VINCI : contrat de 100 millions d' euros avec l'Etat

07/07/2009 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Vinci a indiqué que le Ministère de la Défense venait de confier au groupement composé de Génécomi (Société Générale), Sogeprom (Société Générale), JB. Lacoudre et H. Godet (architectes), GTM Bâtiment (Vinci Construction France) et Cofely (GDF Suez), le financement, la conception, la construction et la maintenance du nouveau campus de l'ENSTA (École Nationale Supérieure de Techniques Avancées). Dans le cadre de cette opération, GTM Bâtiment, filiale de Vinci Construction France, s'est vu confier la construction d'un bâtiment d'enseignement et de recherche, de 432 studios et logements, et d'un gymnase pour un montant global supérieur à 100 millions d'euros. Les travaux débuteront en juin 2010 pour une durée de 24 mois. A l'issue des travaux, le campus de l'ENSTA accueillera en septembre 2012, 600 étudiants et 180 enseignants, chercheurs et personnels. Situés à Palaiseau, sur les 6 hectares du site de Polytechnique, les bâtiments seront construits en Haute Qualité Environnementale, avec notamment un système de chauffage géothermique.

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

33 930 millions d'euros au 31.12.2008 (+9,9%)

Résultats

Résultat opérationnel sur activité : 3 378 millions d'euros (+8,3 %) Résultat net part du groupe : 1 591 millions (+9,4 %)

Prévisions

Le groupe anticipe une stabilisation des recettes de péage de ses filiales autoroutières. Par ailleurs il estime que la priorité donnée aux marges sur les volumes dans le "contracting" (regroupant les activités énergies, routes et construction) pourrait conduire à une légère baisse du chiffre d'affaires dans ces activités. L'impact de la crise devrait être limité grâce à un carnet de commandes à ses plus hauts niveaux historiques.

Stratégie

Vinci a construit son développement autour d'un modèle intégré de concessionnaire-constructeur. Dans un contexte très incertain, le groupe privilégie la croissance organique pour maîtriser son endettement. L'Europe reste sa cible géographique principale, même si l'entreprise cherche aussi à se développer au Moyen-Orient et en Amérique du Nord.

Evènements financiers

L'acquisition de 17% du capital dans le groupe d'autoroutes ASF, en 2002, a représenté une évolution majeure. En 2005, Vinci a été choisi par le gouvernement français pour acquérir la totalité d'ASF dans le cadre de la privatisation des sociétés d'autoroutes. En 2007 des acquisitions importantes ont été menées dans l'activité énergies, qui ont eu un impact positif sur l'année pleine en 2008. L'an passé, la principale acquisition a été celle de Taylor Woodrow Construction, qui a permis à Vinci Construction d'atteindre une taille critique au Royaume-Uni. L'autre opération majeure, menée par Eurovia, a consisté en la reprise de la division de travaux ferroviaires Vossloh Infrastructure Services, renommée depuis ETF-Eurovia Travaux Ferroviaires.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Pour 2008 le groupe a présenté des résultats en accord avec les attentes des analystes, contrairement à certains de ses concurrents (notamment Eiffage); - En dépit d'un contexte très tendu, Vinci propose un dividende de 1,62 euro par action en progression de 6,6%; - Vinci devrait bénéficier des plans de relance mis en place par les gouvernements, et qui devraient soutenir son activité; - La capacité de la société à finaliser le financement d'importants contrats en partenariat public-privé (PPP) dans le contexte de crise financière du second semestre 2008 confirme la robustesse de son modèle.

Faiblesses

- Malgré un retrait de son endettement net entre 2007 et 2008 (en baisse de 0,9 milliard d'euros), la structure financière est encore fragile avec un endettement financier net de 15,4 milliards d'euros pour des capitaux propres de 9 milliards d'euros; - Le groupe n'a pas échappé au ralentissement conjoncturel au quatrième trimestre : l'augmentation du chiffre d'affaires est inférieure à 10% pour l'ensemble de l'année 2008 alors qu'elle était de 13,2% sur les neuf premiers mois de l'année; - Vinci est encore très présent en France (62,6% de l'activité à fin 2008) ce qui limite le bénéfice qu'il peut tirer du développement dans les pays émergents : l'Europe centrale & orientale, combinée avec le Moyen-Orient, représente moins de 11% du chiffre d'affaires; - Le capital du groupe est très morcelé car, avec un peu plus de 4%, Financière Pinault en est l'un des principaux actionnaires. Vinci n'est donc pas à l'abri d'une OPA hostile.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Construction (47% du chiffre d'affaires 2008) avec Vinci Construction - Routes (24%) avec Eurovia - Concessions (14%) avec Vinci Concession - Energies (14%) avec Vinci Energies - Divers (1%)

Le secteur

Au niveau européen Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. Cette action résulte du lourd endettement de certains acteurs, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.

La valeur dans son secteur

Leader mondial du BTP et des concessions.

Comment suivre la valeur

- L'activité construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt. - La dynamique de l'activité concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme. - Le groupe dispose d'un carnet de commandes élevé (23,5 milliards d'euros), dont une large part (70%) se traduira par un chiffre d'affaires cette année. Il est aussi en négociation sur plusieurs projets et serait sur le point de remporter une nouvelle tranche de la troisième ligne de métro du Caire, évaluée à 550 millions d'euros.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), la baisse d'activité pourrait s'élever à 6% cette année et provoquer la suppression de 25000 à 30000 emplois. Les trois grands groupes du marché français ne prévoient pas de recul très significatif de leur activité en 2009. Néanmoins la situation est plus difficile au niveau européen : sur les derniers mois, Moody's a abaissé les notes de solvabilité ou dégradé les perspectives de dix des onze valeurs de BTP qu'elle suit. En cause, le lourd endettement de certains, suite à une stratégie de croissance externe, alors que l'environnement se dégrade. De plus, même si leurs coûts énergétiques, représentant entre 25% et 30% de leurs dépenses totales d'exploitation, sont réduits grâce à la baisse du prix du pétrole, l'agence de notation prévoit que les groupes de construction vont pâtir d'une érosion de leur marge. Concernant les plans gouvernementaux mis en place pour soutenir le secteur, notamment aux Etats-Unis, ils ne devraient pas avoir d'impact positif avant fin 2009.