MobiNil (FRANCE TELECOM) : Orascom Telecom contre-attaque

20/05/2009 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Orascom Telecom annonce dans un communiqué qu'il estime que France Télécom n'a pas rempli les conditions fixées par la Cour d'arbitrage de la chambre de commerce internationale dans le dossier MobiNil, société holding qui contrôle l'opérateur de téléphonie mobile égyptien, ECMS. Le groupe égyptien lui reproche de ne pas avoir payé les actions dans les délais stipulés par la décision de la Cour. Orascom Telecom va faire appel pour annuler la décision lui imposant la cession de ses titres MobiNil. Début avril, la Cour d'arbitrage de la chambre de commerce internationale avait condamné Orascom Telecom à transférer à France Télécom sa participation dans MobiNil, société holding qui contrôle 51% de l'opérateur de téléphonie mobile ECMS, d'ici le 10 avril 2009. Cette opération permettrait à l'opérateur télécoms français de détenir 100% de MobiNil.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

France Télécom est le premier français opérateur de télécommunications, mais également l'un des principaux en Europe. Le groupe est présent en particulier en Espagne, en Pologne et au Royaume-Uni. France Télécom se décline désormais sous la forme des divisions "Home" (le marché des particuliers), "Personal" (le mobile), et "Enterprise" (le marché des entreprises). Ces trois grandes familles de services sont développées et commercialisées sous la marque Orange. France Télécom a cédé son activité Annuaires, PagesJaunes, en 2006.

Les points forts de la valeur

- France Télécom génère de très importants cash flows qui lui permettent de verser un dividende élevé. - France Télécom bénéficie encore d'une position dominante sur le marché de la téléphonie fixe. - Sa position sur le créneau de l'ADSL, particulièrement porteur et sa capacité d'innovation sont des atouts. Le haut débit, sous toutes ses formes, paraît ainsi à même d'enrayer le déclin de la téléphonie fixe. La Livebox, qui permet de se connecter sans fil à l'Internet haut débit, mais offre également des services de téléphonie sur Internet et de télévision numérique, rencontre un franc succès. -Si une fusion pan-européenne avec un acteur comme Deutsche Telecom semble peu probable, l'opérateur s'oriente vers des coopérations avec les autres groupes européens, comme le partage de réseaux avec Vodafone en Espagne.

Les points faibles de la valeur

- Le retour à la croissance externe de France Télécom, qui par le passé a coûté fort cher à l'opérateur historique, a fait naître des craintes chez les investisseurs. Ces inquiétudes se sont notamment manifestées en 2008 avec le projet de rachat de l'opérateur télécoms scandinave, TeliaSonera. - La période pendant laquelle l'Etat n'a pas le droit de vendre des titres s'est terminée début février 2008. - L'un des défis de l'opérateur pour les années à venir consistera à stabiliser son taux de marge brute opérationnelle. - Le développement de la téléphonie via Internet constitue une menace pour l'activité de téléphonie fixe traditionnelle de France Télécom. Le Très Haut Débit, encore peu développé, constitue un segment dans lequel France Télécom devra investir. - La performance de son pôle Entreprise reste décevante. France Télécom doit faire face à l'érosion des revenus et de la marge de cette activité.

Comment suivre la valeur

- Régulièrement épinglé par ses concurrents qui l'accusent d'abuser de sa position de monopole, le titre France Télécom réagit aux décisions de l'Arcep (ex-Autorité de Régulation des Télécommunications) et du Conseil de la concurrence.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Les acteurs du secteur pourraient devoir compter avec un nouveau concurrent. En effet, Iliad, la maison mère de Free, est candidate à la quatrième licence de téléphonie mobile. Le fournisseur d'accès à Internet a déjà promis des tarifs très intéressants pour les appels sur mobile. Cette stratégie entraînerait une guerre des prix mais aussi une baisse de la part de marché d'Orange, SFR et Bouygues. Certains analystes considèrent que Free pourrait gagner 10% du marché d'ici à 2015. La plupart estiment que Bouygues court le risque le plus grand de voir sa position se détériorer. Par ailleurs, à l'occasion de l'arrivée sur le marché français des premiers téléphones équipés d'"Android ", le système d'exploitation de Google, la compétition entre Orange et SFR est relancée. Le premier distribue déjà le "HTC Dream ", premier modèle à avoir été lancé. Le second, profitant d'un accord signé par son actionnaire Vodafone, lancera fin avril le " HTC Magic ", un modèle plus récent.