EADS : à la peine, l'A400M et Airbus pèsent

12/05/2009 - 10:34 - Boursier.com

EADS sort à peine d'une période troublée, née de ses difficultés à mener à bien certains projets d'envergure dans des conditions optimales, mais se...

EADS sort à peine d'une période troublée, née de ses difficultés à mener à bien certains projets d'envergure dans des conditions optimales, mais se retrouve confronté à de nouvelles difficultés nées du contexte international. C'est l'un des enseignements tirés de la publication des résultats du 1er trimestre 2009 du groupe européen. La copie rendue n'est pas catastrophique, loin de là, puisque l'entreprise reste assez largement bénéficiaire, comme le démontre le bénéfice net de 170 Millions d'Euros dégagé. Mais sa performance opérationnelle est en retrait de 70% sur celle de la même période de 2008, tandis que son chiffre d'affaires se contracte de 14%, à 8,46 Milliards d'Euros. Les analystes qui suivent la valeur en bourse anticipaient une performance plus solide en terme de ventes, mais se montrent globalement satisfaits de la teneur des bénéfices. Pourtant quelques signes ne trompent pas sur la conjoncture actuelle. Si les années précédentes ont permis de maintenir un carnet de commandes colossal de 412,6 milliards d'euros, le groupe n'a reçu que 9,3 milliards d'euros de commandes nouvelles sur le trimestre, contre 39,3 milliards un an plus tôt. La situation d'Airbus n'est pas étrangère à ce total : l'avionneur n'a reçu que 11 commandes nettes sur les quatre premiers mois de l'année, très loin du total du début 2009. Tout le monde est logé à même enseigne en cette période de crise, puisque le rival Boeing n'a pu engranger que 8 commandes nettes dans l'intervalle. Face au retournement du marché, Airbus a confirmé la semaine dernière qu'il baissera les cadences de production de la famille A320 en octobre, tout en précisant que 14 très gros porteurs A380 seront livrés cette année, contre 18 initialement projeté. La trésorerie nette de l'entreprise, quoiqu'en baisse de 5%, reste robuste à 8,74 milliards d'euros, malgré des décaissements de l'ordre de 585 millions d'euros, issue de moindres résultats et d'un gonflement des stocks d'Airbus. "Le premier trimestre 2009 confirme les tendances décrites au début de l'année", explique le management, qui continue à fonder son analyse sur un carnet de commandes bénéficiant toujours d'un niveau de surréservations pour les prochaines années. "Toutefois, ce carnet de commandes et ces surréservations sont fragilisés par la détérioration du contexte macroéconomique et des indicateurs de trafic. C'est pourquoi EADS suit de manière continue le marché, ses clients et ses sous-traitants tout en poursuivant la mise à jour régulière de son plan d'activité. Au delà du carnet de commandes commercial, la solidité du carnet de commandes des activités de défense et institutionnelles procure un certain niveau de protection et de stabilité", selon l'entreprise. Les perspectives sont donc prudentes. Depuis hier, Airbus reconnaît que ses objectifs de commandes seront durs à tenir. L'avionneur espère pouvoir enregistrer jusqu'à 300 nouvelles commandes brutes en 2009 "même si cette prévision sera difficile à réaliser dans l'environnement commercial actuel". EADS prévoit de réaliser cette année un chiffre d'affaires proche de celui de 2008, tandis que son résultat opérationnel devrait baisser "mais rester significativement positif", avant d'éventuels éléments exceptionnels. Parmi eux, une charge "substantielle" devrait intervenir sur le programme de l'avion de transport militaire A400M, du fait de "la révision des plans industriels pour terminer le programme". Les 7 pays donneurs d'ordres du programme, réunis sous la bannière de l'OCCAR, ont décidé de se laisser 3 mois pour discuter avec EADS de son aménagement, soit jusqu'à la fin du mois de juin prochain. Les investisseurs n'adhèrent pas vraiment aux comptes, avec un titre qui chute en matinée de plus de 6% dans un marché redevenu haussier. Il faut dire que la rentabilité est plutôt en bas de fourchette et que la consommation de liquidités est supérieure à ce que visaient les courtiers. Le trou d'air dans lequel se trouve Airbus en terme de commandes était pour sa part déjà connu des investisseurs. Après la publication, Oddo Securities reste à "alléger" sur le dossier, valorisé 10 Euros par action. Le CM-CIC Securities reste pour sa part acheteur en confirmant viser 16 Euros.



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