(AOF) - A la suite des informations parues ces dernières heures dans différents médias, Suez Environnement a précisé lundi soir que si dans le cadre de ses relations d'actionnaires au sein de Sociedad General de Aguas de Barcelona S.A, elle a eu des discussions avec Criteria portant sur leurs participations dans cette société, ces discussions ont été suspendues sans qu' aucun accord n'ait été conclu. Un peu plus tôt, L'espagnol Criteria avait déclaré n'avoir conclu aucun accord avec la filiale de GDF Suez sur Agbar, le numéro un de l'eau dans péninsule Ibérique. La holding de participations de la première caisse d'épargne espagnole, la Caixa, partenaire historique du français en Espagne, a récusé ainsi le schéma décrit samedi dernier par le quotidien économique espagnol "Expansion". Selon ce dernier, Suez Environnement, qui détient actuellement, d'une manière directe et indirecte, près de 46% d'Agbar, envisagerait de racheter à Criteria, une partie de sa part (44,1%) pour atteindre les 70%. En contrepartie, Suez Environnement céderait à la Caixa les 55% que détient Agbar dans Adeslas, le premier assureur-santé d'Espagne, dont le français Malakoff Médécis détient le restant des titres. D'une valeur dépassant les 800 millions d'euros, la transaction, si elle se faisait, permettrait au groupe français de consolider les comptes d'Agbar et serait neutre financièrement pour les deux parties. Lundi, avant la publication du communiqué de Criteria, "Les Echos" avaient annoncé l'arrêt des négociations. Elles auraient buté sur les conditions d'un éventuel échange d'actifs. Affichant un chiffre d'affaires de 3,1 milliards d'euros et un bénéfice net de 253 millions, Agbar, dont 10% se trouve en Bourse, opère aussi au Chili, en Colombie, au Mexique, au Royaume-Uni et en Chine.
Numéro deux mondial des services à l'environnement avec un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros en 2007 derrière son rival, le français Veolia Environnement, Suez Environnement a débuté le 22 juillet 2008 à la Bourse de Paris en même temps que sa maison mère GDF Suez. La scission du pôle déchets et eau de Suez a été réalisée pour réduire le périmètre de Suez et rendre possible sa fusion avec Gaz de France. Peu avant la cotation, l'actionnariat de Suez Environnement se répartissait entre GDF Suez (environ 35%), les cinq autres actionnaires membres du pacte conclu pour cinq ans (Groupe Bruxelles Lambert, la CDC, Areva, CNP Assurance et la holding belge Sofinaa, 12%, les salariés 2% et le public 51%. Le groupe a fait son entrée au CAC 40 le 22 septembre 2008.
Services aux collectivités
L'industrie nucléaire française est dominée depuis une cinquantaine d'années par EDF. Ce dernier est le premier exploitant de centrales au monde avec 58 réacteurs en exploitation. Il a obtenu la construction à partir de 2012, du deuxième EPR français, le réacteur de troisième génération fabriqué par Areva. Son objectif est d'être le leader de la relance du nucléaire dans le monde. En Grande-Bretagne, le rachat de British Energy lui a permis de devancer ses concurrents, les allemands E.ON et RWE (Allemagne) et GDF Suez. Aux Etats-Unis, il a repris la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy. Néanmoins le marché s'ouvre peu à peu à de nouveaux acteurs. GDF Suez est également passé à l'offensive sur le marché britannique en s'alliant à l'opérateur espagnol Iberdrola afin de participer au développement de nouvelles centrales nucléaires. Quant à Total, dernier arrivé dans ce domaine, il vise à faire à terme du nucléaire un de ses coeurs de métier.