ALCATEL-LUCENT : un contrat avec Reliance ?

09/06/2009 - 08:06 - Option Finance

(AOF) - Reliance Communications serait sur le point de conclure avec Alcatel-Lucent un contrat de 500 à 600 millions de dollars (360 à 432 millions d'euros) selon le quotidien Business Standard, cité par l'agence Reuters. Le groupe franco-américain et le deuxième opérateur mobile indien pourraient signer un contrat concernant l'exploitation et la maintenance des réseaux GSM et de fibre optique d'ici deux semaines selon les sources du journal. Ce contrat pourrait être exécuté soit par la coentreprise, soit directement par Alcatel-Lucent, précise le Business Standard. A noter que Reliance et Alcatel-Lucent ont fondé une coentreprise l'année dernière dans le domaine de la gestion de réseau.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Alcatel-Lucent est devenu le leader mondial dans le secteur des équipements de réseaux d'opérateurs. Le groupe propose des solutions qui permettent aux fournisseurs de services, aux entreprises et aux administrations du monde entier de fournir aux utilisateurs finaux, des services de communications voix, données et vidéo. Plus de 70% du chiffre d'affaires provient des réseaux d'opérateurs, dont 47% dans les technologies d'accès mobile, 41% dans les réseaux fixes et 12% dans les solutions de convergence. Le groupe est présent de façon homogène en Europe (33%), en Amérique du Nord (32%) ainsi qu'en Asie (17%) et dans le reste du monde (18%). En septembre 2008, Philippe Camus a été nommé au poste de président non exécutif et Ben Verwaayen à celui de directeur général. Ils remplacent respectivement Serge Tchuruk et Patricia Russo.

Les points forts de la valeur

- Dans une industrie très concurrentielle, Alcatel Lucent apparaît comme un acteur global disposant d'un portefeuille complet de produits et de services destinés aux opérateurs mais aussi aux autres types d'entreprises. La force du groupe est de détenir un portefeuille de technologies et de services permettant de proposer aux opérateurs des solutions de bout en bout. - La diversité des activités permet une meilleure répartition des risques. - Sur le "triple play" (voix, données et TV), à fort potentiel de croissance, l'offre d'Alcatel apparaît comme l'une des meilleures du marché. - L'équipementier de télécoms cherche toujours à réduire ses dépenses, en recourant de plus en plus aux marchés émergents dans les domaines de la production, la R&D, les fournisseurs et les sous-traitants.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité sur l'activité d'Alcatel est faible, le groupe a déçu les investisseurs à répétition. - Alcatel souffre de son exposition à la technologie de téléphonie mobile CDMA, équivalent américain du GSM, en perte de vitesse. - La baisse du dollar pénalise le chiffre d'affaires du groupe.

Comment suivre la valeur

- Il est indispensable de surveiller attentivement l'évolution du marché des télécommunications, en particulier la santé des opérateurs, pour apprécier l'évolution de la demande en équipements. - Confrontés à la concurrence des opérateurs alternatifs, des fournisseurs d'accès à Internet ou des câblo-opérateurs, les opérateurs perdent des abonnés, tandis que les revenus issus de la voix sont inexorablement amenés à s'effriter. Pour remédier à cela, les opérateurs n'ont d'autre choix que de se lancer dans le "triple play", c'est-à-dire de proposer des offres couplées d'accès au téléphone, à l'Internet haut débit et à la télévision. - Les pays émergents représentent 45% du chiffre d'affaires d'Alcatel, et même 75% de ses revenus dans les réseaux mobiles. Ils pèsent déjà 45% des investissements des opérateurs dans le monde, part qui passera à 55% en 2008.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Selon l'institut Gartner, la chute des ventes mondiales de téléphones mobiles (-4,6% au quatrième trimestre 2008) devrait se poursuivre en 2009, avec un recul de 4%. La demande ne devrait se stabiliser qu'en 2010. Certains sont encore plus pessimistes. Ainsi Nokia anticipe un recul de 10% cette année. Il a été rejoint par Sony Ericsson qui, confronté à un recul de son activité sur le début de l'année, a revu ses prévisions à la baisse. Certains analystes considèrent même que la contraction du marché pourrait atteindre 13%. Du côté des réseaux, la situation n'est pas plus réjouissante. Pour préserver leur rentabilité, les opérateurs réduisent leurs investissements dans les infrastructures. Ces décisions vont peser sur les performances d'acteurs comme Alcatel-Lucent. Le canadien Nortel vient, lui, de se déclarer en faillite. Quant au leader mondial des infrastructures mobiles, Ericsson, il va supprimer 5000 emplois pour faire face à une année très difficile.