus tôt. Le résultat d'exploitation courant affiche une baisse de 35% de 512 millions d'euros. Le chiffre d'affaires recule de 9% à 3,629 milliards d'euros. Le ralentissement économique et les mauvaises conditions météorologiques ont eu un effet négatif sur les volumes et les marges, a souligné le cimentier. Les prix restent globalement bien orientés, en ligne avec l'inflation des coûts, a-t-il cependant ajouté. Etablir des prévisions est un exercice difficile au regard du niveau élevé d'incertitude de l'économie mondiale et en raison de la traditionnelle saisonnalité du premier trimestre, a estimé Lafarge. Toutefois, l'analyse des différents indicateurs économiques a conduit le groupe à une actualisation des perspectives de volumes par rapport à ses dernières prévisions, compte tenu de la poursuite du ralentissement en Europe de l'Ouest et de l'Est. En 2009, les volumes de ciment sont maintenant attendus en baisse de -2% à -5%, avec des contrastes importants entre marchés. Les prix devraient rester bien orientés dans l'ensemble, mais la baisse des volumes pourrait peser sur les marges opérationnelles. "Les plans de relance annoncés par les gouvernements et la part qu'ils donnent aux grands projets d'infrastructures auront un impact positif sur nos marchés. Bien que des signes positifs soient déjà visibles en Chine pour 2009, l'impact significatif sur nos marchés se concrétisera principalement en 2010",a conclu Lafarge.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En décembre 2007, Lafarge a racheté l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. Le groupe devient le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en avril 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge pour détenir 18,60% du capital et 20,88% des droits de vote de cette société. En février 2008, Albert Frère a déclaré viser "les 25% du capital dans un délai plus ou moins long".

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a franchi en 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - Lafarge a changé de dimension en rachetant l'égyptien Orascom Cement. Il est devenu le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. En conséquence, le groupe a relevé ses objectifs de résultats pour 2010.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.

Comment suivre la valeur

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Selon Moody's la crise de l'immobilier devrait générer une baisse de la demande mondiale de ciment entre 5% et 10%, en 2009. Cette tendance inciterait les entreprises à se livrer à une guerre des prix. Comme le souligne l'agence de notation, certains acteurs souffrent d'un endettement trop conséquent du fait d'acquisitions. Ainsi Lafarge, qui a racheté Orascom, supporte une dette nette représentant 1,15 fois ses fonds propres. Face à une situation financière très tendue, il est devenu urgent pour certains groupes d'être recapitalisés. Saint-Gobain et Lafarge ont décidé de lever chacun 1,5 milliard d'euros en Bourse. A cela s'ajoute une politique de réduction des coûts : aux 400 millions de réductions de coûts dégagées l'an passé, Saint-Gobain va ajouter 600 millions d'euros. Lafarge prévoit, lui, 200 millions d'économies en 2009, contre 120 millions prévus initialement dans le cadre du programme Excellence 2008. Aucune acquisition n'aura lieu en 2009, pour Saint-Gobain, alors que Lafarge va réduire de 40% ses investissements.