NEXANS : marge opérationnelle divisée par deux au premier semestre

28/07/2009 - 08:22 - Option Finance

(AOF) - Nexans a essuyé une perte nette de 57 millions d'euros au premier semestre contre un bénéfice de 119 millions d'euros, un an plus tôt, après avoir enregistré 53 millions d'euros de charges non récurrentes de restructuration. La marge opérationnelle a été divisée par deux à 110 millions. Le taux de marge opérationnelle (sur chiffre d'affaires constants) s'est établi à 5,3% contre 9,1% sur la même période en 2008. Le chiffre d'affaires a atteint 2,085 milliards d'euros à cours des métaux non-ferreux constants, en recul de 12,1% à périmètre courant. Il représente une décroissance à périmètre constant pour les seules activités câbles de 16,4%. Commentant les résultats du premier semestre 2009, Frédéric Vincent, p-DG de Nexans, a déclaré : " Le groupe poursuit (...) son remodelage au travers de la cession de son activité de fils conducteurs au Canada et d'une restructuration qu'il a souhaité accélérer pour faire face aux enjeux structurels ou conjoncturels de certains de ses métiers. Il engagerait environ 100 millions d'euros à ce titre au cours de 2009 ". Au sujet de ses perspectives, le groupe table sur une croissance organique de -10 à -15% à fin d'année. Il se dit également " mobilisé sur son objectif de taux de marge opérationnelle de 6% pour 2009 ", dans l'hypothèse d'un contexte économique au deuxième semestre voisin de celui du premier. Enfin, il s'attend à ce que le résultat net revienne à l'équilibre malgré une charge de restructuration de l'ordre de 100 millions d'euros en année pleine.

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Activité de la société

De la Société française des câbles électriques, créée en 1897, en passant par Les câbles de Lyon jusqu'à Alcatel Câble, Nexans peut se prévaloir de plus de 100 années d'expérience, et revendiquer aujourd'hui le titre d'expert mondial des câbles et systèmes de câblage. Le groupe s'adresse principalement aux métiers d'infrastructures (transport et la distribution de l'énergie), à l'industrie (automobile, aérospatiale, navale, ferroviaire, pétrolière et gazière...), au bâtiment et à l'infrastructure télécoms. Nexans emploie près de 23 000 personnes à travers une présence industrielle dans 30 pays et des activités commerciales dans le monde entier. Le capital est désormais détenu principalement par des investisseurs institutionnels français, 35%, américains, 25,5% et européens, 23,1%.

Les points forts de la valeur

- Nexans dispose d'une situation financière parmi les plus saines de son secteur. Une situation qui lui permet de se développer sur des segments à forte valeur ajoutée, par des acquisitions ciblées. - Les coupures d'électricité aux Etats-Unis ou en Europe ces dernières années ont mis en lumière les besoins en termes de maintenance, de sécurisation et d'interconnexion des réseaux. - Le groupe collectionne les premières places sur ses marchés (n°1 mondial pour les câbles d'énergie sous-marins, n°1 en Europe pour les câbles en cuivre, les câbles spéciaux, les câbles d'équipement...) et les records industriels (câble sous-marin le plus profond, câble électrique à plus haute capacité, fil le plus fin...).

Les points faibles de la valeur

- Nexans est exposé au marché de la construction résidentielle aux Etats-Unis et à l'industrie qui son affectés par la crise économique. - Le groupe intervient sur des marchés historiquement très cycliques et peu prévisibles. - Nexans est relativement peu présent dans les zones géographiques en forte croissance. Le groupe souhaite s'y développer et s'intéresse en particulier à l'Asie.

Comment suivre la valeur

- L'activité de Nexans est bien évidemment liée à la santé des industries qui forment ses débouchés (télécoms, énergie, BTP) - Pour suivre la valeur, on prêtera aussi attention à l'actualité opérationnelle de ses concurrents comme Prysmian (ex-Pirelli), Draka, General Cable ou Leoni. - La société est également sensible aux variations des métaux non ferreux, du cuivre en particulier. Si le groupe transfère les hausses de prix à ses clients, celles-ci se traduisent par une progression de la dette nette et donc des frais financiers.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Le recul de la production des industries mécaniques en France n'a cessé de s'amplifier sur les derniers mois. Selon la Fédération des industries mécaniques (FIM), depuis le mois de décembre, la baisse des volumes produits par ces industries est de plus en plus marquée : si elle s'élevait à 1,3% fin 2008, elle a atteint 2,2% en janvier (par rapport au même mois de l'année précédente), 3,2% en février, et 4% en mars. La FIM estime que le recul des volumes produits devrait encore se renforcer et s'établir à 4,6% en avril et à 5,1% en mai. La chute des investissements, qui touche à la fois la France et l'Europe, est encore plus marquée aux Etats-Unis. Au premier trimestre, les dépenses des entreprises américaines ont chuté de 37% par rapport aux trois mois précédents. Le recul est plus fort (à 47%) pour les équipements industriels et encore davantage (78%) pour le matériel d'exploration et d'exploitation minière. La crise économique plonge certains fabricants de biens d'équipement dans les difficultés. Le suisse Sulzer, spécialiste des pompes et machines pour l'industrie, va supprimer 1400 postes, soit 11% de son effectif mondial, principalement en Europe et en Amériques. L'objectif est de réduire ses coûts annuels de 110 millions de francs suisses (73,2 millions d'euros).

Equipementiers télécoms

Selon le cabinet d'études Gartner, les ventes de téléphones mobiles dans le monde ont chuté de 9,4% au premier trimestre. Le secteur est touché par une baisse de la demande suite à la crise économique. A cela s'ajoute un déstockage massif de la part des revendeurs, qui résulte des méventes de 2008. Côté fabricants, le niveau des stocks a chuté de 25 millions d'unités au premier trimestre. Gartner estime que ce mouvement devrait continuer sur la période d'avril à juin. Par contre les téléphones dits " intelligents " (ou " smart-phones ") s'en sortent bien. Leurs ventes ont bondi de 12,7% au premier trimestre. En France, la situation est similaire : sur les quatre premiers mois de 2009, les ventes de mobiles classiques ont reculé de 6%, mais celles des "smart-phones" se sont renchéries de 113%, selon l'institut GfK. Cette tendance a permis au marché global de se maintenir par rapport aux quatre premiers mois de 2008. Les mobiles à écran tactile représentent aujourd'hui le quart des ventes en France alors qu'ils sont arrivés très récemment sur le marché. Pour faire face à cet engouement, les fabricants misent sur ce créneau. Pionnier dans ce domaine, LG Electronics a introduit la fonction tactile sur des mobiles de milieu de gamme. Son compatriote Samsung s'apprête à lancer trois nouveaux modèles tactiles.