Une semaine de Bourse - Le CAC 40 redevient positif

07/05/2009 - 19:30 - Option Finance

(AOF) - Les places boursières mondiales ont poursuivi la semaine dernière leur marche en avant à la faveur d'indicateurs économiques encourageants, de résultats de sociétés moins mauvais qu'attendu et de craintes atténuées concernant la santé du système financier américain. Jeudi dernier, avec un gain de 2,9 % en quatre séances, l'indice CAC 40 semblait en mesure de signer sa neuvième semaine de hausse consécutive, une performance sans équivalent dans l'histoire des marchés baissiers et rare en marché haussier, selon Vincent Ganne, analyste d'IG Markets. Le marché parisien a effacé ses pertes des quatre premiers mois, enregistrant désormais un bénéfice d'environ 1 % depuis le début de l'année. A New York, le Dow Jones affichait au même moment une progression de 2,7 % en quatre séances après avoir clôturé mercredi dernier à 8 512 points, son plus haut depuis le 9 janvier. Le climat de confiance constaté depuis fin mars sur les marchés s'est maintenu principalement grâce à des statistiques jugées globalement rassurantes. Ainsi, en Chine, l'activité du secteur manufacturier a progressé le mois dernier pour la première fois depuis neuf mois, tandis qu'aux Etats-Unis, les dépenses de construction ont augmenté de 0,3 % en mars, enregistrant leur première progression depuis septembre dernier. Ces chiffres, associés au net ralentissement des suppressions d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en avril, ont conforté l'espoir que l'économie mondiale pourrait avoir passé le pire de la récession, même si les économistes sont divisés sur la date de la reprise. Les indices ont également profité de la spéculation autour de la publication en fin de semaine des "tests de résistance" auxquels ont été soumises les principales banques américaines. Selon les rumeurs, à peine la moitié des 19 établissements testés devraient être invités à se recapitaliser, signe que le secteur est à priori en voie de redressement. L'optimisme des marchés actions a continué de se transmettre au marché pétrolier où les cours des barils de Brent et WTI ont franchi jeudi la barre des 68 dollars pour la première fois depuis plus de six mois. Les valeurs financières ont connu un parcours contrasté. Alors que le verdict des "tests de résistance" des banques américaines était vivement attendu par les investisseurs, BNP Paribas a démontré la solidité de son modèle d'activités diversifiées. Au premier trimestre 2009, la banque française a réalisé 1,56 milliard d'euros de bénéfices. C'est deux fois plus qu'escompté par les analystes. Baudouin Prot, le directeur général de BNP Paribas, a attribué cette impressionnante performance au "mix géographique, centré sur l'Europe de l'Ouest, à la discipline de coûts et au contrôle des risques". Jeudi dernier à la clôture, le titre de la banque de la rue d'Antin s'adjugeait 11,8 % en quatre séances. Si BNP Paribas a favorablement déjoué les prévisions, sa rivale Société Générale a en revanche lourdement déçu. La démission de son président Daniel Bouton à peine digérée, la banque a annoncé jeudi une perte nette de 278 millions d'euros au premier trimestre, pénalisée par de lourdes dépréciations et une forte augmentation du coût du risque, contre un bénéfice de 1,096 milliard un an plus tôt. "Le trimestre était difficile, le contexte reste incertain, et nous avons donc jugé utile de passer davantage de provisions", a commenté Frédéric Oudéa, le nouveau P-DG. Conséquence, le titre a signé la plus mauvaise performance du CAC 40, abandonnant 9,79 % à 37,475 euros en une seule séance. Les cycliques continuent de susciter l'attention des investisseurs. Principales contributrices au rebond des indices depuis deux mois, les valeurs liées à l'activité économique ont réussi jeudi à conserver leur avance hebdomadaire malgré l'impact d'une vague de prises de bénéfices en fin de séance. Lafarge a terminé la séance du 7 mai sur un gain hebdomadaire de xx,xx % à xx,xx euros, soutenu par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Credit Suisse a relevé son opinion sur le cimentier à Neutre pour refléter la légère amélioration des perspectives du groupe. ArcelorMittal (+12,8 % à 20,31 euros, en quatre séances) et Eramet (+17,5 % à 193,59 euros) ont continué leur reconquête, soutenus par l'embellie de l'économie chinoise. Le titre du premier sidérurgiste du monde a également bénéficié du succès de son émission obligataire de 4,2 milliards d'euros. Profitant du mouvement de hausse des valeurs industrielles et de la spéculation autour d'un rachat de Chrysler et Opel par Fiat, Renault a gagné 8,75 % en quatre séances. Enfin, le groupe chimique Rhodia a bondi de 17,40 % à 5,183 euros, soutenu par la légère reprise de la demande des pays émergents. Les pétrolières résistent à la crise. Première valeur du CAC 40, Total s'est adjugé 4,57 % à 40,10 entre lundi et jeudi grâce à la publication d'un résultat trimestriel supérieur aux attentes. Pénalisée par la chute des cours du brut, en baisse de 54 % sur un an, la troisième compagnie pétrolière européenne en termes de capitalisation boursière, derrière Royal Dutch Shell et BP, a accusé un repli de 36 % de son résultat net part du groupe au premier trimestre. Le groupe a toutefois rassuré les investisseurs en indiquant qu'elle avait la capacité de maintenir sa politique en matière d'investissements et de dividendes malgré "un environnement dégradé". Oddo Securities a réitéré son opinion d'Achat et son objectif de cours de 47 euros. Le courtier a souligné que le groupe affichait un bilan toujours très solide et qu'il paraissait parfaitement en mesure de faire face efficacement à l'environnement médiocre. Par ailleurs, Total, à l'instar des autres valeurs du secteur, a bénéficié de la progression des cours du brut liée à l'espoir d'une reprise prochaine de la demande mondiale. Vallourec a gagné 8,41 % en quatre séances et CGG Veritas 14,65 %. (P-J.L)