DEXIA : Fortis reste à Réduire

02/07/2009 - 09:46 - Option Finance

(AOF) - Fortis a maintenu sa recommandation Réduire sur Dexia après l'annonce de la clôture de la vente de sa filiale FSA à Assured Guaranty. Cette vente est très importante pour le plan de restructuration de Dexia, écrit le broker. Elle s'inscrit dans la stratégie de Dexia de se recentrer sur son coeur d'activités et de réduire son profil de risque. Fortis rappelle par ailleurs la décision de Denis Kessler, André Levy-Lang, Bernard Lux et Jan Renders de mettre un terme à leur mandat d'administrateur. Le conseil a également décidé de coopter Stefaan Decraene, Christian Giacomotto, Robert de Metz et Bernard Thiry, comme membres du conseil d'administration, afin de pourvoir à leur remplacement, précise-t-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Dexia est né du rapprochement en 1996 des deux principaux acteurs en Europe du financement public local : le Crédit Local de France et le Crédit Communal de Belgique. Les deux institutions ainsi que la Banque internationale à Luxembourg (BIL) ont été unifiées sous l'enseigne unique Dexia en 1999. Dexia constitue une des toutes premières fusions transfrontalières dans le secteur bancaire européen et se classe parmi les quinze plus grands établissements financiers de la zone euro. La banque franco-belge, leader mondial des services financiers au secteur public local, intervient également dans les domaines des services financiers de proximité, de la gestion d'actifs, ainsi que de la trésorerie et des marchés de capitaux. En matière d'administration de fonds, RBC Dexia Investor Services a été lancé en 2006 en collaboration avec la Royal Bank of Canada et se classe parmi les dix premières banques dépositaires au monde. Dexia est également une banque de détail de premier plan en Belgique et au Luxembourg et répond aux besoins en services financiers de plusieurs millions de clients.

Les points forts de la valeur

- Le positionnement du groupe sur le secteur public local lui assure des revenus récurrents et peu risqués car peu dépendants de l'évolution des marchés financiers. Son stock de prêts donne au groupe une bonne visibilité.

Les points faibles de la valeur

- L'activité de capital market du groupe est réduite. - La concurrence pèse sur les marges de l'activité de Banque des particuliers ainsi que dans le financement public du fait de la forte liquidité et de faible risque. - La filiale américaine du groupe, FSA, a pâti de l'environnement instable aux Etats-Unis. Elle a enregistré près d'un milliard de dollars de pertes sur les trois derniers trimestres et a nécessité des injections de capital pour préserver la notation AAA nécessaier à son activité.

Comment suivre la valeur

- Dexia se définit lui-même comme une valeur contracyclique c'est-à-dire qui évolue dans le sens inverse des cycles économiques. Il profite ainsi des périodes difficiles par les politiques de relance de l'équipement public et le maintien de taux d'intérêts bas. En période de croissance, il résiste par les techniques d'ingénierie financière proposées aux collectivités. - Il faut surveiller la politique de développement du groupe à l'international. Dexia affiche notamment des ambitions au Mexique, au Canada ou encore au Japon dans le domaine du financement public. Le groupe est également intéressé par l'Europe de l'Est. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon le BCG, la crise va amener les banques à profondément changer leur modèle. Il deviendra nécessaire pour elles de se concentrer sur leurs clients, et non plus sur leurs produits. Les changements devraient notamment porter sur la taille de leur portefeuille d'activités, leur modèle de gouvernance, leur stratégie opérationnelle. En France, la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, les deux maisons mères de Natixis, va donner naissance à la deuxième banque française. Cette opération intervient alors que les deux établissements ont enregistré de mauvaises performances en 2008. Les Caisses d'Epargne ont enregistré leur première perte historique (2 milliards d'euros) tandis que les Banques Populaires ont pâti de leur première perte depuis la Seconde Guerre mondiale. L'Etat, qui pourrait en détenir jusqu'à 20%, va injecter 5 milliards d'euros dans le nouvel ensemble. La nomination à sa tête de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a suscité une polémique, en soulignant l'irruption de l'Etat dans la gouvernance.