PERNOD RICARD a lancé son premier emprunt obligataire

23/11/2006 - 18:04 - Option Finance

(AOF) - Pernod Ricard a annoncé le lancement de son premier emprunt obligataire d'un montant total de 850 millions d'euros en 2 tranches, l'une de 300 millions d'euros et d'une maturité de 4 ans et demi et l'autre de 550 millions d'euros avec une maturité de 7 ans. L'opération a été sursouscrite quasiment 4 fois après une matinée de placement. Cette émission obligataire était prévue dans le financement de l'acquisition d'Allied-Domecq afin de refinancer une partie de la dette bancaire tirée en août 2005. Elle permet au groupe de diversifier ses sources de financement. La dette senior à long terme de Pernod Ricard est notée BB+ par Standard & Poor's et Baa3 par Moody's. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

Moody's

Moody's est l'une des trois grandes agences internationales de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement. En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs. L'échelle des notes de Moody's se présente de la façon suivante. La catégorie investissement regroupe les notes Aaa, Aa1, Aa2, Aa3, A1, A2, A3, Baa1, Baa2, Baa3 (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et Prime-1, Prime-2, Prime-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si Aaa est supposé le plus solide, un Baa3 offre tout de même une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'environnement économique ou la société émettrice rencontrent quelques turbulences. La catégorie spéculative regroupe les notes Ba1, Ba2, Ba3, B1, B2, B3, Caa1, Caa2, Caa3 (à long terme) et la mention 'Not Prime' à court terme. Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux en bas de l'échelle (on parle alors de junk bond, ou obligation pourrie). En cas de défaut probable ou imminent sont appliquées les notes Ca ou C.

Standard & Poor's

Standard & Poor's est sans doute la plus connue des agences de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, (donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement) et à rembourser ses dettes en temps et en heure. En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs. L'échelle des notes de Standard & Poor's se décline comme suit : - La catégorie investissement regroupe les notes AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BBB- (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et A-1+, A-1, A-2, A-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si AAA est la note la plus forte, même un A offre une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'environnement économique ou la société elle-même rencontrent quelques turbulences. Au niveau BBB, la capacité de la société à payer ses intérêts et capital est encore suffisante bien qu' à ce niveau là de note des conditions économiques défavorables ou une modification des circonstances sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la dette. - La catégorie spéculative regroupe les notes BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC+, CCC, CCC- (à long terme) et B, C (à court terme). Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux pour les CCC (on parle alors de " junk bond ", ou obligation pourrie). En cas de défaut imminent ou avéré sont appliquées les notes CC et D à long terme, D à court terme. Les notes long terme de Standard & Poor's sont assorties, d'une perspective " stable ", " positive " ou " négative ". Cette indication a pour but d'indiquer le sens vers lequel les notes sont susceptibles d'évoluer à moyen terme, sans qu'il s'agisse en l'occurrence d'une certitude.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1975 du rapprochement des deux éternels concurrents de l'Anisette, Pernod et Ricard, le groupe, purement français à l'origine, puis groupe européen diversifié, est aujourd'hui devenu un leader mondial dans le secteur des vins et spiritueux. Présent sur les cinq continents, Pernod-Ricard est aujourd'hui propriétaire, entre autres marques de prestige, du whisky Chivas Regal, du single malt Glenlivet, du cognac Martell, de Seagram's Gin, ainsi que de nombreux réseaux sur tous les continents. Pernod Ricard, associé pour l'occasion à l'américain Fortune Brands, a conclu le 20 avril 2005 un accord avec la direction du groupe britannique Allied Domecq en vue d'une offre à 10,7 milliards d'euros. Le rachat d'Allied Domecq a permis à Pernod Ricard de monter sur la deuxième marche mondiale du marché des vins et spiritueux derrière Diageo et sur la première marche en dehors des Etats-Unis.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec la reprise d'une partie des marques du canadien Seagram en 2001 et d'Allied Domecq en 2005, le groupe, déjà coutumier des acquisitions réussies, s'est définitivement imposé sur le devant de la scène mondiale. - Parallèlement, le groupe a poursuivi les cessions d'actifs non stratégiques pour acquérir le statut de "pure player" des vins et spiritueux. - Pernod Ricard est en train de se désendetter rapidement grâce au free cash-flow généré et à la cession d'une série d'actifs jugés non stratégiques. La vente de Dunkin's Brands, Glen Grant, Old Smuggler et Braemar au premier trimestre 2006, pour un montant net d'impôt d'environ 1,5 milliard d'euros, devrait encore accélérer le désendettement au second semestre. - Le groupe est bien exposé aux marchés émergents (Inde, Chine, Thaïlande, Venezuela, Brésil). Il réalise plus de 50 % de ses profits sur des zones à forte croissance (Asie, Amériques).

Les points faibles de la valeur

- L'environnement n'est pas favorable en France, en raison du durcissement de la législation antialcool, et en Irlande, où la fiscalité sur les spiritueux a fortement augmenté. - Le marché des anisettes semble aujourd'hui arrivé à maturité. - Certains analystes estiment que le groupe n'est pas encore assez présent sur la zone Amériques où il réalise désormais un peu plus de 27 % de ses ventes, contre 21 % avant l'intégration des marques d'Allied Domecq. - Compte tenu des niveaux de valorisation atteints par le titre, toute mauvaise nouvelle est durement sanctionnée.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dopé par ses qualités défensives, le secteur des boissons surperforme généralement le marché baissier. - Sur les prochains mois, le marché sera particulièrement attentif au bon déroulement des différentes étapes qui mèneront à l'intégration des marques d'Allied Domecq. En rachetant les deux tiers du portefeuille d'Allied-Domecq, l'autre tiers allant à Fortune Brands pour l'essentiel, Pernod Ricard va en effet renforcer sa présence partout dans le monde mais surtout aux Etats-Unis et en Asie. L'Europe demeurera son plus gros débouché. Numéro deux mondial derrière le britannique Diageo, Pernod Ricard s'est hissé au premier rang hors Etats-Unis.