AIR FRANCE KLM : trafic en baisse de 2,8% en avril

12/05/2009 - 18:03 - Option Finance

(AOF) - Au cours du mois d'avril, Air France-KLM a réduit ses capacités de 3,4% et a vu son trafic chuter de 2,8%. Le coefficient d'occupation, à 80,5%, est en amélioration de 0,6 point, a expliqué la compagnie aérienne. Le groupe a transporté 6,2 millions de passagers (-3,7%). " Cette amélioration de l'activité ne s'accompagne cependant pas d'un redressement des recettes unitaires ", a précisé la compagnie aérienne. Sur le réseau Amériques, le trafic diminue de 1,8% pour une baisse des capacités de 5,1%. Le coefficient d'occupation gagne 2,8 points à 85,4%. Sur le réseau européen, le groupe indique que " la baisse des capacités (-2,9%) est en ligne avec la baisse de la demande (-2,7%) ". Le coefficient d'occupation s'est légèrement amélioré à 70,3% (+0,2%).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Air France est devenue la première compagnie mondiale en terme de chiffre d'affaires depuis sa fusion avec la société néerlandaise KLM, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards d'euros et des perspectives de synergies importantes. Le groupe Air France-KLM concentre ses activités autour de trois métiers principaux : le transport de passagers, le transport de fret et les services de maintenance et d'entretien.

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme de plus en plus comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Les "hub" (plate-forme de correspondance) d'Air France et de KLM, respectivement Roissy et Schiphol, assurent au groupe une capacité de développement unique en Europe, et un énorme avantage stratégique sur ses concurrents. - Le mouvement de concentration qui se profile dans le secteur aérien pourrait servir Air France-KLM, qui pourrait participer au sauvetage d'Alitalia, et sortir renforcé des difficultés de certaines petites compagnies. - L'appartenance à l'alliance Skyteam constitue un atout commercial majeur. Desservant 684 destinations dans 133 pays, SkyTeam s'est imposée en cinq ans comme une alliance de référence. - Air France bénéficie d'une situation financière saine, et d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - L'âge de la flotte d'Air France-KLM : 9,1 ans seulement contre 14 à 15 ans pour certains de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe, malgré les couvertures. - Sous l'effet de la récente flambée des prix du carburant, Air France-KLM a multiplié les surcharges carburant, qui alourdissent le prix des billets et découragent une partie de la clientèle.

Comment suivre la valeur

- Comme Air France et KLM l'étaient, le nouveau groupe qu'ils forment reste sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. - En outre, en particulier lorsque le climat général est perturbé (guerres, craintes d'attentats, épidémies), les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Pour le moment l'Iata n'a pas revu à la baisse ses prévisions de pertes pour 2009, qu'elle estime à 2,5 milliards. Elles devraient se réduire, comparées à 2008, grâce à la baisse des cours du pétrole. Néanmoins, considérant la baisse continue du trafic aérien, nombre de professionnels jugent cette prévision optimiste. L'Iata chiffre également à 3% la baisse du trafic passagers en 2009. De nombreuses compagnies souffrent de leur système de couverture, nommé "fuel hedging ", et qui consiste pour le transporteur à fixer ses besoins en kérosène pour une période donnée, à un prix déterminé à l'avance. Or lorsque le prix du pétrole baisse, ce qui se produit actuellement, la compagnie ne peut pas en bénéficier car elle doit payer un prix fixé. Ainsi pour l'avenir et après renégociations, Air France-KLM, est parvenu à réduire ses taux de couverture de 80% à 43% pour l'exercice 2009-2010, pour un prix moyen de 67 dollars le baril, de 60% à 18% pour 2010-2011, à 72 dollars le baril, et de 60% à 21% pour 2011-2012.