Semaine agitée à Paris, PPR en vue

16/06/2006 - 17:20 - Option Finance

(AOF) - La Bourse de Paris a de nouveau connu une semaine agitée. En forte baisse mardi sur des craintes liées à l'inflation et aux taux d'intérêt, l'indice CAC 40 a rebondi jeudi grâce à des achats à bon compte. Les spéculations relatives à des rapprochements d'entreprises (Veolia/Vinci, Suez/Gaz de France, Arcelor/Mittal Steel) et à des cessions d'actifs (PPR) ont animé les échanges, tout comme les déboires financiers d'Infogrames et les retards de livraison du programme Airbus A380 (EADS). Malgré un contexte difficile, Aéroports de Paris a fait ses premiers en Bourse en hausse.

PPR

a grimpé de 2,29% mercredi puis de 4,96% jeudi, grâce à des rumeurs de cession du Printemps pour près d'un milliard d'euros. Compte tenu de la valeur du patrimoine immobilier, l'enseigne pourrait être vendue à des spécialistes de la pierre, un distributeur se chargeant de l'exploitation. Les analystes voient d'un très bon œil la cession du Printemps. La branche affiche une rentabilité opérationnelle de 3,4% bien inférieure aux 27% de Gucci. Plusieurs brokers espèrent un renforcement de la stratégie de PPR autour des produits de luxe. Le groupe pourrait s'intéresser à certaines marques du groupe Richemont. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités de PPR se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec entre autres les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2004 de ses dernières activités non stratégiques, sa participation de 73,45% dans Rexel et 24,5% du capital de Finaref, son activité de crédits et services financiers, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama , Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), la Fnac et le Printemps.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 1990 à 2000, le modèle de PPR a été de générer de la croissance grâce à des acquisitions. De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de " free " cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, c'est le cas du luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, c'est le cas de la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe va améliorer la lisibilité du groupe, lequel souffre de son statut de conglomérat. - Grâce aux cessions réalisées de 2002 à 2004, le groupe a fortement diminué son endettement financier.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par " une relative dissymétrie ", entre un pôle distribution qui compte encore pour 83 % des ventes 2005, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. - Certains analystes estiment que le rachat de Gucci a coûté trop cher à PPR. - Le redressement d'Yves Saint Laurent et de YSL Beauté demeure toujours incertain. - PPR doit redresser les performances de son enseigne d'équipement de la maison, Conforama.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. - Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe).