ERAMET porte à 100% sa participation dans Erraloys

24/06/2009 - 18:18 - Option Finance

(AOF) - Eramet a annoncé avoir porté sa participation dans Eralloys à 100% après acquisition des 5,7% du capital encore détenus par des actionnaires minoritaires. Eralloys regroupe l'ensemble des activités de production d'alliages de manganèse, de dioxyde de titane ainsi que de négoce précédemment détenues par la société norvégienne Tinfos AS dont Eramet avait acquis la majorité du capital social le 30 juillet 2008. Tinfos AS a fait l'objet, courant novembre 2008, d'une scission afin de séparer certains actifs de production d'électricité (Tinfos-Notodden) des activités aujourd'hui regroupées au sein d'Eralloys. Le 13 mai dernier, Eramet avait simultanément porté sa participation dans Eralloys à 94,3% et réduit sa participation dans Tinfos-Notodden à 34%. L'acquisition des 5,7% restants du capital d'Eralloys, soit 229 actions, s'est faite pour partie en titres Eramet et pour partie en numéraire. Le groupe a proposé aux actionnaires minoritaires d'Eralloys de leur attribuer 297,2 actions Eramet par action Eralloys.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Exploitant des mines de nickel depuis plus d'un siècle en Nouvelle-Calédonie, Eramet est un groupe minier et métallurgique intégré, qui produit des métaux non ferreux et leurs dérivés chimiques, des aciers spéciaux à hautes performances, alliages de nickel et superalliages, et des pièces à hautes caractéristiques pour l'industrie. Ses produits : métaux de haute pureté, ferroalliages, pièces forgées et matricées, billettes et barres, tôles, fils, dérivés chimiques... sont utilisés dans l'industrie aéronautique et spatiale, la sidérurgie, les aciers inoxydables, la production d'énergie, l'outillage, la chimie, les transports, le médical...

Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel. - Grâce à la forte hausse du prix des matières premières, Eramet a engrangé d'importantes liquidités. - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire. - Les trois activités de groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse. - On s'intéressera également à la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. - La structure du capital et le pacte d'actionnaires entre la famille Duval (37,2 %) et Areva (26,2 %), encourage les rumeurs spéculatives sur le marché. Areva ne cache pas son intérêt pour le dernier groupe minier français. La famille Duval, quant à elle, veut lui céder sa part pour racheter Aubert & Duval, l'entreprise familiale qu'elle avait apporté à Eramet en 1999.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Certains analystes estiment que le cumul des dettes nettes des cinq principales entreprises minières cotées à Londres - Rio Tinto, BHP Billiton, Xstrata, Anglo American et Kazakhmys - devrait s'élever environ à 70 milliards de dollars en 2009. Le ratio moyen dette nette sur capitaux propres s'établirait à 46% cette année. Les entreprises prennent diverses mesures pour réduire leurs dettes. Alcoa, qui prévoit de faire appel au marché, a décidé de baisser de 82% son dividende pour économiser 400 millions de dollars. Ses investissements annuels vont également être diminués de moitié à 850 millions de dollars. Xstrata a, lui aussi, choisi d'accroître son capital pour rembourser une partie de sa dette. Rio Tinto a opté pour un partenariat avec Chinalco, à travers des participations dans des coentreprises et la souscription d'obligations convertibles, et aussi pour des cessions. Si le géant BHP Billiton est mieux loti, avec un endettement à peine supérieur à 4 milliards de dollars, c'est grâce à l'échec de sa tentative d'OPA sur Rio Tinto.