TF1 : 12 millions d'euros de pertes opérationnelles

14/05/2009 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - TF1 a publié au titre du premier trimestre 2009 un résultat net de 6 millions d'euros, sous l'effet de la baisse des revenus au premier trimestre, de la réévaluation de la juste valeur de l'option de vente des titres Canal+ France et d'un impact fiscal positif. En revanche, le groupe de médias accuse une perte de 12 millions d'euros, liée à la baisse des revenus publicitaires, à une charge supplémentaire imposée par la nouvelle taxe relative au financement de l'audiovisuel public pour six millions d'euros et à la prise en compte, sur les activités Catalogue, d'une perte de 10 millions. Au 31 mars 2009, l'endettement financier net s'élève à 621 millions d'euros, en amélioration de 84 millions d'euros par rapport au 31 décembre 2008, soit 45 % des capitaux propres. 500 millions d'euros sont liés à un emprunt obligataire à échéance novembre 2010, le solde étant principalement composé de tirages sur des lignes de crédit confirmées. A fin mars 2009, le groupe TF1 dispose d'un montant de 950 millions d'euros de lignes bilatérales confirmées non utilisées. Par ailleurs, TF1 dispose d'une option de vente sur sa participation dans Canal+ France exerçable en février 2010 pour un montant minimum garanti de 746 millions d'euros. Dans l'environnement économique actuel caractérisé par une faible visibilité, il est très difficile de communiquer des objectifs annuels de chiffre d'affaires, indiqué TF1. Toutefois, l'ampleur de la crise au premier trimestre et l'absence de signes actuels de reprise amènent à revoir l'hypothèse de travail que le groupe s'est fixée, de - 9 % à environ - 13 %. Le plan d'économies sera poursuivi et intensifié pour atteindre 70 millions d'euros, contre 60 millions d'euros annoncés précédemment. Ses effets se feront progressivement sentir sur le reste de l'année.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en synergie autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.

Les points forts de la valeur

- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV. - La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe. - Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Les points faibles de la valeur

- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. - La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs. - Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base. - Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.

Comment suivre la valeur

- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes. - TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (" 24 Heures ", " Le Matin ", " La Tribune de Genève "...) et Tamedia (" Tages Anzeiger ", " Der Bund ") ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi " TV Magazine " (groupe Le Figaro) s'est allié à " TV Hebdo " (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la " Liberté de l'Est " et " l'Est républicain ", pour créer " Vosges Matin ". Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner " Studio " et " Ciné Live " pour donner naissance à " Studio Ciné Live ".