M6 : la direction attend une forte baisse des recettes publicitaires

29/06/2009 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - M6 continue à bien résister dans un marché difficile, mais les recettes publicitaires pourraient connaître au deuxième semestre une baisse plus marquée que sur les six premiers mois de l'année, selon les déclarations de Nicolas de Tavernost, le président du directoire de la chaîne. "Au deuxième trimestre, le recul du chiffre d'affaires de la chaîne devrait (...) être plus fort que les 11% de baisse enregistrés au cours des trois premiers mois de l'année", déclare-t-il dans une interview aux "Echos". "La conjoncture continue, en effet, d'être mauvaise", ajoute-t-il. Il estime que la comparaison par rapport à 2008 n'est "pas favorable", rappelant que la chaîne diffusait alors une partie des rencontres de l'euro 2008 de football. Le dirigeant table par ailleurs sur un recul de 12% du coût de la grille de M6. "Si on y enlève l'effet euro 2008 de football, il sera stable ou en légère baisse", prévoit-il.

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Activité de la société

Créée en 1987, M6 est aujourd'hui la deuxième chaîne des téléspectateurs de moins de 50 ans. Le chiffre d'affaires se réparti à part presque égales entre les revenus publicitaires, et les activités de diversifications. M6 a assis sa présence dans la télévision numérique en rachetant 100% de la chaîne Téva en 2006. La même année, le groupe a lancé les chaînes Paris Première, TF6 et TPS Star en TNT payante. A travers sa filiale M6 Interaction, M6 intervient dans les domaines de l'édition de presse, de presse gratuite, de la coédition et de la distribution de CD, de vidéos, de produits dérivés, et enfin de la production de spectacles. Enfin, M6 possède plusieurs sites Internet, a lancé M6 Mobile en 2005 et a acquis Mistergooddeal, acteur de vente à distance.

Les points forts de la valeur

- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes. - M6 tente de limiter sa dépendance au marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est équivalent à celui de la publicité. - La structure financière du groupe est saine. -M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcé dans le domaine de la TNT par le biais de W9, Paris Première, TF6...

Les points faibles de la valeur

- M6 n'est présent que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux. -La diversification du groupe peut apparaître comme une dispersion dans une multitude de petites activités. - Les activités de diversifications de M6 sont encore mal valorisées. -L'augmentation du coût de la grille peut absorber la croissance des revenus publicitaires du groupe. - Les groupes de télévisions sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre. - Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrents, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique. - Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (" 24 Heures ", " Le Matin ", " La Tribune de Genève "...) et Tamedia (" Tages Anzeiger ", " Der Bund ") ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi " TV Magazine " (groupe Le Figaro) s'est allié à " TV Hebdo " (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la " Liberté de l'Est " et " l'Est républicain ", pour créer " Vosges Matin ". Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner " Studio " et " Ciné Live " pour donner naissance à " Studio Ciné Live ".