TF1 : accord pour le rachat de TMC et NT1

11/06/2009 - 18:26 - Option Finance

(AOF) - TF1 a annoncé qu'il avait signé avec le groupe AB un accord pour le rachat des chaînes de télévision numérique terrestre TMC et NT1. Le 28 mai dernier, le groupe de télévision avait indiqué qu'il était entré en négociations exclusives afin de racheter ces chaînes pour un montant de 192 millions d'euros. Selon les termes de l'accord le groupe d'audiovisuel devait racheter 100% de NT1 et 40% de TMC. TF1 porterait ainsi à 80% sa participation dans cette chaîne. Une telle opération était attendue de longue date par les analystes en raison de la faiblesse de l'exposition de TF1 à la TNT. Le succès de cette dernière a fortement contribué à la fragmentation des audiences qui s'est traduite par l'érosion continue de la part d'audience de TF1. Grâce à ce rachat, le groupe contrôlera la première chaîne de la TNT gratuite, TMC, et la cinquième chaîne, NT1. Toutefois, en raison des règles de la concurrence, TF1 ne pourra pas assurer la régie publicitaire de TMC, ce qui réduira les synergies.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en synergie autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.

Les points forts de la valeur

- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV. - La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe. - Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Les points faibles de la valeur

- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires. - La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs. - Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base. - Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.

Comment suivre la valeur

- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes. - TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (" 24 Heures ", " Le Matin ", " La Tribune de Genève "...) et Tamedia (" Tages Anzeiger ", " Der Bund ") ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi " TV Magazine " (groupe Le Figaro) s'est allié à " TV Hebdo " (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la " Liberté de l'Est " et " l'Est républicain ", pour créer " Vosges Matin ". Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner " Studio " et " Ciné Live " pour donner naissance à " Studio Ciné Live ".