Actions : sources de performances passées et futures (Axa IM)

10/07/2009 - 11:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dans sa dernière note, Charles Dautresme d'Axa IM s'interroge sur le rendement que les investisseurs en actions peuvent espérer à l'avenir. Il remarque en effet que bien que la croissance économique mondiale ait été relativement stable au cours des 30 dernières années, les marchés actions quant à eux ont été extrêmement volatils. Les diverses périodes montrent des contributions des composantes du rendement très différentes. Alors que sur très longue période, les rendements totaux des actions ont été essentiellement dominés par les dividendes, les 30 dernières années témoignent d'un important changement: un " re-rating " important, exprimée par l'impressionnante expansion des multiples, a dopé vers le haut les rendements des actions depuis le début des années 80. La décennie 90 s'est achevée sur des valorisations excessives et a été suivie par une importante période de contraction des multiples. Alors que la composante croissance des bénéfices générait un rendement annuel de 8,12% de 2001 jusqu'à la fin de 2008, la contraction des multiples réduisait le rendement total annuel à 7,09%. La progression extraordinaire des multiples sur les 30 dernières années a été en partie l'oeuvre d'une longue tendance désinflationniste couvrant les années 80 et 90. Cette tendance a pris fin. Toutefois, il serait faux de supposer que nous allons rentrer dans une période inflationniste, estime l'analyste. "Nous prévoyons une croissance potentielle inférieure à celle des 30 dernières années. Alors que par le passé le taux de croissance oscillait autour de 3%, nous prévoyons que ce chiffre sera plus faible - disons autour de 2,5%. L'inflation devrait atteindre son point bas dans quelques mois et pourrait se révéler plus élevée à long terme", prédit Charles Dautresme. Selon lui, les bénéfices devraient progresser plus ou moins en ligne avec le PIB nominal. "Evidemment les rendements annuels fluctueront avec les variations cycliques des multiples de valorisation. Nous maintenons toutefois que la période de re-rating des actions fait partie du passé et que les rendements futurs dépendront davantage des dividendes et de la croissance des bénéfices. Néanmoins, nous prévoyons dans les prochaines années une certaine hausse des multiples de PE après la période la plus sombre de contraction des PE des 130 dernières années. Certains secteurs ou profils de sociétés méritent néanmoins une prime de valorisation. Les sociétés fortement exposées aux marchés émergents, justifient des primes de PE. En effet à la fin de 2007, les sociétés du MSCI Europe généraient déjà 17% de leurs ventes dans les marchés émergents. De plus, la révolution verte a aussi conduit les investisseurs à payer plus cher les sociétés respectueuses de l'environnement. Les valeurs de l'indice " clean-tech " ont un PE moyen de plus de 20", conclut Charles Dautresme.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

PER (Price Earning Ratio) : Rapport entre le cours boursier d'une société et son bénéfice net par action. Comme il tient compte de la valorisation boursière, c'est un indicateur de la croissance future des bénéfices, du risque associé à ces prévisions et du niveau des taux d'intérêt. C'est donc un indicateur qui est très lié à la structure financière de l'entreprise étudiée, il n'est donc pas adapté à l'étude de certaines sociétés et certains secteurs. PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.