Lancement de CCR Asset Management : rappel des faits

20/07/2009 - 11:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - Le groupe suisse UBS vient d'achever la fusion de ces trois filiales de gestion en France. La nouvelle entité portera le nom de la marque française rachetée en 2008, CCR Asset Management. Fin juin, les trois filiales de gestion du groupe bancaire UBS en France ont annoncé leur rapprochement. Il s'agit de CCR Actions, spécialisée dans les actions européennes selon une méthode d'investissement "value", de CCR Gestion, spécialisée dans les produits de taux, et d'UBS Global Asset Management France. Les trois réunies s'appelleront dorénavant CCR Asset Management (AM), la nouvelle structure est opérationnelle depuis le 1er juillet. Les équipes ont été toutes regroupées et les effectifs répartis. Par ailleurs, un certain nombre de collaborateurs ont quitté le groupe, volontairement ou involontairement, car celui-ci a mené une profonde restructuration abandonnant certaines fonctions supports et des activités connexes comme la valorisation. La fusion entre les trois entités de gestion était programmée depuis le rachat du groupe CCR par UBS à l'une des plus importantes grandes banques allemandes, la Commerzbank, début 2008. Cette dernière, qui rencontrait d'importantes difficultés, avait en effet choisi de se concentrer sur ses principaux marchés, à savoir l'Allemagne et l'Europe de l'Est, ce qui l'a conduit à céder également une filiale de gestion britannique, Jupiter Asset Management. Les discussions pour l'acquisition du groupe CCR par UBS ont démarré en 2007, pour aboutir au mois de février 2008. "Dès le début des discussions entre UBS et CCR, il avait été question de rapprocher les filiales de gestion afin de créer une seule plate-forme", relate Tim Blackwell, président des sociétés de gestion du groupe en France. Il aura donc fallu près de dix-huit mois pour parvenir à la fusion. En effet, la crise financière qui a particulièrement affecté UBS, mais aussi la mise en oeuvre d'un plan social en France à la suite de la rationalisation des activités, ont retardé la fusion. Deux ans après avoir filialisé son activité de gestion et créé CCR Gestion, le groupe CCR était rentré en 1993 dans le giron de la Commerzbank. Un an plus tard, la CCR était devenue le centre de compétence de la Commerzbank en gestion monétaire en devises. Par ailleurs, les activités de la filiale de gestion se sont diversifiées avec la création en 1997 de CCR Actions. Celle-ci est devenue en 2000 le centre de compétence de la gestion "value" européenne pour la Commerzbank en 2000. Fin des années 1990, début des années 2000, les filiales de gestion du Groupe CCR sont parvenues à bien s'installer dans le paysage français de la gestion et à bénéficier de la vogue des petites boutiques. Par exemple, Marc Renaud, qui a par ailleurs quitté le groupe en 2007 afin de fonder sa propre société de gestion, Mandarine Gestion, était l'un des gérants "vedettes" de CCR Actions. Le groupe suisse UBS souhaitait quant à lui se développer sur le marché français, il possédait déjà depuis 1992 une filiale de gestion en France en plus d'une banque privée, UBS Wealth Management, et d'une banque d'investissement. Cependant, l'acquisition d'une société de gestion locale lui semblait nécessaire afin de prendre véritablement pied en France et de se développer sur la clientèle institutionnelle. Depuis février 2008, UBS possédait donc en France trois sociétés de gestion avec des spécialités assez bien marquées, mais aussi dans le même secteur des activités bancaires liées aux fonctions de dépositaire et de valorisateur. Le rachat du groupe CCR a conduit le groupe suisse à revoir sa stratégie de développement en France en matière de gestion d'actifs. Il a abandonné les métiers de dépositaire et de valorisateur qui sont dorénavant externalisés à un prestataire extérieur. Ces activités concernaient une cinquantaine de personnes dont les postes ont été supprimés, ce qui a donné lieu à un plan social. "Nous avons choisi de nous recentrer sur l'activité de gestion d'actifs et d'abandonner les activités de dépositaire et de valorisateur, indique Tim Blackwell. Celles-ci nécessitent en effet d'atteindre une taille critique très importante compte tenu des développements industriels à mettre