RENAULT et NISSAN veulent dégager 1,5 milliard d'euros de FCF en 2009

29/05/2009 - 16:49 - Option Finance

(AOF) - Renault et Nissan ont confirmé qu'ils espéraient dégager 1,5 milliard d'euros de free cash flow (flux de trésorerie), comme ils l'avaient annoncé le 12 février lors de la présentation des résultats annuels de Renault. Les deux constructeurs ont mis en place une équipe dédiée au renforcement de leur coopération, chargée de "renforcer les synergies à tous les niveaux et favoriser une plus grande standardisation et mise en commun, en 2009 et au-delà". Renault contrôle 44% de Nissan.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 1er trimestre 2009 : 7 080 millions d'euros (-30,8 %) Au 31.12.2008 : 37 791 millions d'euros (-7%)

Résultats

Au 31.12.2008, marge opérationnelle : 212 millions d'euros, soit 0,6% du chiffre d'affaires contre 3,3% en 2007 ; résultat net de 599 millions d'euros contre 2 734 millions en 2007

Prévisions

Renault a maintenu ses hypothèses d'évolution des marchés mondiaux pour 2009 à 55 millions d'unités (soit une baisse de 19 %), dans un environnement qui demeure très volatil. Le déroulement du plan d'action 2009 est en ligne avec les objectifs et Renault maintient le cap fixé en début d'année avec pour priorité : viser un " Free Cash Flow " positif (négatif en 2008). Pour cela, les priorités du groupe sur 2009 sont les suivantes : la maîtrise des besoins en fonds de roulement, la concentration des investissements et des programmes de recherche et développement sur les projets stratégiques, l'accentuation de la politique de réduction des coûts fixes, le renforcement des synergies opérationnelles avec Nissan. En revanche, deux des engagements de Renault Contrat 2009, annoncés en 2006, concernant les volumes et la marge opérationnelle, sont désormais caduques.

Stratégie

Le groupe mène une offensive en matière de véhicules propres : il va lancer son premier programme de voitures entièrement électriques, le Kangoo Be-Bop ZE comprenant une gamme de quatre modèles commercialisés en 2011. Cette année aucune acquisition n'est envisagée. Des cessions d'actifs immobiliers pour 1 milliard d'euros sont plutôt à l'ordre du jour, pour renforcer la structure financière. Dans le cadre de la politique de réduction des coûts, un plan de départs volontaires a été mis en place. 6 400 postes sont concernés en Europe, dont 4 400 pour la France. Quant aux stocks de distribution (constructeur et réseau indépendant), ils ont baissé à fin mars 2009 de 34 % pour les véhicules neufs par rapport à fin mars 2008.

Evènements financiers

A travers une alliance conclue en mars 1999, Renault détient une participation de 44 % dans le japonais Nissan avec l'objectif de développer des synergies. En 2008, Renault a acquis, pour 1 milliard de dollars, 25 % du capital d'AvtoVAZ, constructeur automobile leader sur le marché russe.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Sur un marché très concurrentiel, Renault est très actif en termes de lancements. En 2008, neuf nouveaux modèles ont été lancés. Pour 2009 le constructeur espère gagner des parts de marché, avec la sortie de 8 nouveaux véhicules ; - Face à une exigence environnementale accrue, le groupe développe avec Nissan des véhicules " zéro émission " ; - Sa liquidité a été renforcée grâce au prêt de trois milliards d'euros accordé par l'Etat français ; - En dépit d'une détérioration de ses performances en 2008, le groupe enregistre des profits de 599 millions (contrairement à son concurrent Peugeot qui enregistre des pertes), grâce aux résultats des entreprises associées, notamment Nissan ; - Carlos Ghosn, nommé récemment PDG en plus de ses responsabilités, mène une politique très volontaire pour redresser Renault et lui permettre d'affronter la crise du secteur.

Faiblesses

- Le groupe a enregistré une détérioration de ses performances en 2008, avec une baisse d'activité conjuguée à un déclin de ses performances opérationnelles. La marge opérationnelle de l'automobile a même été négative, à - 0,8 % de son chiffre d'affaires ; - Sur le premier semestre 2009 le résultat sera négativement impacté par les pertes de Nissan, estimées à 1 151 millions d'euros ; - La structure financière s'est détériorée en 2008 avec un endettement financier net de l'automobile qui représente 40,9 % des capitaux propres (contre 9,5 % en 2007) ; - Renault ne distribuera pas de dividendes sur les résultats 2008 suite à l'aide de l'Etat ; - Selon les critères établis par Moody's, sa notation fait désormais partie de la catégorie des investissements spéculatifs à haut risque, ce qui induira des difficultés certaines de financement.

La valeur et son secteur

Principales activités

Automobile (95% du chiffre d'affaires) & Financement des ventes

Le secteur

Standard & Poor's prévoit une baisse des ventes mondiales automobiles en 2009 oscillant entre 14,9 % (à 56,8 millions d'unités) et 20 %, à 53,4 millions. L'agence de notation estime que sur 2010 la situation du secteur devrait s'améliorer avec une baisse des ventes limitée à 1,7 % (contre un recul de 7,8 % en 2008). Elle considère également que les groupes allemands Volkswagen, Daimler et BMW sont plus vulnérables, du fait de leur exposition aux Etats-Unis, alors que Renault et PSA ne sont pas présents dans ce pays.

La valeur dans son secteur

5e producteur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan ; deuxième constructeur français.

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, qui représente la majeure partie de son activité. - Le programme de cessions immobilières, qui devrait intervenir entre 2009 et 2010, est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe. - La réussite des prochains lancements, notamment dans le domaine des voitures électriques, est également à étudier de près.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.