SAFRAN : prêt de 300 millions d'euros de la BEI

18/06/2009 - 10:00 - Option Finance

(AOF) - La Banque Européenne d'Investissement (BEI) a accordé un prêt de 300 millions d'euros à Safran dans le cadre du Salon du Bourget pour développer des moteurs d'avions plus propres. "Il s'agit du premier prêt accordé à l'industrie aérospatiale qui s'inscrit dans le cadre du Mécanisme Européen pour des Transports Propres (METP) que la BEI a lancé en décembre dernier pour soutenir les objectifs de l'Europe en matière de relance économique et de lutte contre les changements climatiques à long terme", s'est félicité le groupe dans un communiqué. 'Je suis heureux de la nouvelle marque de confiance de la BEI qui va ainsi contribuer au financement de la R&D d'une nouvelle génération de moteurs d'avions. Les percées technologiques de ce programme majeur pour Safran sont le fruit d'un effort de recherche en amont important et continu. Safran est fier de la relation durable qu'il entretient avec cette prestigieuse institution qui a déjà accompagné le Groupe dans le financement de plusieurs projets dans le domaine spatial et aéronautique civil', a déclaré Jean-Paul Herteman, Président du directoire de Safran.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Safran est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le groupe, qui emploie 57 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aéronautique et spatiale, Equipements aéronautiques, Défense Sécurité, Communications. Il réalise 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2007, entre le public (39,4%), l'Etat (30,4%), les salariés (20,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (1,7%).

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de la téléphonie mobile, Safran a confirmé le recentrage sur son coeur de métier, à savoir les activités de la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, qui détient une exposition nette au dollar de l'ordre de 35% de son chiffre d'affaires. -Les analystes anticipent un net ralentissement du trafic aérien mondial en 2009.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thalès refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le marché aéronautique subit les retombées du recul du trafic aérien et des difficultés pesant sur le financement des avions. Les annulations de commandes ne cessent de se multiplier. Boeing compte 33 annulations de commandes de son B787. Quant à Airbus, après le report de livraison de deux A 380 à Air France en 2009, Emirates, le plus important client de l'A 380, pourrait décaler le rythme de livraison des siens. L'impact financier sera conséquent pour la filiale d'EADS car 70% du prix de l'avion est réglé à la livraison. Si les avionneurs semblent mieux se porter que les compagnies aériennes c'est en partie parce que les cycles de production comme la durée de vie des produits sont longs. Le secteur ne réagit donc pas aussi rapidement que les autres industries Ainsi le dirigeant d'EADS estime que c'est réellement en 2010 que l'impact de la crise se fera ressentir. Pour éviter toute surcapacité, la production d'A 320 va être maintenue à 34 appareils et celle d'A 330-340 long-courrier à 8,5 par mois.

Equipementiers télécoms

Selon l'institut Gartner, la chute des ventes mondiales de téléphones mobiles (-4,6% au quatrième trimestre 2008) devrait se poursuivre en 2009, avec un recul de 4%. La demande ne devrait se stabiliser qu'en 2010. Certains sont encore plus pessimistes. Ainsi Nokia anticipe un recul de 10% cette année. Il a été rejoint par Sony Ericsson qui, confronté à un recul de son activité sur le début de l'année, a revu ses prévisions à la baisse. Certains analystes considèrent même que la contraction du marché pourrait atteindre 13%. Du côté des réseaux, la situation n'est pas plus réjouissante. Pour préserver leur rentabilité, les opérateurs réduisent leurs investissements dans les infrastructures. Ces décisions vont peser sur les performances d'acteurs comme Alcatel-Lucent. Le canadien Nortel vient, lui, de se déclarer en faillite. Quant au leader mondial des infrastructures mobiles, Ericsson, il va supprimer 5000 emplois pour faire face à une année très difficile.