VILMORIN : chiffre d'affaires en hausse de 4,6% sur neuf mois

06/05/2009 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - Retraité à données comparables (devises, périmètre d'activités), le chiffre d'affaires neuf mois de Vilmorin enregistre une progression de 4,6 % par rapport à l'exercice précédent, à 755 millions d'euros. Après la suspension de la mise en vente d'Oxadis, le semencier indique qu'il a également décidé de suspendre le processus de cession de la société britannique Suttons, "à l'issue d'une négociation exclusive menée auprès d'un acteur industriel, dans un environnement économique et financier toujours défavorable". En conséquence, les comptes de Suttons sont de nouveau intégrés en " activités poursuivies ". Ils font ainsi l'objet, comme les comptes d'Oxadis, de retraitements pro-forma sur l'exercice 2007-2008 afin d'en assurer leur comparabilité, précise Vilmorin. Enfin, Vilmorin indique qu'il vise désormais pour l'exercice 2008-2009 en comparaison avec l'année précédente "une progression modérée de son chiffre d'affaires global et devrait enregistrer une contraction de sa marge opérationnelle, la portant en deçà de 11 %".

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Activité de la société

Quatrième semencier mondial, Vilmorin crée, produit et commercialise des plantes potagères et des grandes cultures dédiées aux marchés des productions agricoles et maraîchères. Anciennement Vilmorin Clause & Cie, le groupe est devenu Vilmorin en 2006 après l'intégration des semences de grandes cultures de Limagrain. L'activité potagères s'adresse aux maraîchers qui produisent des légumes pour le marché de frais et aux transformateurs spécialistes de la conserve, de la surgélation et de la lyophilisation. En Europe, l'activité grandes cultures dépend de Limagrain Verneuil Holding (LVH), filiale à 80% de Vilmorin, qui regroupe la création, la production et la commercialisation des semences de céréales (blé, maïs) et d'oléagineux (colza, tournesol). Vilmorin est numéro un européen des semences de céréales et numéro deux européen des semences de maïs. Aux Etats-Unis, AgReliant développe, produit et commercialise des semences de maïs et de soja. Cette joint venture a été créée en juillet 2000 et consolidée à parité avec le groupe semencier allemand KWS. Le groupe emploie 4 430 personnes, dont 25% de chercheurs et de techniciens.

Les points forts de la valeur

-Afin d'améliorer sa rentabilité, le groupe a engagé un processus d'optimisation de son portefeuille produits. Un recentrage stratégique sur les marchés professionnels est notamment en cours, avec la cession en cours de l'activité grand public semences. -Fort d'un pôle de R&D renforcé, Vilmorin devrait lancer de nouvelles espèces variétales à partir de 2010 afin de faire face à la concurrence. - Vilmorin est solidement implanté en Asie, première zone de commercialisation de semences potagères et de grandes cultures au monde. Parallèlement, le groupe intensifie son développement dans les marchés émergents (Inde, Turquie, Ukraine, Afrique du Sud...). -Le marché mondial de la semence est en forte croissance.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a encore de grandes marges de progrès face à l'américain Pioneer, leader du marché du maïs en Europe. -Le marché du maïs est très volatil aux Etats-Unis, où Vilmorin réalise près de 25% de ses ventes dans l'activité grandes cultures. -Le groupe est soumis aux aléas climatiques. -Vilmorin n'est pas éligible à un investissement ISR, notamment en raison d'une activité vente de semences OGM présentant des risques environnementaux et sanitaires mal connus.

Comment suivre la valeur

-Les résultats de Vilmorin dépendent de l'évolution des surfaces cultivées, elle-même liée à la consommation de légumes par habitant, qui est notamment influencée par la hausse du niveau de vie. - On suivra l'impact de la hausse des prix des matières premières agricoles sur les prix d'approvisionnement et de commercialisation des semences potagères et de grandes cultures. - Limagrain espère voir se développer les OGM en Europe, ce qui doperait le marché du maïs et du blé.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'ensemble des acteurs manquent de visibilité pour 2009 et sont extrêmement prudents dans leurs prévisions de résultats pour cette année. Pour résister à une conjoncture difficile, qui privilégie les marques de distributeurs (MDD), les groupes ont deux possibilités. Soit ils développent des produits innovants pour se différencier soit ils concurrencent les MDD. L'environnement ne semble pas porteur pour le premier type de produits. Ainsi le yaourt " beauté " Essensis de Danone a été un échec et sa commercialisation va être suspendue. Le groupe français a lancé l'Ecopack, un lot de six yaourts à 1 euro. Yoplait a fait de même en développant une "offre Éco " pour 1 euro. Mais là encore le succès n'est pas garanti car l'Ecopack est distribué dans moins de 30% des hypers et supermarchés. C'est pourquoi il est également essentiel de miser sur les gammes établies en multipliant à la fois les innovations et les promotions. Activia 0%, introduit par Danone sur le marché français en fin d'année, a enregistré de bons résultats ce qui a conforté le groupe dans ce sens.