Le dossier EADS fait partie des rares hausses du jour sur la place parisienne, dans un marché très nerveux en phase de consolidation. L'actualité du groupe d'aéronautique et de défense est pourtant loin d'être porteuse, puisque des rumeurs insistantes font état de nouvelles dissensions au sein du couple franco-allemand autour du financement de l'A350 XWB, le futur appareil bi-couloir d'Airbus, destiné à contrer la large domination de Boeing sur son segment.
Selon les projections exposées la semaine dernière par Airbus, la demande pour des appareils bi-couloirs devrait atteindre 5.367 unités au cours des 20 prochaines années. Sur ce total, 3.745 avions devraient être des "petits bi-couloirs" de 250 à 300 places, un segment sur lequel l'avionneur européen est positionné avec ses A330 et A340-300, auxquels il espère bien ajouter les A350 XWB-800 et A350 XWB-900 prochainement. Et Airbus aura fort à faire pour détrôner Boeing dans la spécialité. Le géant américain dispose en effet d'une palette très riche avec ses B787-3 (223 sièges en 3 classes), B787-8 (223 sièges en configuration tri-classe) et B787-9 (263 place en version tri-classe), et ses B777 (303 à 368 places), déclinés en 6 versions.
Avec des A340 en perte de vitesse et des A330 qui ne peuvent à eux seuls concurrencer Boeing sur l'ensemble de la gamme bi-couloirs, Airbus ne peut passer à côté de l'A350, au risque de laisser filer durablement son grand concurrent. Reste à trouver un compromis sur le lancement, et surtout le financement d'un programme qui devra être irréprochable pour se frotter aux solides B777 et B787. Une chose est sûre, les analystes anglo-saxons qui raillent la complexité de la prise de décision au sein du groupe aéronautique européen ont encore du grain à moudre...
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