Selon le quotidien "Le Figaro", l'Etat français pourrait être amené à garantir les actifs de Natixis après la nouvelle perte dévoilée mercredi par la filiale des Caisses d'épargne et des Banques populaires.
Natixis qui a en effet essuyé une perte de 1,83 Milliard d'Euros de janvier à mars 2009, vient d'aligner quatre trimestres dans le rouge et certains n'hésitent pas à se poser des questions sur l'avenir de la banque... Ce déficit du premier trimestre 2009 est essentiellement causé par la structure de cantonnement où Natixis a reclassé tous ses actifs douteux, grand héritage de l'effondrement des marchés du crédit immobilier américain, dans le but de s'en débarrasser à plus ou moins long terme...
Cette structure comprend encore plus de 30 Milliards d'Euros composés de dérivés de crédits adossés à l'immobilier résidentiel et commercial américains ou autres dérivés complexes de taux et actions. Le produit net brut de cette structure dont on risque de parler pendant encore plusieurs trimestres est ressorti négatif de 1,2 Milliard d'Euros au premier trimestre 2009 avec un coût du risque, c'est-à-dire les provisions liées aux défaillances de clients, de 740 Millions d'Euros dont 400 ME de provisions collectives. Et personne ne peut dire aujourd'hui, pas même le nouveau patron de Natixis François Pérol, combien de provisions devront encore être enregistrées ou quelle est la vraie valeur de ce portefeuille d'actifs souvent encore illiquides...
Pour éviter une nouvelle augmentation de capital publique, les actionnaires de Natixis (Caisse d'Epargne et Banque Populaire) vont à nouveau injecter plusieurs Milliards d'Euros (3,5 Milliards) d'ici le 30 juin 2009 afin de faire remonter le fameux ratio de solvabilité "Tier one". Avec l'aide du prêt de l'Etat de 5 Milliards, le ratio "Tier one" remontera donc de 6,9% actuellement à 9,4%.
Mais reste à savoir si ces nouveaux fonds permettront à Natixis de définitivement repartir sur un bon pied... Or pour éviter tout risque supplémentaire, le quotidien estime qu'il "faudra aller plus loin, vraisemblablement sous la forme d'une garantie publique du portefeuille d'actifs de Natixis"... Un tel choix permettrait "d'immuniser enfin la banque et ses maisons mères contre d'éventuelles pertes à venir. Elle faciliterait la relance d'une banque dont les troupes affichent un moral au plus bas. Et elle s'inscrirait dans un mouvement européen. La Grande-Bretagne a mis en place un système de garanties utilisé à grande échelle par plusieurs banques. L'Irlande a créé une vaste "bad bank" qui a recueilli quelque 90 milliards d'euros d'actifs des banques. L'Allemagne est en passe de lui emboîter le pas. Et la Belgique vient de mettre en oeuvre un dispositif spécifique pour KBC".
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