La gestion d'actifs face à la crise (BCG)

07/07/2009 - 11:14 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dans sa dernière étude annuelle sur la gestion d'actifs intitulée "Conquering the crisis", le Boston Consulting Group (BCG) estime que les risques et les opportunités devraient augmenter alors qu'un nombre record d'investisseurs se préparent à changer d'asset manager dans les mois qui viennent. Pour assurer leur viabilité mais aussi sortir de la crise avec un avantage concurrentiel, les gestionnaires d'actifs doivent revoir leurs modèles économiques et prendre des mesures, estime le BCG. En 2008, selon les calculs du BCG les encours gérés par les professionnels du secteur ont baissé de 18 % à 48.600 milliards de dollars après avoir affiché une croissance moyenne annuelle de 12 % entre 2002 et 2007. La chute des marchés d'actions a particulièrement pesé sur les encours, mais les asset managers ont également dû faire face à des transferts de capitaux des actifs perçus comme risqué et illiquides ou peu transparents pour se porter vers des classes d'actifs jugées plus sures. Par ailleurs, les investisseurs qui ont choisi de rester exposés aux classes d'actifs risquées ont souvent choisi des véhicules moins chers comme les ETFs au lieu de rester sur des fonds de gestion active. Ainsi, les liquidités, les fonds monétaires et les trackers ont été les grands gagnants de cette crise. L'étude indique aussi que la détérioration des niveaux de rentabilité du secteur pourrait se poursuivre. Le bénéfice moyen (marge opérationnelle) des gestionnaires d'actifs est tombé à 34 % des revenus nets à la fin de 2008 - niveau le plus bas en cinq ans - contre 38 % un an plus tôt. L'impact sur les bénéfices sera encore plus important en 2009. Les marges opérationnelles pourraient tomber à 30 %, voire moins. Au total, environ 80 % des gestionnaires d'actifs ont subi des baisses de leurs bénéfices en 2008, tandis que 70 % ont aussi enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires. Selon Philippe Morel, Directeur Associé senior au BCG à Paris et co-auteur du rapport "Certains gestionnaires ont déjà réagi, améliorant leur rentabilité. Dans un contexte de rationalisation, les mesures portent sur deux axes : la gestion des coûts et des risques. Ceux qui parviendront à piloter ces leviers pourraient même parvenir à gagner des parts de marché durablement." Selon l'étude du BCG, les investisseurs institutionnels vont exiger plus de transparence sur les produits et refuseront de payer plus de frais pour des produits gérés activement, qui n'impliquent pas pour autant de retours supérieurs à ceux gérés passivement. Les investisseurs individuels rechercheront aussi plus de transparence ainsi que des conseils plus judicieux. Les autorités réglementaires, pour leur part, surveilleront l'industrie des investissements de plus près