en oeuvre". Au total, les effectifs du nouvel ensemble passeront ainsi de 170 personnes à environ 120 personnes dont une cinquantaine pour la gestion, gérants et assistants de gestion compris. Au-delà d'un positionnement stratégique, la crise a forcé le groupe à entreprendre une rationalisation de ses activités. En effet, UBS a subi de plein fouet la crise financière à la fois au niveau groupe dans son ensemble, mais aussi au niveau des filiales de gestion en France, sans compter le scandale lié à l'affaire Madoff qui a sérieusement entaché sa réputation en Europe. Si au niveau mondial UBS a perdu la première place parmi les banques privées, en France, ses encours sous gestion ont fondu comme neige au soleil. Ainsi fin juin 2009, les encours des trois filiales réunies s'élevaient à un peu moins de 9 milliards d'euros contre 17 milliards d'euros à fin mars 2008, dont 7,5 milliards d'euros pour le groupe CCR. Le groupe a subi à la fois un effet marché et une décollecte importante notamment sur les fonds monétaires réguliers. Pour tourner la page, le nouvel ensemble reprendra donc en dénomination exclusive, CCR. Il a ainsi été baptisé CCR Asset Management (AM), et tous les fonds utiliseront également le nom de CCR. Exit donc UBS. "Il ne s'agit pas d'effacer le nom d'UBS, plaide pourtant Tim Blackwell, car UBS apparaît partout, d'ailleurs, notre argumentaire souligne notre appartenance au groupe. Simplement, nous sommes une boutique qui bénéficie de l'adossement à un groupe d'envergure internationale. La clientèle institutionnelle recherche des produits connus et, en même temps, le développement de l'architecture ouverte met en avant les boutiques fortement spécialisées". Ce changement d'appellation a également conduit à une rationalisation de la gamme. "Les gammes ont été repensées afin d'être plus claires et plus lisibles pour la clientèle, indique Tim Blackwell, le nombre de fonds a été réduit par le biais notamment de fusions, le nombre d'OPCVM est passé d'une cinquantaine à une trentaine." L'enseigne CCR AM sera également utilisée au niveau international par l'ensemble du groupe UBS qui se servira de son réseau international afin de développer la clientèle de CCR AM. "En France, nous allons distribuer nos produits CCR AM qui sont reconnus comme une gestion locale performante, mais nous pourrons aussi proposer les produits globaux et les expertises d'UBS sur les marchés internationaux, explique Tim Blackwell. Par ailleurs, nous allons également démarcher une clientèle internationale en lui proposant des produits CCR AM et en mettant en avant l'aspect boutique". Pour cela, les gammes de fonds de droit français seront complétées progressivement par des fonds de droit luxembourgeois. Les équipes commerciales ont dans cette perspective étaient regroupées très en amont du projet et cela depuis avril 2008. La force de vente est composée de 17 personnes dont 12 commerciaux seniors répartis entre deux équipes, une dédiée aux clients institutionnels et une seconde aux relations avec les tiers distributeurs : fonds de fonds, banques privées, conseillers en gestion de patrimoine, plates-formes. Par ailleurs, CCR AM continuera à fournir des produits et des solutions de gestion à la banque privée d'UBS présente en France. Le rapprochement avec le groupe CCR a justement pour but de diversifier la clientèle au-delà de la gestion privée. Les synergies avec le groupe seront en fait multiples, CCR AM comptant également utiliser la recherche produite par UBS afin d'affiner ses analyses ainsi qu'une partie des fonctions supports. Le gestionnaire répondra par ailleurs aux standards définis par UBS en matière d'organisation ou encore de contrôle des risques. La nouvelle société de gestion s'appuiera sur les expertises développées dans chaque pôle, même si certes, un certain nombre de directeurs historiques de CCR ont quitté le groupe comme Eric Bourguignon, qui était directeur général adjoint de CCR Actions. La direction des gestions est assurée depuis octobre 2008 par Lorenzo Ballester-Barral, également directeur général délégué, qui était auparavant directeur général d'UBS Global AM France. Il chapeautera l'ensemble des expertises du groupe. CCR Actions avait acquis une solide réputation dans la gestion des actions européennes selon une optique "value[-81]