A quoi servent les fonds d'allocation d'actifs ?

06/05/2009 - 11:56 - Option Finance

(AOF / Funds) - Comment mesurer la contribution de l'allocation d'actifs durant la crise ? Les OPCVM et en particulier les OPCVM profilés dits "flexibles" s'autorisent normalement à modifier les poids relatifs dans leur portefeuille entre les actions et les obligations. Une rapide étude montre que, dans l'ensemble, ces fonds obtiennent d'excellents résultats, tant en termes de performance que de volatilité. La crise que nous traversons révèle le besoin du côté des investisseurs de bénéficier d'une expertise en allocation d'actifs. La question de savoir si un gérant a, oui ou non, bien géré sa classe d'actifs (par exemple : les actions européennes) devient secondaire quand la question primordiale était de savoir si, oui ou non, il fallait être investi en actions. Evidemment, tous les investisseurs ne sont pas demandeurs de conseils en allocation d'actifs, mais ne pas s'y intéresser revient à ne pas se soucier d'une source de valeur ajoutée essentielle. Comment mesurer la contribution de l'allocation d'actifs durant la crise ? Les OPCVM et en particulier les OPCVM profilés dits "flexibles" s'autorisent normalement à modifier les poids relatifs dans leur portefeuille entre les actions et les obligations. Généralement, l'indice de référence type est 75 % actions et 25 % obligations. Regardons entre le 5 avril 2006 et le 3 avril 2009 combien de fonds dans la catégorie "lipper funds flexible globale in euros" ont réellement modifié leurs allocations et ce dans le bon sens. Nous partons d'une catégorie composée de 356 fonds. Sur la période précitée 270 fonds ont battu le benchmark (75 % MSCI World Total Return + 25 % Citigroup Govt 7/10 ans) qui a baissé de 10,89 % sur la période. Le recul maximum sur un an glissant du benchmark a été de 18,30 %, 84 fonds ont reculé de plus 18,30 % dont l'un de 46 %. Là comme souvent, des gérants sont peut-être placés dans cette catégorie alors qu'ils devraient se trouver dans une autre. La volatilité annualisée du benchmark sur la période est de 15,12 %, 257 fonds ont une volatilité inférieure à ce niveau. Parmi ceux-là 22 fonds qui ont une volatilité inférieure à 4 % et n'ont clairement rien à voir avec le groupe, ils s'apparentent plus à des fonds monétaires sensibles. 20 fonds se paient le luxe d'avoir un ratio d'information supérieur à un, ce qui signifie que pour un point de risque pris par rapport au benchmark, ils créent un point de performance. Si l'on se concentre maintenant sur les 10 fonds les plus performants, leur corrélation face au benchmark oscille entre 0 % et 50 %, leur tracking error (risque relatif face au benchmark) entre 13 et 17 %. Autrement dit, c'est parmi ceux qui ont fait clairement autre chose que de suivre leur benchmark, que l'on trouve les meilleurs (mais aussi ceux qui ont fait fausse route). La bonne nouvelle de cette rapide étude est que sur les 12 derniers mois le benchmark a reculé de 23 %, 100 gérants ont surperformé de plus de 15 %, 28 ont même réussi à générer une performance absolue positive. La crise financière devrait réconcilier les investisseurs avec les vertus de l'allocation d'actifs tactique, surtout que la preuve est faite qu'il existe un nombre impressionnant de gérants qui ont fait un travail remarquable. Par Pierre Hervé, président d'Advanced Fund Analysis