Le fonds du jour - LBPAM Convertibles Europe

06/05/2009 - 11:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - Après un quatrième trimestre 2008 des plus difficiles, les obligations convertibles bénéficient depuis le début de l'année d'un regain d'intérêt et s'affichent comme l'une des rares classes d'actifs à résister à la baisse. "Une convertible permet de profiter de la hausse des actions tout en limitant le risque à la baisse grâce à sa composante obligataire. Ce principe prend donc toute sa valeur face à un rebond des actions encore bien fragile et des spreads de crédit toujours très intéressants", souligne Christine Delagrave.

Pourquoi investir sur le fonds ?

LBPAM Convertibles Europe répond aux besoins des investisseurs cherchant à optimiser la performance de leur allocation obligataire tout en étant exposé, via un delta substantiel, à la reprise des marchés d'actions que certains commencent à envisager, dans un cadre de risque maîtrisé du fait d'un profil de risque crédit plus défensif que l'univers des convertibles, 'principalement high yield', précise la gérante. Après un début d'année mitigé du fait de la poursuite de la baisse des actions, LBPAM Convertibles Europe a d'ailleurs directement profité en mars du rally boursier pour afficher une progression mensuelle de 3,29 %, contre + 0,44 % pour l'indice convertible ECI Exane Europe et + 2,53 % pour son indice de référence. Avec une sensibilité taux de 4,6 % fin mars, contre 1,5 % pour le gisement et 3 % pour le benchmark, le fonds bénéficie également d'une surexposition taux en phase avec le manque de visibilité persistant. A fin mars, le fonds était d'ailleurs constitué au tiers d'obligations à taux fixe. Qui plus est, il s'affiche dans le 1er quartile sur un et trois ans en termes de rendement/risque. L'encours du fonds, de quelque 115 millions d'euros, contre un plus haut de 295 millions en juillet 2006, est stable depuis l'été dernier. "Même si les souscriptions sont encore timides, nous sommes de plus en plus sollicités par les investisseurs", précise Christine Delagrave.

Processus d'investissement du fonds

L'élaboration du portefeuille de LBPAM Convertibles Europe, constitué d'une quarantaine de valeurs, repose sur une double approche bottom up et top down. "Nous commençons par la sélection de titres (bottom up) avec tout d'abord une analyse des sous-jacents à partir des recommandations actions des analystes internes, explique Christine Delagrave. Puis nous analysons les émetteurs avec l'aide des analystes crédit de LBPAM pour enfin sélectionner des convertibles. Nous confrontons alors cette sélection avec l'analyse macroéconomique (top down) interne afin de déterminer l'exposition globale du portefeuille en termes de delta, de sensibilité taux et crédit et de l'exposition à la volatilité." Ce fonds, dont l'univers d'investissement est composé d'obligations convertibles, d'options, d'obligations synthétiques et d'obligations à taux fixe, présente la particularité d'être uniquement investi sur des émetteurs notés "investment grade". "Nous retenons la plus mauvaise des notes attribuées par les trois agences de notation", précise Christine Delagrave. La gérante a néanmoins la possibilité d'investir jusqu'à 25 % du portefeuille sur des obligations non notées, qui représente désormais 40 % du gisement européen contre 28 % fin 2000, à partir du moment où leur notation implicite est "investment grade". Si le delta du portefeuille peut aller jusqu'à 60 %, avec un minimum de 20 %, le risque "actions" est strictement encadré. La contribution à l'exposition action d'un titre ne doit pas excéder 3 %. Par ailleurs, le poids maximum par émetteur à l'investissement par rapport à l'actif net est limité en fonction de la notation de 3 % à 10 %. Qui plus est, Christine Delagrave ne peut prendre de positions sur des titres de delta très élevé et doit immédiatement céder ceux dont la sensibilité action est supérieure à 80 %. S'agissant du risque de taux, la sensibilité du portefeuille peut être comprise entre 2 % et 6 %. Enfin, le risque de change est totalement couvert. Ce processus d'investissement n'a pas changé depuis juillet dernier, date à laquelle Christine Delagrave a repris la gestion du fonds, et a été stable depuis sa création en décembre 2004. "Néanmoins nous envisageons de faire évoluer le prospectus pour l'adapter à l'utilisation des dérivés de crédit. Cela permettrait de couvrir le risque crédit et donc de travailler sur des obligations high yield sans s'exposer au risque émetteur", explique la gérante.

La société de gestion

LBPAM est depuis septembre 2006 la filiale à 100 % de La Banque Postale (groupe La Poste) spécialisée dans la gestion d'actifs pour compte de tiers. Ex-Sogeposte, elle a fêté en mai dernier ses 20 ans d'existence. L'année 2008 a également été marquée par le franchissement du cap des 100 milliards d'euros d'encours, grâce notamment aux mandats confiés par CNP Assurances, ainsi que par la prise de participation dans Thiriet Gestion et le développement d'une offre de multigestion. Les actifs sous gestion sont répartis à plus de 80 % en produits obligataires et monétaires euros, et ce essentiellement sous forme de mandats. Les actions représentent 11 % des encours. Si les particuliers sont la clientèle historique de LBPAM, les institutionnels et les entreprises constituent depuis plusieurs années un axe majeur de développement et représentent désormais 82 % des encours. LBPAM a notamment constitué en juin 2007 une équipe de vente dédiée à cette clientèle. Carole Leclercq