THALES : revenus stables au premier trimestre

14/05/2009 - 18:19 - Option Finance

(AOF) - Les revenus consolidés de Thales se sont élevés à 2,303 milliards d'euros au 31 mars 2009, contre 2,308 milliards d'euros au 31 mars 2008, correspondant à une stabilité organique. "L'impact des variations de change sur les revenus atteint -56 millions d'euros et correspond presque entièrement à la conversion en euros des revenus des filiales implantées hors de la zone euro", a indiqué le groupe d'électronique de défense dans un communiqué. Les prises de commandes ont atteint 2,2 milliards d'euros, soit une chute de 22% par rapport à la même période l'an dernier. Dans l'activité Aéronautique/Espace, les commandes décroissent de 26%, à 772 millions d'euros, "le premier trimestre 2008 ayant été marqué par l'entrée en carnet du programme FSTA", a expliqué Thales. L'activité Défense connaît une très nette baisse de ses prises de commandes, en retrait de 33% par rapport au premier trimestre 2008 "qui avait enregistré la commande Lorads III de contrôle aérien à Singapour, ainsi que plusieurs autres contrats significatifs". "Pour l'exercice en cours, Thales rappelle ses ambitions d'une croissance organique de ses revenus comprise entre 3 et 5% et d'un taux de résultat opérationnel courant (après restructurations) équivalent ou supérieur à celui de 2008, prenant en compte la saisonnalité habituelle du groupe avec un 2ème semestre qui concentre une part prépondérante de l'activité et de la rentabilité", a affirmé le groupe concernant ses perspectives.

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Activité de la société

Ex-Thomson-CSF, Thales est un acteur majeur de la Défense, de l'Aéronautique et de la Sécurité en Europe et dans le reste du monde. Il se positionne au second rang des entreprises de défense en Europe avec un chiffre d'affaires approchant les 13 milliards d'euros. Le groupe est articulé autour de trois grandes activités : la Défense (50%), l'Aéronautique et l'Espace (25%) et la Sécurité (25%). Présent dans une cinquantaine de pays, Thales emploie 68 000 salariés, dont 50% hors de France. En 2007, le groupe s'est rapproché des ex-arsenaux de la Marine, DCNS, qui a acquis la totalité de ses activités navales en France. Simultanément, Thales est entré au capital de DCNS à hauteur de 25%, aux côtés de l'Etat qui en conserve 75%. Thales a également cédé en 2006 une partie de ses activités dans les systèmes et équipements de navigations et a acquis les activités d'Alcatel dans le domaine des satellites et des systèmes critiques pour la sécurité. En échange, Alcatel a accru sa participation au capital de Thales de 9,5% à 20,8%.

Les points forts de la valeur

- Avec 75% de ses ventes réalisées avec des gouvernements ou des institutionnels à travers des contrats longs, Thales représente la valeur la plus défensive du secteur dans un contexte de ralentissement économique. - A l'échelle mondiale, les budgets de Défense des pays n'appartenant pas à l'OTAN sont en forte croissance. L'électronique de Défense connaît un essor très rapide dans le monde entier, lié notamment à la crainte des attentats. - Thales peut se prévaloir d'une diversification de sa base de clientèle grâce à son implantation multidomestique. - Depuis le rachat du britannique Racal en 2000, le groupe est un acteur de la défense avec lequel il faut compter outre-Manche. Il se pose en véritable concurrent du champion national BAE Systems.

Les points faibles de la valeur

- La communauté financière spécule régulièrement sur de nouveaux mouvements de concentration dans le secteur aéronautique. EADS, désireux de renforcer son pôle défense, fait parfois figure de prédateur même si ses difficultés actuelles semblent limiter la probabilité d'un tel scénario. La recomposition probable du capital fait craindre un afflux de titres sur le marché et provoque un manque de visibilité sur la stratégie du groupe. - Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, qui demeurent de très loin le premier marché du secteur. - Les retards de livraison de l'avion militaire A400M devraient pénaliser le groupe. -Certains analystes estiment que les budgets militaires américain et britannique devraient se réduire à partir de 2010.

Comment suivre la valeur

- Valeur de défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire. - En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur. -Le groupe envisage d'augmenter sa participation au sein de DCNS à partir de 2009. - Fin 2008, Dassault Aviation a signé un accord avec Alcatel-Lucent afin de racheter sa participation pour 1,56 milliard d'euros. La finalisation de l'opération devrait avoir lieu au printemps 2009. A l'issue de ce rachat, Dassault Aviation possèdera 26% de Thalès, puisqu'il reprend aussi les 5% détenus par sa maison-mère GIMD. -La spéculation quant à un rapprochement avec Safran refait périodiquement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le marché aéronautique subit les retombées du recul du trafic aérien et des difficultés pesant sur le financement des avions. Les annulations de commandes ne cessent de se multiplier. Boeing compte 33 annulations de commandes de son B787. Quant à Airbus, après le report de livraison de deux A 380 à Air France en 2009, Emirates, le plus important client de l'A 380, pourrait décaler le rythme de livraison des siens. L'impact financier sera conséquent pour la filiale d'EADS car 70% du prix de l'avion est réglé à la livraison. Si les avionneurs semblent mieux se porter que les compagnies aériennes c'est en partie parce que les cycles de production comme la durée de vie des produits sont longs. Le secteur ne réagit donc pas aussi rapidement que les autres industries Ainsi le dirigeant d'EADS estime que c'est réellement en 2010 que l'impact de la crise se fera ressentir. Pour éviter toute surcapacité, la production d'A 320 va être maintenue à 34 appareils et celle d'A 330-340 long-courrier à 8,5 par mois.