LEGRAND : ventes en baisse de 16,7% au premier semestre

29/07/2009 - 10:20 - Option Finance

(AOF) - Legrand a enregistré un recul de 16,7% de son chiffre d'affaires à structure et changes constants au premier semestre, à 1,81 milliard d'euros. Le résultat opérationnel ajusté récurrent du spécialiste des équipements électriques basse tension est ressorti à 306,6 millions contre 404,1 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat net a reculé à 151,1 millions d'euros, contre 233,1 millions d'euros au premier semestre 2008. Le PDG Gilles Schnepp a évoqué dans un communiqué "quelques récents signaux encourageants", comme "la baisse d'activité moins importante voire la reprise au deuxième trimestre 2009 pour certains pays émergents comme la Chine et l'Inde" et "la stabilisation depuis quelques mois des indicateurs du marché du résidentiel neuf aux Etats-Unis tels que le nombre de mises en chantier ou de permis de construire". Le groupe s'est dit "pleinement confiant dans sa capacité à réaliser son objectif d'une marge opérationnelle ajustée récurrente supérieure à 14% en 2009".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Historiquement implanté à Limoges, Legrand est le spécialiste mondial des produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d'information. Son offre intègre des solutions pour les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Avec 150 000 références de produits et des implantations dans plus de 70 pays, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 4,1 milliards d'euros en 2007. Fort de ses 35 000 collaborateurs et avec près de 5% de ses ventes engagées dans la R&D chaque année, le groupe concentre son développement sur l'innovation et le lancement régulier de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. En 2003, la Commission européenne a opposé son veto à la fusion entre Legrand et son concurrent Schneider Electric. Les actions Legrand ont été rachetées par les fonds d'investissement KKR et Wendel Investissement, qui restent les deux principaux actionnaires avec chacun 30% du capital. Le groupe a fait son retour en Bourse en 2006.

Les points forts de la valeur

- Legrand est dirigé par une équipe appréciée de la communauté financière. La gestion de l'échec de la fusion avec Schneider, du rachat par des fonds d'investissement et du retour en Bourse a accru la crédibilité du management. - Très attaché à la Recherche et Développement et à l'innovation, Legrand se développe actuellement sur le marché en pleine croissance de la domotique. Ces équipements plus sophistiqués, plus esthétiques et donc à plus forte valeur ajoutée offrent des marges plus élevées. - Le groupe développe ses activités dans les pays émergents à fort potentiel de croissance. - Legrand a tout d'une cible idéale. Si les analystes ne voient pas Schneider Electric repartir à l'assaut du groupe, il pourrait en revanche attiser les convoitises de l'allemand Siemens, du suédois ABB ou des américains Honeywell et General Electric.

Les points faibles de la valeur

- Legrand est largement exposé aux difficultés actuelles du marché de la construction, le segment du Résidentiel représentant 42% de son activité globale et 30% de son chiffre d'affaires US. - Legrand n'est pas protégé par de véritables barrières technologiques. Il pourrait ainsi souffrir de la montée en puissance d'un nouvel acteur. Ses seules protections résident dans la maîtrise des normes des différents pays, la fidélisation des électriciens et l'innovation. - Legrand pâtit de la hausse des coûts d'achat qui représentent 30% de son chiffre d'affaires.

Comment suivre la valeur

- On s'intéressera aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur. - On surveillera également les mouvements de fusions-acquisitions. Legrand pourrait être racheté par l'un de ses concurrents dans un contexte d'intégration verticale de l'industrie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Le recul de la production des industries mécaniques en France n'a cessé de s'amplifier sur les derniers mois. Selon la Fédération des industries mécaniques (FIM), depuis le mois de décembre, la baisse des volumes produits par ces industries est de plus en plus marquée : si elle s'élevait à 1,3% fin 2008, elle a atteint 2,2% en janvier (par rapport au même mois de l'année précédente), 3,2% en février, et 4% en mars. La FIM estime que le recul des volumes produits devrait encore se renforcer et s'établir à 4,6% en avril et à 5,1% en mai. La chute des investissements, qui touche à la fois la France et l'Europe, est encore plus marquée aux Etats-Unis. Au premier trimestre, les dépenses des entreprises américaines ont chuté de 37% par rapport aux trois mois précédents. Le recul est plus fort (à 47%) pour les équipements industriels et encore davantage (78%) pour le matériel d'exploration et d'exploitation minière. La crise économique plonge certains fabricants de biens d'équipement dans les difficultés. Le suisse Sulzer, spécialiste des pompes et machines pour l'industrie, va supprimer 1400 postes, soit 11% de son effectif mondial, principalement en Europe et en Amériques. L'objectif est de réduire ses coûts annuels de 110 millions de francs suisses (73,2 millions d'euros).