PPR : Gucci poursuit son développement en Chine

08/06/2009 - 08:45 - Option Finance

(AOF) - La marque de luxe Gucci, propriété du groupe français PPR, prévoit d'ouvrir entre deux et quatre magasins supplémentaires en Chine avant la fin de l'année, en dépit des incertitudes conjoncturelles, a déclaré Patrizio Di Marco, directeur général de Gucci lors d'un entretien accordé à l'agence Reuters. Le dirigeant s'exprimait à l'occasion de l'ouverture samedi de sa 28e boutique en République populaire. D'ici quelques années, Gucci devrait compter 40 boutiques en Chine, a-t-il ajouté. La marque compte déjà 50 magasins au Japon et environ 70 en Europe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances

- Chiffre d'affaires : 20,2 milliards d'euros en 2008 (+5,8%) - Résultats : Résultat opérationnel courant à 1,721 milliards d'euros (+5,4% par rapport à 2007) - Résultat net part du groupe en légère progression en 2008 (+0.2% à 924 millions d'euros). - Prévisions : le groupe juge l'environnement économique incertain. Va poursuivre les actions engagées en 2008, notamment les plans d'économie au sein de la Fnac et de Conforama. 1.200 suppressions de postes pourraient être menées en 2009 pour ces deux enseignes.

Stratégie

- Après une période de croissance externe marquée par des acquisitions importantes, le groupe s'attache désormais à sa croissance interne et à valoriser son réseau de distribution, notamment au sein de Puma et de Gucci Group. Le groupe veut se recentrer sur l'équipement de la personne. PPR souhaite également accélérer le désendettement à moyen terme. - Evènements financiers : Virage stratégique majeur en 1999 avec une entrée dans le secteur du luxe à travers l'acquisition de 42,2% de Gucci Group. Depuis ce groupe est contrôlé totalement par PPR à l'issue d'une OPA. L'autre opération importante a été l'e rachat de Puma en avril 2007. Elle s'inscrit dans la stratégie d'expansion du groupe tournée vers des marques fortes et une grande maîtrise du réseau de distribution. En parallèle le groupe s'est désengagé d'activités à plus faibles marges : Le Printemps et Orcanta (distribution de lingerie) ont été cédés en 2006. Cessions également dans des secteurs où PPR ne bénéfice pas d'une taille critique, tel que Yves Saint Laurent Beauté cédé au premier semestre 2008.

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes ; - Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante (18,9% en 2007 contre 8,6% pour l'ensemble du groupe) - Le groupe a sensiblement réduit son endettement en 2008 avec un gearing (ou ratio d'endettement) passant de 57% à 52% entre 2007 et 2008 ; - L'internationalisation (encore renforcée en 2008) permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord ; - PPR réagit face à un contexte économique déprimé : après les 672 suppressions de poste chez La Redoute, programme de réduction des coûts également à la Fnac et chez Conforama. Même Gucci est concerné par ce plan d'austérité avec une baisse de son budget d'ouverture de nouvelles boutiques.

Les points faibles de la valeur

- Le pôle luxe continue à représenter une faible part du chiffre d'affaires en 2008 (16,7%) alors que ce sont surtout les activités de distribution qui pâtissent de la crise actuelle ; - Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles : suite aux mauvaises performances du premier semestre 2008 La Redoute a choisi de supprimer plus de 10% de ses effectifs. - Puma, récemment acquis, a affiché des résultats inférieurs aux prévisions des analystes sur le quatrième trimestre 2008 (le bénéfice d'exploitation a chuté de 76,7% et le bénéfice net de 78,8%). De pus, la marque anticipe une année difficile pour 2009.

La valeur et son secteur

- Principales activités : PPR intervient dans les domaines de la distribution spécialisée et du luxe à travers 6 branches opérationnelles : Fnac, Redcats Group, Conforama, CFAO, Puma et Gucci Group. - Le secteur : PPR, qui se présente comme un groupe de luxe mais tire une large part de ses revenus de la distribution, doit faire face à la déprime de la consommation dans un contexte de crise mondiale. Le secteur du luxe souffre également (mais dans une moindre mesure ) et certaines maisons ont déjà réduit leur production. Certaines recourent même au chômage partiel. - La valeur dans son secteur : PPR est un des leaders mondiaux à la fois dans la distribution spécialisée et le luxe

Comment suivre la valeur

Le groupe devrait continuer à céder certains actifs non stratégiques (récemment le moteur de recherche Shopoon). Il cherche à vendre le distributeur informatique Surcouf. L'objectif est de concentrer ses moyens sur les acquisitions récemment menées, notamment Puma. Par contre, PPR n'étudiera aucune acquisition en 2009, quelque soit le prix.

Rémunérations

Dirigeants et mandataires sociaux

- Président-directeur général : François-Henri Pinault - Rémunération du président reçue en 2007 : 2,27 millions d'euros (incluent jetons de présence, rémunération fixe et variable au titre de 2006, avantage en nature) + Rémunération variable 2007 versée en 2008 par PPR : 1,38 millions d'euros - Rémunération totale versée aux administrateurs (hors PDG) en 2007 : 741 625 euros - Programme de stock options : 381000 options de souscription d'actions, soit 0,3% du nombre total d'actions & charge totale en 2007 au titre de ces plans de 8,0 millions d'euros (5,0 millions d'euros en 2006) - Recommandations MEDEF/AFEP : prises en compte dans le rapport annuel 2007

Actionnaires

- Principaux actionnaires : Public 59,1% ; Groupe Artémis (détenu par la Financière Pinault) 40,3% ; salariés 0,1%, auto-détention 0,5% - Dividendes versés : 425 millions d'euros sur résultat 2008 (en tenant compte du nombre moyen pondéré d'actions ordinaires diluées à fin 2007) - Taux de distribution des dividendes : 45% (en tenant compte du résultat net par action) - Taux de croissance du dividende par action : -4% à 3,3 euros sur résultat 2008 - Rendement (dividendes / cours*) : 7,4 % (*cours moyen depuis début 2009) - Estimations de dividendes par action : 3,45 euros en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Pour soutenir l'essor du commerce électronique, un facteur est essentiel : la confiance des acheteurs. Or celle-ci a été mise à mal au second semestre 2008 avec la liquidation de plusieurs acteurs de la vente à distance, dont la Camif. Sur la période, le nombre de réclamations auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) suite à des produits non livrés et non remboursés ont véritablement explosé sur six mois (+1714% !) pour atteindre 2014 requêtes. L'enjeu pour la Fevad est donc de rassurer les consommateurs en instaurant un dispositif qui les protège. Elle propose que le client qui a payé par carte bancaire ne soit débité qu'après expédition des articles ou qu'une garantie soit émise par un tiers. Elle souhaite également que le consommateur puisse s'opposer au débit de sa carte ou de son chèque un mois après l'annonce de l'ouverture d'une procédure collective de la société, qui doit communiquer ses difficultés sur son site.