Les opportunités du Haut Rendement (Schroders)

25/06/2009 - 16:43 - Option Finance

(AOF / Funds) - Après la pire année jamais connue sur le marché des obligations à haut rendement en 2008 (-26,2%), l'année 2009 se présente jusqu'à présent sous de meilleurs auspices. Les obligations à haut rendement ont enregistré des performances supérieures à presque toutes les autres classes d'actifs, y compris les actions, et parviennent quasiment à compenser les pertes enregistrées en 2008 avec une progression de plus de 28%, à fin mai note Wes Sparks, responsable de la gestion taux US chez Schroders. En dépit de l'importance du rebond, il existe encore des opportunités dans les spreads, estime le gérant qui souligne qu'un spread de 11% demeure plus large que le plus haut observé sur les spreads du " high yield " au cours des deux derniers pics de défaut de 1991 et 2002 et présente un intérêt pour des investisseurs qui recherchent des revenus dans un environnement où les taux d'intérêt sans risque sont proches de zéro. "Cette amélioration des conditions de marché pourrait se révéler durable, mais il ne faut pas exclure le fait que les investisseurs fassent peuve de plus de sélectivité et d'esprit critique au cours du troisième trimestre, surtout si et lorsque des facteurs négatifs font leur apparition et inversent le sentiment de confiance ", prévient Wes Sparks. D'un autre côté, le pic attendu sur les taux de défaut doit probablement être revu à la baisse, en raison des récentes offres d'échange et des opérations sur titres, note le gérant. "Au début de l'année, nous estimions que les défauts atteindraient un plafond aux alentours de 20% mi-2010 (estimation supérieure aux prévisions de Moody's de cette période) - mais aujourd'hui il est clair que certains émetteurs " distressed " ont réussi à éviter la faillite ou à obtenir suffisamment de liquidités pour leur permettre de gagner une année supplémentaire avant de faire éventuellement défaut", souligne Wes Sparks. Moody's a récemment réduit ses prévisions: d'un plus haut à 13,8% en novembre 2009, le taux de défaut devrait diminuer à 8% en avril 2010, selon Moody's Investors Service (May Default Report, 3 juin 2009). "Il pourrait bien y avoir un regain de volatilité dans les mois à venir, le " high yield " étant une classe d'actifs à bêta élevé, sujette à des vagues de hausse de grande ampleur et à des corrections qui peuvent être tout aussi violentes. Cependant, les investisseurs doivent regarder un peu au-delà des prochains mois. Nous pensons que les deux à trois prochaines années constitueront une opportunité historique d'investissement sur cette classe d'actifs. Les dirigeants des sociétés affichent en effet une détermination sans précédent pour réduire leur dette et consolider leurs bilans", conclut le gérant.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Spread de crédit  : Le "spread" de crédit désigne la prime de risque, où l'écart entre les rendements des obligations d'entreprises et les emprunts d'États de mêmes caractéristiques. Historiquement, le "spread" augmente lors d'un ralentissement économique et se réduit en période de croissance. Néanmoins, il se peut que la perception du risque de défaut soit exagérée et que le "spread" intègre des prévisions de défaillances d'entreprises excessivement pessimistes. Bêta : Le coefficient bêta d'un instrument financier mesure la volatilité d'un titre en comparant l'évolution de sa valeur par rapport au marché. Par exemple, une action ou un fonds à bêta élevé (supérieur à 1) accompagne en les amplifiant les fluctuations du marché ou de l'indice de référence (sur-performant dans les phases de hausse, mais sous-performant dans les baisses). Un titre ou un fonds dont le bêta est inférieur à 1 fluctue moins que le marché. High Yield : Il s'agit d'une émission obligataire à haut rendement, contrepartie d'un haut niveau de risque. La note attribuée par les agences de rating à ses obligations est strictement inférieure à Baa3 et BBB-.