Retour au calme sur les changes

15/05/2009 - 15:34 - Option Finance

(AOF) - La très forte volatilité sur le marché des changes en 2008 a compliqué la tâche des entreprises en matière de couverture. "En 2008, nous avons tout connu : la parité euro-dollar est passée de presque 1,60 à moins de 1,25 d'avril à octobre, avec une volatilité intraday exceptionnellement élevée. En outre, la volatilité à 3 mois a atteint un pic de presque 25 % fin 2008, explique Grégoire Mauger, spécialiste des produits de couverture de change pour les corporates chez Natixis. De quoi masquer la visibilité des entreprises qui ont été parfois échaudées par les contrats de couvertures mis en place." La très forte volatilité sur le marché des changes a en effet fait perdre de nombreux paris à la hausse comme à la baisse sur la parité euro-dollar. "Les exportateurs, qui se sont couverts avec des produits fermes au moment où l'eurodollar était à 1,55, peuvent parfois se retrouver piégés puisque le niveau est aujourd'hui tombé à 1,32", souligne Grégoire Mauger. De même, lorsque le dollar est remonté en fin d'année, les importateurs, acheteurs de dollars, sont restés collés. Cet enchaînement de hausses et de baisses de la parité a incité les entreprises à plus de prudence en matière de couverture. "D'abord, les entreprises ont tendance à raccourcir la maturité de leurs couvertures, qui peuvent passer de 12/24 mois à 3/6 mois, explique Grégoire Mauger. De plus, plutôt que de mettre en place de nouveaux contrats de couvertures, elles privilégient de plus en plus le report de couvertures mises en place en 2008 et non utilisées." Pour les entreprises qui mettent tout de même en place des couvertures, la tendance est à la simplification des produits choisis au travers de contrats à terme ou de swap. "Mais compte tenu des déconvenues engendrées par la forte volatilité de l'année dernière, nos clients sont plus enclins à payer de la prime pour avoir accès à des produits optionnels, précise Grégoire Mauger. Ces derniers sont certes onéreux, compte tenu de la volatilité qui reste assez élevée, mais plus efficaces que les produits à terme, car ils permettent de profiter intégralement des évolutions favorables." Enfin, si les entreprises ont traditionnellement couvert les devises sur lesquelles s'adossent leurs principaux flux, aujourd'hui elles ont étendu leur politique aux devises secondaires. "Elles ont été incitées à le faire en raison de la très forte volatilité affichée sur les devises émergentes ces derniers mois, notamment issues des pays de l'Est", explique Grégoire Mauger. S.G.