ACCOR lance de nouvelles mesures d' économie

13/05/2009 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Face à une crise économique sans précédent, marquée par une accélération de la dégradation de l'activité au premier trimestre 2009 et par l'absence de perspectives d'amélioration au deuxième trimestre, Accor a décidé de prendre un certain nombre de mesures complémentaires visant à réduire ses coûts et ses investissements. Le groupe entend réduire de 5% ses coûts fixes dans les hôtels filiales, soit une économie de 120 millions d'euros. En outre, Accor a décidé de porter de 100 à 125 millions d'euros les économies sur les coûts de support, ce qui correspond à 15% d'économies de coûts, réparties à hauteur de 80 millions d'euros en 2009 et 45 millions en 2010. Les investissements annuels de rénovation du groupe ont été ramenés à 315 millions d'euros en 2009 et en 2010, ce qui correspond à une réduction de 170 millions d'euros en 2009, a ajouté le groupe. Cette mesure concerne en quasi-totalité l'Hôtellerie. Dans un contexte économique difficile, Accor continue cependant à investir. Le groupe s'est fixé pour objectif d'investir 400 millions d'euros dans le développement hôtelier dès 2010 (au lieu de 2011 comme annoncé précédemment). Cela correspond à une réduction de 100 millions d'euros par rapport aux investissements prévus en 2009. Sur ces 400 millions d'euros, 300 millions d'euros seront consacrés à de la croissance organique et 100 millions d'euros sont prévus pour de potentielles acquisitions. Dans les Services Prépayés, le groupe confirme une enveloppe de 100 millions d'euros d'investissements relatifs à des acquisitions.

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Activité de la société

D'Ibis à Sofitel, de Formule 1 à Mercure : quelques-unes des nombreuses enseignes hôtelières d'Accor, présent sur tous les segments de l'économique au luxe, et qui font du groupe le champion européen et, grâce à son implantation sur le créneau économique aux Etats-Unis, l'un des leaders mondiaux dans ce domaine. Mais si l'hôtellerie est de loin le premier métier du groupe en termes de revenus, Accor, présent dans 140 pays et fort de 158 000 collaborateurs, est aussi la référence en matière de titres de services (avec les célèbres Tickets Restaurants) se positionne également dans les casinos (participation dans le Groupe Lucien Barrière) et la restauration (Lenôtre). En 2006, le groupe a décidé de se recentrer sur ses deux métiers en croissance, les Services et l'Hôtellerie. Après la vente, dès 2006, de 50% de Carlson Wagonlit, de Go Voyages et de titres Club Med (il n'en possède plus que 6%), Accor a cédé, en avril 2007, la chaîne hotellière américaine Red Roof Inns pour un montant de 1,32 milliard de dollars. Le groupe a poursuivi en fin d'année la cession de ses participations non stratégiques avec la vente des murs de 47 hôtels en France et de 10 hôtels en Suisse pour 518 millions d'euros. En fin d'année, 2007, Accor a présenté son projet baptisé " Accor Hospitality " visant à rendre plus profitable son activité Hôtellerie. Le groupe compte notamment accroître ses parts de marché dans le segment milieu de gamme en Europe et accélérer son développement dans l'hôtellerie économique et milieu de gamme sur des marchés émergents comme la Chine.

Les points forts de la valeur

- L'équilibre des métiers du groupe est un atout. En outre, l'activité de titres de services d'Accor est peu cyclique. - Accor, présent sur toute la gamme d'hôtels, de l'économique au luxe, dispose d'une forte exposition au segment économique, lequel offre une meilleure capacité de résistance en période difficile. Le groupe a d'ailleurs confirmé l'ouverture de 200 000 chambres nouvelles sur la période 2006-10, dont la moitié sur le segment économique, dans les pays émergents, au Moyen-Orient, en Amérique Latine et dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). - Accor a accéléré son programme de cessions d'actifs immobiliers, qui devrait permettre de dégager plusieurs milliards d'euros de cash ces prochaines années. - Sur le long terme, l'hôtellerie et les services connaissent une tendance favorable, compte tenu de l'augmentation des revenus disponibles et du temps de loisirs.

Les points faibles de la valeur

- La faiblesse du dollar est défavorable au groupe. - L'hôtellerie étant une industrie à coûts fixes élevés, toute réduction de l'activité se traduit par une forte baisse des résultats. - Plusieurs chantiers sont encore en cours. Une homogénéisation du parc de la chaîne haut de gamme Sofitel, tout particulièrement en France, est nécessaire. Dans le milieu de gamme et économique, Accor doit relancer les marques Formule 1, Ibis et Novotel.

Comment suivre la valeur

- Bien que son profil lui offre une bonne capacité de résistance, Accor est une valeur dite cyclique. A ce titre, à l'image de l'ensemble des valeurs du secteur, tout événement susceptible de ralentir la croissance mondiale, et plus particulièrement d'affecter le tourisme (comme les craintes d'attentats), pèse sur les perspectives économiques du secteur, et par ricochet, peut pénaliser le cours de Bourse du titre. - Parmi les indicateurs sectoriels à suivre, le taux d'occupation des hôtels et le RevPAR (prix multiplié par volume -nuitées-). - Le renforcement début mai 2008 de Colony et Eurazeo au capital d'Accor devrait conduire le groupe à augmenter sa rentabilité.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

L'OMT estime qu'avec la crise économique le nombre de touristes dans le monde devrait reculer de 2% cette année. Elle n'exclut pas un recul encore plus important ce qui constituerait une récession sans précédent pour le secteur. Il s'agit de la première baisse du nombre de touristes depuis 2003, année du déclenchement de la guerre en Irak, et du virus SRAS en Asie. Cette année-là, le secteur mondial avait affiché une activité en retrait de 1,3%. Le tourisme en Asie-Pacifique, en Afrique et au Proche-Orient devrait poursuivre sa progression. Par contre, en 2009, l'Europe sera la région la plus touchée par cette récession. Pour réagir à cette situation, la France, l'Italie et l'Espagne, habituellement en concurrence pour attirer les visiteurs, ont conclu un accord pour développer des séjours thématiques à destination des touristes russes, indiens, chinois et sud-américains. En Italie (qui attire 44 millions de touristes par an), les acteurs du secteur ont demandé une aide au gouvernement. En Espagne, le nombre de touriste a décliné de 2,6% à 57,4 millions l'an passé.