Les convictions de... Marion Mordehec (AXA IM)

28/05/2009 - 11:02 - Option Finance

(AOF / Funds) - La gérante en titre du fonds, Marion Le Morhedec, est basée à Paris. Elle est en charge de l'expertise inflation au sein de l'équipe Global Rates Team, dirigée par Chris Iggo. Plus spécifiquement, elle est intégrée au département Euro and Global Inflation Bonds. Elle travaille avec David Dyer, en charge du marché britannique depuis plus de 20 ans, et Samer Helou. Ce dernier la seconde sur le fonds AXA WF Global Inflation Bond, ainsi que sur les deux autres produits spécifiques dont elle a la charge : AXA WF Euro Inflation Bonds et AXA IM Euro Inflation Bonds. Dans le cadre de sa gestion, elle peut compter sur l'expertise de 60 gérants "fixed income", répartis en 15 spécialités, sur 22 analystes crédit répartis entre l'Europe, les Etats-Unis et l'Asie, 11 stratégistes et les 8 ingénieurs qui composent le Portfolio Engineering Group. L'objectif de ces derniers est d'optimiser l'allocation des risques au sein des portefeuilles et développer des outils quantitatifs à l'attention des gérants.

Comment est structuré votre portefeuille ?

Le fonds est principalement investi sur la zone euro, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, trois marchés qui offrent une bonne visibilité et une excellente liquidité. Dans un but de diversification, nous investissons également, à hauteur de 10 % du portefeuille, sur des marchés de plus petite taille comme le Japon, l'Australie, le Canada ou encore la Suède. Pour ces positions, nous ne nous écartons que rarement des pondérations de notre indice de référence afin d'éviter des paris trop marqués sur des marchés trop étroits et pour lesquels des perspectives fiables sont difficiles à établir. Pour l'heure, le portefeuille est investi à 95,14 % en emprunts d'Etat et dispose de 4,24 % en trésorerie. Le solde est investi dans des emprunts privés (0,51 %) ou des proxy-swaps (0,11 %). Par conséquent 94,91 % du portefeuille est investi dans des titres notés AAA, la plus haute note attribuée par les agences de notation de crédit.

Comment appréhendez-vous aujourd'hui votre univers d'investissement ?

Depuis la faillite de la banque américaine Lehman Brothers qui avait une importante activité sur les produits liés à l'inflation, nous avons pu constater de fortes distorsions dans les valorisations des titres obligataires qui composent notre univers d'investissement. Cette situation est le résultat de flux vendeurs initiés par des opérateurs qui devaient impérativement solder leurs positions pour retrouver des liquidités. Par conséquent, de nombreuses opportunités ont pu être saisies, notamment en novembre dernier, et certaines peuvent encore l'être sur la base d'anticipations inflationnistes. Le retour progressif à la normale nous a permis, sur les quatre premiers mois de l'année, d'afficher un rendement voisin de 2 %.

Quelles sont vos anticipations ?

Nous sommes dans un contexte de transition. Pour l'heure, les taux restent orientés à la baisse et l'inflation reste maîtrisée. Cela dit, l'importante baisse qu'a subie le pétrole l'an dernier fausse la donne car l'énergie représente 8 à 10 % de l'indice des prix. Entre juillet et décembre, le prix du baril est passé de plus de 140 dollars à moins de 40 dollars. D'ici la fin de l'année, nous retiendrons comme référence les prix bas atteints un an plus tôt, ce qui aura un impact significatif sur le taux d'inflation. Selon nos prévisions, le point le plus bas sera atteint cet été et les taux d'inflation, notamment au Etats-Unis vont se redresser vigoureusement pour avoisiner 3 % en janvier prochain. Le recours aux titres indexés à l'inflation prendra alors tout son sens. Or, le marché est aujourd'hui asséché et faute d'émissions, le manque de titres se fera sentir. Les niveaux de valorisation seront mécaniquement revus à la hausse.