Pour EADS, les dirigeant ont respecté les règles sur les stocks options

16/06/2006 - 15:42 - Option Finance

(AOF) - EADS a précisé que les six dirigeant fustigés par le marché pour la cession de leurs titres en mars, avaient exercé leurs options conformément aux règles régissant les opérations sur titres applicables aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Espagne. Celles-ci stipulent que les stocks options des dirigeants ne sont exerçables que dans certaines périodes de temps très précises (4 fois 3 semaines par an) à condition de ne pas disposer d'informations privilégiées et sous réserve de l'accord préalable du "Compliance Officer" d'EADS. Une telle période a été ouverte du 8 au 28 mars 2006. Noël Forgeard, co-président d'EADS, a affirmé sur l'antenne d'Europe 1 ce matin n'avoir été prévenu que courant avril des retards pris par le programme A380. Selon le dirigeant, la "sonnette d'alarme" du projet n'a pas fonctionné suffisamment tôt. Malgré cette bévue, Noël Forgeard souhaite rester au sein du groupe. Le patron français d'EADS a cependant précisé que ce serait aux actionnaires de décider. Rappelons que l'action EADS a chuté de plus de 26% mercredi en raison de retards dans le programme A380. Ainsi, Airbus ne livrera que neuf avions en 2007 contre 20 à 25 prévus initialement. Le programme de livraison est réduit de cinq à neuf exemplaires en 2008 et d'environ cinq en 2009. EADS a précisé que ces retards n'affecteraient pas son résultat opérationnel en 2006 grâce aux actions menées par la direction d'Airbus et aux performances générales du groupe. En revanche, EADS voit un impact négatif d'environ 500 millions d'euros par an sur la période 2007/2010. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en juillet 2000 de la fusion entre l'allemand Dasa (DaimlerChrysler Aerospace), l'espagnol Casa, et le français Aérospatiale, EADS est aujourd'hui le premier groupe européen et le second mondial d'aérospatiale. Ses activités se répartissent entre l'aviation commerciale et militaire, l'espace, les systèmes de défense et les services. EADS compte quatre divisions : Airbus (le grand concurrent de Boeing sur le marché des avions commerciaux de plus de 100 places) qu'EADS détient à hauteur de 80% et qui est de loin le premier contributeur du chiffre d'affaires, l'aéronautique hors Airbus, l'espace (filiale Astrium ou Arianespace) et enfin la défense et la sécurité.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- En termes de livraisons, Airbus a dépassé pour la première fois de son histoire son concurrent Boeing en 2003, et a confirmé sa place de leader en 2004 et en 2005. - L'importance du carnet de commande d'Airbus laisse présentir que l'avionneur européen livrera plus d'appareils que Boeing sur les deux ou trois années à venir. - Airbus est en outre moins exposé aux compagnies aériennes américaines, confrontées à d'importantes difficultés financières. - EADS dispose d'une structure financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible au dollar, dans la mesure où il facture l'essentiel de ses ventes dans la devise américaine. Néanmoins, ce risque est limité par la politique de couverture du risque de change mise en place. - C'est seulement dans quelques années que l'on saura si EADS a eu raison dans son pari sur le marché des gros porteurs matérialisé par le lancement de l'A380. Pour le moment, airbus continue de perdre des parts de marché sur le segment des long courriers. - Les activités de défense manquent de taille critique tant pour atténuer la cyclicité de l'aviation civile que pour rivaliser avec les grands groupes américains. EADS affiche toutefois sa volonté de poursuivre le rééquilibrage de ses activités, en développant encore son pôle défense. - Le flottant du titre est relativement faible, représentant moins du tiers du capital.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EADS est extrêmement sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et donc à la santé des compagnies aériennes, lesquelles lui achètent des avions. Or, la bonne santé du secteur du transport aérien dépend de la situation économique et géopolitique mondiale, qui influe sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais également d'autres facteurs, comme le prix du pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions sont de bons indicateurs de tendance. - Plus spécifiquement, le titre pourrait avoir un attrait spéculatif, en vue d'une possible consolidation du secteur spatial et du secteur de la défense. Les deux candidats les plus sérieux au rachat de Thales semblent être Alcatel et EADS. - On peut par contre craindre un afflux de titres sur le marché dans le cas où Lagardère déciderait de céder sa participation de plus de 15 %.