ALLIANZ : bénéfice supérieur aux attentes

07/08/2009 - 08:15 - Option Finance

(AOF) - Allianz a publié un bénéfice net de 1,9 milliard d'euros au titre du deuxième trimestre, en hausse de 21%. Les analystes tablaient sur un chiffre de 1,61 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires est ressorti de son côté à 22,2 milliards d'euros, en progression de 3,2%. L'assureur allemand a toutefois vu son bénéfice opérationnel chuter de 33% à 1,8 milliard. Le marché attendait un chiffre légèrement supérieur. Dans son communiqué, Allianz précise que le bénéfice opérationnel connaît toutefois une croissance de 25,9% par rapport à celui du premier trimestre. Le ratio de solvabilité du groupe s'élevait au 30 juin à 159%. Dans un communiqué, la direction a salué un "très bon résultat trimestriel".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Fondé en 1890 et numéro un européen de l'assurance, Allianz AG est présent dans plus de 70 pays où se répartissent quelques 60 millions de clients et 174 000 employés. Le groupe allemand opère à la fois sur l'assurance dommages, l'assurance vie et l'assurance des personnes. Allianz s'est renforcé ces dernières années en prenant le contrôle des AGF en France et de RAS Group and Lloyd Adriatico en Italie. Allianz est également un acteur majeur dans le domaine des services financiers par le biais notamment de Dresdner Asset Management et Dresdner Bank. Le groupe compte encore parmi ses entités le spécialiste de l'obligataire PIMCO, RCM dans la recherche actions ainsi que Nicholas-Applegate et Oppenheimer Capital dans la gestion. Allianz a opté pour le statut de "société européenne" (SE). L'assureur a achevé une complète réorganisation interne qui a abouti à la naissance d'Allianz SE.

Les points forts de la valeur

- Confirmant son redressement depuis la crise financière des années 2001-2002, le numéro un européen de l'assurance a enregistré un nouveau record de son résultat net, en hausse de 13,5% à 7,97 milliards d'euros en 2007. Malgré les grandes difficultés du secteur de la finance, heurté de plein fouet par la crise du "subprime", le groupe a maintenu une croissance soutenue. - Les activités Vie et Santé continuent de doper le titre, grâce à des résultats opérationnels en nette progression. - Le groupe bénéficie du dynamisme des marchés émergents d'Europe de l'Est, d'Asie et même de certains pays européens, comme la France et l'Italie, qui ont présenté de forts taux de croissance.

Les points faibles de la valeur

- Avec la faiblesse du dollar, la branche assurance-vie aux Etats-Unis du groupe demeure un problème. - Dresdner Bank continue de peser sur les résultats du groupe en raison de la crise du "subprime". La filiale a perdu 549 millions d'euros en 2007 en raison principalement de la crise financière.

Comment suivre la valeur

- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties. Notons que le résultat de ces placements est appelé résultat financier par opposition au résultat technique, égal aux primes nettes moins les coûts des sinistres, de souscription et de gestion. De même, les marchés financiers influent sur les activités d'assurance-vie. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre. - Une opération de rachat des minoritaires de l'assureur français AGF est très probable à terme, mais les questions en suspens restent nombreuses. Il faudra probablement attendre que la compagnie augmente la rentabilité de ses activités d'assurance-vie en Allemagne, pérennise le redressement de Dresdner Bank et achève sa réorganisation.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.

Finance - Banques

Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.