CHRONIQUE / Les Bourses passent d'un extrême à l'autre

21/06/2006 - 16:32 - Option Finance

Il y a un mois les indices des marchés d'actions s'approchaient voire dépassaient les plus hauts atteints en 2000, au moment de la bulle "Internet". Ce rapprochement a, semble-t-il, réveillé de fâcheux souvenirs puisque depuis la baisse a été très violente, près de 10% sur les indices mondiaux, dans les 25 à 30% de recul sur le Japon et la plupart des marchés émergents. Que s'est-il passé ? Les marchés semblent avoir pris conscience brutalement, avec les hésitations de la Fed de Ben Bernanke, que l'horizon économique et les décisions de politique monétaire associées sont devenus incertains et plus risqués. Il apparaît en effet évident que le maximum de la vitesse d'expansion de la conjoncture mondiale est maintenant dépassé en raison du ralentissement de la croissance américaine. Ceci se produit alors que l'inflation continue de progresser. C'est un phénomène classique : le pic de l'expansion dans un cycle précède le pic de l'inflation. Les banques centrales n'ont donc pas fini leur manœuvre de resserrement alors que la vitesse de la croissance décroît. Dès lors les marchés financiers redoutent que les banquiers centraux en fassent trop et surtout dans le cas de la Fed décident les derniers 25 à 50 points de base de hausse qui vont provoquer la récession. C'est la raison pour laquelle les emprunts d'Etat se sont eux valorisés depuis un mois. Mais les marchés d'actions sont probablement en train de commettre à la baisse les excès de hausse qu'ils avaient faits il y a un mois. Certes les indicateurs avancés se sont retournés mais ils restent à des niveaux très éloignés d'une récession. Le plein emploi américain permet de penser que les risques de chute de la consommation des ménages sont négligeables. Le risque d'inflation surtout peut être écarté car les banquiers centraux ne sont pas prêts à refaire les erreurs des années 70. Les positions spéculatives ne sont peut-être pas encore complètement dénouées, mais on atteint des niveaux de valorisation intéressants pour les actions. Les primes de risque autour de 6,5 - 7% atteignent maintenant des niveaux historiquement très élevés. Jean Pierre Hellebuyck, vice-président, directeur de la stratégie d'investissement, Axa Investment Managers