Une semaine de Bourse - Le rally persiste

05/06/2009 - 19:18 - Option Finance

(AOF) - Les places boursières mondiales ont continué à progresser, toujours soutenues par l'idée selon laquelle la récession mondiale allait bientôt prendre fin. Entre le lundi 1er juin et le vendredi 5 juin, l'indice CAC 40 a progressé de 1,87 % à 3 339,05 points après avoir atteint 3399,59 points mercredi dernier, un plus haut depuis la première semaine de janvier. Depuis le début du mois du mars, la Bourse de Paris a rebondi de plus de 32,9 %. A New York, le Dow Jones s'apprêtait à terminer la semaine sur un gain hebdomadaire de 3,2 %. Une nouvelle fois, les investisseurs ont échappé à une correction des marchés après l'impressionnante embellie de ces derniers mois liée aux "green shoots", ces signaux positifs qui laissent à penser que le pire de la crise est passé. Pourtant ces signaux ont été contredits par la publication d'indicateurs médiocres. Aux Etats-Unis, l'activité dans les services a une nouvelle fois ralenti en mai, selon l'indice ISM des directeurs d'achats. L'indice s'établit à 44 points. Il ressort pour le huitième mois consécutif sous le seuil des 50 points, qui marque la limite entre contraction et croissance de l'activité. Surtout, le taux de chômage, au plus haut depuis plus de vingt-cinq ans, a progressé dans des proportions plus importantes que prévu. Le chômage a augmenté de 0,5 point à 9,4 % en mai contre un consensus de 9,2 %. En Europe, le climat n'est guère plus enthousiasmant. Après trois trimestres consécutifs en récession en 2008, le PIB de la zone s'est contracté de 2,5 % au premier trimestre 2009. Dans ce contexte, la hausse des indices semble principalement s'expliquer par la crainte des investisseurs de rater la reprise. Pour preuve, sur le marché pétrolier, le baril de WTI a dépassé pour la première fois depuis sept mois les 70 dollars, soutenu par une note de Goldman Sachs évoquant l'hypothèse d'un baril à 85 dollars fin 2009 à la faveur de la reprise économique. L'assurance promise à des jours meilleurs : les principales valeurs de l'assurance ont surperformé le marché parisien, soutenues par une note de CA Cheuvreux. Le broker estime que la normalisation de l'environnement financier, notamment en termes de spreads et de volatilité, sera favorable aux valeurs de l'assurance dans les mois à venir. Or, ce paramètre n'est pas intégré aujourd'hui dans les valorisations. Le bureau d'études juge par ailleurs que la hausse des taux d'intérêt et la plus faible aversion au risque profiteront notamment à ceux qui sont le plus affectés par la crise, c'est-à-dire les assureurs vie. Axa a enregistré jeudi dernier la plus forte hausse du CAC 40, avec une progression de 2,03 % à 14,35 euros après un changement d'opinion de l'analyste qui est passé de Sous-Performance à Surperformance. Au final, le titre affiche la deuxième plus forte hausse du CAC 40, avec un gain de 12,24 % à 14,71 euros. De son côté, Euler Hermes a terminé jeudi dernier en tête du SRD avec un bond de 8,02 % à 48 euros (+ 1,54 % sur la semaine). Cheuvreux a intégré l'assureur dans sa liste de valeurs préférées, avec un objectif de cours de 80 euros. CNP Assurances a gagné quant à lui 2,87 % à 68,50 euros en cinq séances. Le courtier a relevé son objectif de cours de 65 à 88 euros. Bonne fin de semaine pour le secteur de la communication : Havas a gagné 4,87 % à 1,96 euro et Publicis 0,85 % à 21,99 euros, vendredi. Selon Sébastien Danet, président de la société d'achat d'espaces publicitaires ZenithOptimedia, le marché publicitaire est en train de toucher le fond. "On ne sent pas de coupures majeures supplémentaires, on ne sent pas non plus de réinvestissement", a-t-il ainsi déclaré mercredi lors d'un colloque organisé par NPA et "Le Figaro". Ces propos ont fait écho à ceux tenus le même jour par Vincent Bolloré, lors de l'assemblée générale d'Havas. Le président et principal actionnaire du groupe a indiqué que la baisse du revenu, hors effets de change et de périmètre, se situait entre 8 % et 10 % en avril, soit une tendance similaire à celle observée au premier trimestre. De son côté, Publicis a rassuré sur son exposition à GM, dont la faillite a officiellement été annoncée lundi dernier. Le groupe présidé par Maurice Lévy a chiffré à 55 millions d'euros au maximum son risque de pertes sur les créances sur le constructeur automobile américain. Une évaluation jugée "très pessimiste" par CM-CIC Securities. Cette mise au point est intervenue à la suite de la décision de Standard & Poor's de placer la note de crédit à long terme du groupe, BBB +, sous surveillance avec implication négative en raison de l'exposition du groupe à GM. Les cycliques ont toujours le vent en poupe : soutenues par l'espoir d'une reprise économique prochaine, les valeurs cycliques et liées aux matières premières ont poursuivi leur rally haussier. Renault a terminé la semaine sur un gain hebdomadaire de 13,67 % à 30,76 euros. En quatre mois, la valorisation du constructeur français a bondi de 202,6 %. Soucieux de ne pas rater le train de la reprise, les brokers rivalisent d'avis favorables sur les fabricants de matériaux de construction, Lafarge et Saint-Gobain. Vendredi, dernier, Goldman Sachs a ainsi relevé sa recommandation sur Lafarge à Acheter avec un objectif de cours de 57,7 euros contre 36,6 euros auparavant, tandis que Deutsche Bank a remonté son objectif de cours de 50 à 60 euros. De son côté, Société Générale a fait de Saint-Gobain sa valeur préférée au sein du secteur en France. En hausse de 6,95 % à 27,24 euros, le groupe a signé l'une des meilleures performances du CAC 40, tandis que Lafarge a gagné 5,16 % à 50,46 euros. Pierre-Jean Lepagnot