AREVA : augmentation de capital de 15% et cession de T&D

30/06/2009 - 17:17 - Option Finance

(AOF) - Le conseil de surveillance d'Areva a fixé les modalités du plan de financement du groupe nuclélaire français. Comme prévu, elles incluent une augmentation de capital et un projet de vente de son pôle Transmission et Distribution (T&D), ont annoncé les syndicats aux agences de presse. L'Union fédérale des syndicats du nucléaire (UFSN) CFDT a confirmé que le conseil avait approuvé une augmentation de capital d'Areva à hauteur de 15%. Selon les calculs de l'AFP, une telle ouverture du capital ferait descendre la part de l'Etat à environ 78%, contre plus de 90% actuellement. l'UFSN CFDT a rappelé "qu'elle était contre l'ouverture du capital, car cela conduit à réduire de fait la participation du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique), donc à une privatisation rampante des activités nucléaires". Le japonais Mitsubishi Heavy Industries, partenaire de longue date du groupe français dans la commercialisation des réacteurs nucléaires et la fourniture de combustibles, a déjà fait part de son intérêt pour une éventuelle augmentation de capital. Des fonds des pays du Golfe et la compagnie pétrolière Total, propriétaire de 1% du capital, pourraient également être intéressés. De plus, la CFDT a déclaré que la cession du pôle T&D serait prévue pour septembre. Auparavant, la CGT évoquait une opération d'ici à la fin de l'année. Le conseil de surveillance a arrêté des conditions à cette cession : "un niveau de prix suffisant et des garanties sociales", a rapporté à Reuters Alain Nagel, secrétaire général CGT du comité centrale d'entreprise d'Areva T&D. Les modalités du plan devraient être annoncées officiellement par Areva après la clôture de la Bourse. L'objectif de ce plan est de répondre aux besoins de financement du groupe, estimés à 11 milliards d'euros d'ici 2011.

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L'industrie nucléaire française est dominée depuis une cinquantaine d'années par EDF. Ce dernier est le premier exploitant de centrales au monde avec 58 réacteurs en exploitation. Il a obtenu la construction à partir de 2012, du deuxième EPR français, le réacteur de troisième génération fabriqué par Areva. Son objectif est d'être le leader de la relance du nucléaire dans le monde. En Grande-Bretagne, le rachat de British Energy lui a permis de devancer ses concurrents, les allemands E.ON et RWE (Allemagne) et GDF Suez. Aux Etats-Unis, il a repris la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy. Néanmoins le marché s'ouvre peu à peu à de nouveaux acteurs. GDF Suez est également passé à l'offensive sur le marché britannique en s'alliant à l'opérateur espagnol Iberdrola afin de participer au développement de nouvelles centrales nucléaires. Quant à Total, dernier arrivé dans ce domaine, il vise à faire à terme du nucléaire un de ses coeurs de métier.