AIR LIQUIDE : résultats semestriels supérieurs aux attentes

30/07/2009 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Au premier semestre, Air Liquide a réalisé un résultat net pratiquement stable à 596 millions d'euros (-0,8%) et un résultat opérationnel courant de 889 millions d'euros, en retrait de 6,5%. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat opérationnel de 867,5 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a reculé de 6,8% à 5,937 milliards d'euros, ce que le spécialiste des gaz industriel explique pour moitié par la baisse des prix du gaz naturel. Il baisse de 5,8% en données comparable. Commentant le 1er semestre 2009, Benoît Potier, Président Directeur-Général du groupe Air Liquide, a déclaré : " La performance du 1er semestre 2009 est conforme à nos attentes, en matière d'efficacité, de génération de trésorerie et de niveau de dette. Elle confirme la résistance d'Air Liquide dans un contexte de demande ralentie. En termes d'activité, les signaux positifs ont été plus marqués en fin de semestre, mais certains segments restent affectés par la faible demande de nos clients ". Air Liquide a maintenu ses objectifs 2009, c'est-à-dire des niveaux de chiffre d'affaires et de résultat net proches de ceux de 2008.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 31.12.2008 : 13103 millions d'euros (+11%) Au 31.03.09 : 2997 millions d'euros (-3%)

Résultats

Au 31.12.2008, résultat opérationnel courant : 1949 millions d'euros (+8,6%); résultat net : 1220 millions d'euros (+10,8 %)

Prévisions

Après avoir anticipé une croissance de son activité et de son résultat net pour 2009, le groupe prévoit désormais des niveaux de chiffre d'affaires et de résultat net proches de ceux de 2008. En effet, en tenant compte des performances enregistrées sur le premier trimestre 2009, il considère que le calendrier de reprise de ses marchés devrait être plus étalé que prévu.

Stratégie

Air Liquide a lancé début 2008 le programme ALMA, afin d'accélérer sa croissance et poursuivre l'amélioration de sa compétitivité. Trois objectifs chiffrés à moyen-terme sont liés à ce programme : porter la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires entre +8% et +10% grâce à un plan soutenu d'investissements sélectifs ; réaliser 600 millions d'euros de réduction de coûts de 2008 à 2010; maintenir la rentabilité des capitaux employés après impôt (ROCE) entre 11 et 12%. Pour 2009 le groupe a renforcé ses efforts de réduction de coûts à 300 millions d'euros (contre 250 auparavant). Le montant des investissements pour 2009 reste, lui, maintenu à 1,6 milliard d'euros pour lui permettre d'être bien positionné une fois la crise passée.

Evènements financiers

En 2004, l'acquisition du groupe allemand Messer Griesheim et l'intégration de ses activités de gaz industriels en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis a représenté une avancée majeure pour le groupe. Elle lui a permis de conforter sa position de leader mondial tout en renforçant son implantation géographique dans trois pays. En 2008, le rachat de la division Chemical Management d'Edwards a permis à Air Liquide de couvrir toute la gamme d'équipements et d'installations de fluides ultra-purs pour les acteurs clés de l'industrie électronique et a contribué à la croissance de l'activité électronique en 2008.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- L'action Air Liquide est appréciée pour ses qualités défensives : son activité est réalisée en grande partie (environ 80%) dans des marchés de long terme ou des secteurs peu sensibles aux cycles, tels que la santé; - Le titre surperforme le CAC 40 : au 31.12.2008, sur 10 ans, la cotation de l'indice CAC 40 a fléchi de 18% contre une hausse de 38% pour le cours de l'action; - Le groupe a maintenu son dividende (à 2,25 euros par action) sur les résultats 2008. En prenant en compte l'attribution gratuite réalisée auparavant, cela correspond à une augmentation du dividende de 10%. Cet élément souligne la confiance de l'entreprise dans ses perspectives à long terme; - Air Liquide s'appuie sur un portefeuille clients diversifié, tant en termes de secteurs d'activités que géographiques.

Faiblesses

- Sur le premier trimestre 2009, l'activité est en recul et les secteurs cycliques comme les secteurs défensifs sont touchés : les premiers ont subi un recul de la demande en volume supérieur à 30% tandis que les seconds ont connu des baisses de volumes inférieures à 10%; - Le groupe a revu ses performances à la baisse pour 2009 et ne table plus sur une croissance de son chiffre d'affaires et de son résultat.

La valeur et son secteur

Principales activités

Gaz et services (84% du chiffre d'affaires), ingénierie & construction (8%), autres activités (8%). Dans la branche gaz & services, il existe quatre activités : industriel marchand (42% du chiffre d'affaires de la branche), grande industrie (33%), santé (15%), électronique (10%).

Le secteur

La chimie européenne est confrontée à des perspectives d'activité difficiles pour 2009. Les notes de 42% des entreprises du secteur ont déjà une perspective négative attribuée par S&P. L'agence de notation a déjà dégradé cinq notes durant le premier trimestre 2009. Elle anticipe un recul annuel de 10% des ventes en 2009, qui devrait être suivi d'une croissance très limitée de 0,7% en 2010. A défaut d'une réduction rapide des coûts, d'autres acteurs pourraient voir leur qualité de crédit se détériorer. Le segment des gaz industriels est cependant moins affecté par la récession.

La valeur dans son secteur

Leader mondial des gaz pour l'industrie, la santé et l'environnement

Comment suivre la valeur

Du fait de la régularité de la croissance de son activité et de ses résultats, les analystes accordent à la valeur un caractère défensif. Néanmoins les performances d'Air Liquide sont sensibles à l'évolution de ses principaux débouchés. A ce titre, le secteur de l'automobile (qui influe sur l'activité industriel marchand), qui traverse des difficultés, est à surveiller. De même que celui de l'électronique, en pleine crise. Sur le premier trimestre 2009 la branche électronique a pâti des très bas niveaux de production mondiale de ses clients. Les résultats sont également influencés par l'évolution du cours du pétrole du fait de ses retombées sur le coût du transport.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

La pétrochimie européenne doit faire face à un environnement particulièrement difficile. Face à un recul de la demande, les surcapacités atteignent 15%, selon le président du Syndicat de la chimie organique de base (SCOB). Quant au taux d'utilisation des capacités, il atteint environ 80%, son plus bas niveau depuis plus de dix-neuf ans. La production de composants chimiques intervenant dans la fabrication de matières plastiques a chuté l'an passé : de 9,8% pour l'éthylène et de 5,2% pour le propylène. Réagissant à cette tendance, l'Europe et les Etats-Unis devraient supprimer cette année environ 2 millions de tonnes de capacités de production annuelles. Alors que l'Asie et le Moyen-Orient, qui bénéficient de coûts de production très inférieurs, vont enregistrer un développement de 6 millions de tonnes de capacités de production annuelles. L'autre tendance négative est la volatilité des coûts. Les hausses peuvent parfois être répercutées aux clients, mais avec un décalage dans le temps.