LAGARDERE : pas d'objectifs pour Lagardère Active

23/07/2009 - 18:04 - Option Finance

(AOF) - Lagardère a publié un chiffre d'affaires de 3,72 milliards d'euros au titre du premier semestre, en baisse de 2,2% en données brutes et de 3,5% en données comparables. Le groupe n'a pas fourni d'objectifs pour sa filiale Lagardère Active. "L'absence de visibilité dans le domaine de la publicité s'est confirmée au second trimestre et interdit toujours de communiquer des objectifs de résultat pour l'année", a indiqué le groupe. La direction prévoit que l'évolution des ventes de Lagardère Publishing soit pénalisée au second semestre par une base de comparaison défavorable. "En effet, le succès de la saga Stephenie Meyer a été particulièrement sensible à partir de juillet 2008 avec une accélération au 4ème trimestre", écrit le groupe. Pour Lagardère Services, il s'attend à ce que les tendances soient en ligne avec celles observées en début d'année, avec une base de comparaison plus favorable au quatrième trimestre. Quant à Lagardère Sports, l'activité devrait connaître une évolution toujours irrégulière suivant les trimestres mais "faisant ressortir une quasi-stabilité à données comparables sur l'année", prévoit le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match...) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J...) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. -Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée. - Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - Le groupe doit améliorer la rentabilité de son activité presse qui est confronté à la concurrence des médias sur Internet. - Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.

Comment suivre la valeur

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les équipementiers sont inquiets. Ils considèrent que l'impact de la crise sur les compagnies aériennes peut remettre en question les cadences de production aujourd'hui prévues. Il est vrai que les constructeurs aéronautiques affichent leur manque de visibilité. Le dirigeant d'EADS, la maison mère d'Airbus, prévoit que face au manque de visibilité pour 2010, l'année prochaine pourrait être plus difficile que 2009 pour l'aéronautique civile. L'Association internationale du transport aérien (Iata) table, elle, sur des livraisons en chute de 30% en 2010. Airbus et Boeing ont déjà prévu de réduire leurs cadences de production. Cela se produira à partir de l'automne pour Airbus et en juin 2010 pour Boeing. Plusieurs sous-traitants prévoient une baisse de leur activité en 2009. Latécoère a adopté un plan d'économies pour faire face à un recul de ses revenus qui devrait atteindre 20% en 2009. L'entreprise pâtit notamment d'une forte diminution des fabrications pour les avions d'affaires de Dassault et les avions régionaux du brésilien Embraer.

Communication - Medias

Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais " The Financial Times " combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. " Le Monde " et " Les Echos " pratiquent également ce type de politique. Quant au "Figaro ", il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de " Femme actuelle " et de " Elle ".