TOTAL passe en revue certains sites à risques dans l'Hexagone

07/08/2009 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Total a déclaré son intention d'inspecter une "grosse douzaine" de sites en France après une série d'accidents qui se sont produits depuis le début de l'année. Ces contrôles seront effectués sur des sites classés Seveso 2 pour la plupart, c'est-à-dire à haut risque. Le groupe pétrolier a précisé que six raffineries ainsi que plusieurs usines chimiques et pétrochimiques seront examinées de près d'ici trois mois par des experts. Mardi dernier, trois personnes ont été blessées, dont deux grièvement, lors d'une intervention sur une cuve à l'usine pétrochimique de Gonfreville, près du Havre.

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Performances et stratégie

Performances

- Chiffre d'affaires : 179 976 millions d'euros (+13,4%) au 31.12.2008 - Au premier trimestre 30 041 millions (-32%). - Résultats : résultat opérationnel net ajusté : 13 961 millions d'euros (+14,1%) au 31.12.2008 et 2 050 millions (-36%) au 31.03.09; résultat net part du groupe 13 920 millions d'euros (+14%) au 31.12.2008. Au 31.03.09, résultat net ajusté de 2 113 millions (-35%). - Prévisions : le groupe estime que les baisses de prix vont se confirmer en 2009. Dans ce contexte, les programmes de réduction des coûts de production devraient permettre d'abaisser les points morts dès 2009. Les conditions de marché de l'aval et de la chimie pâtiront cette année d'une baisse de la demande en dépit du recul du coût des matières premières. Néanmoins Total considère qu'il devrait maintenir ses investissements et sa politique de dividende cette année.

Stratégie

L'entreprise mène un programme soutenu d'investissements, qui a notamment pour objectifs : la croissance de ses activités d'exploration et de production d'hydrocarbures, le renforcement de sa position mondiale parmi les leaders sur les marchés du gaz naturel et du GNL (gaz naturel liquéfié) et l'élargissement de son offre dans les énergies nouvelles complémentaires (solaire, biomasse, nucléaire). Les investissements sont maintenus à 18 milliards de dollars cette année. Un an après avoir signé un partenariat avec GDF Suez et Areva pour un projet de centrale aux Emirats arabes unis, le pétrolier français a affiché sa volonté d'acquérir un savoir-faire dans le nucléaire pour devenir un véritable acteur dans l'exploitation de centrales. Côté coûts, faisant de même que ses concurrents, le groupe va supprimer 555 postes en France pour adapter ses raffineries et ses usines pétrochimiques.

Evènements financiers

Total est la résultante de deux rapprochements successifs : de Total avec la société pétrolière belge PetroFina, qui a donné naissance à Totalfina, puis de Totalfina avec Elf Aquitaine, qui a créé TotalFinaElf, rebaptisé Total en mai 2003. En janvier dernier Total avait lancé une offre hostile sur le canadien UTS Energy afin de se renforcer dans les pétroles non conventionnels (sables bitumineux), créneau qu'il considère comme étant très porteur. N'ayant pas réussi à convaincre les actionnaires, le groupe a abandonné cette opération. Néanmoins, après les rachats de Deer Creek en 2005, et de Synenco Energy l'an dernier, il reste prêt à mener d'autres opérations au Canada.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le groupe a engendré un bénéfice net historique l'an passé (avec un prix du baril de brent en croissance de 34% à 97,3 dollars) malgré le recul de 8% de son résultat net ajusté lors du quatrième trimestre ; - Il va distribuer un dividende par action en hausse de 10% (à 2,28 euros) sur le résultat 2008 ; - Total, moins présent que ses concurrents aux Etats-Unis, résiste mieux à la crise ; - Le titre bénéficie du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie ; - Sa structure financière est solide avec un ratio de dettes nettes sur fonds propres de 19% à fin mars 2009. Le groupe peut donc mener des acquisitions pour renforcer sa production d'hydrocarbures, en baisse sur le premier trimestre, et renouveler ses réserves.

Faiblesses

- Les résultats du groupe sont affectés par le recul du prix moyen du baril de pétrole brent qui, sur le premier trimestre 2009, a baissé de 54% par rapport au premier trimestre 2008 et de 20% comparé à celui du dernier trimestre 2008 ; - Sur le premier trimestre 2009, les performances opérationnelles du groupe ont subi la dégradation des marges de raffinage et la baisse de la demande dans la chimie ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est dégradée du fait des scandales liés à l'explosion de l'usine AZF, à la pollution (avec le naufrage de l'Erika) et aux restructurations annoncées après avoir dégagé des bénéfices annuels records.

La valeur et son secteur

Principales activités

- Secteur amont de la chaine pétrolière (exploration, développement, production d'hydrocarbures, de gaz naturel et de GNL) : 13,5% du chiffre d'affaires (CA) - Secteur aval de la chaine pétrolière (raffinage, marketing des produits pétroliers, vente et transport maritime) : 75,3% du CA - Chimie (de base et de spécialités) : 11,2%

Le secteur

La nette remontée des cours du baril de pétrole depuis le mois d'avril (qui a franchi le seuil des 60 dollars début mai) s'explique en partie par le rebond de la demande chinoise et des chiffres de l'emploi américain meilleurs qu'attendu. Cette tendance pourrait inciter les groupes pétroliers à investir dans de grands chantiers, par exemple dans le pétrole non conventionnel. Néanmoins l'Agence internationale de l'énergie (AIE) table pour 2009 sur une baisse de la demande de 2,8 %, à 83,4 millions de barils par jour.

La valeur dans son secteur

Cinquième groupe pétrolier intégré international.

Comment suivre la valeur

L'évolution du cours du titre est très liée aux cours du baril de pétrole, qui a chuté de 143 à moins de 60 dollars entre juillet 2008 et aujourd'hui. Les tensions géopolitiques sont également à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total. Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole. Elle estime désormais que cette demande devrait reculer de 2,9% cette année, contre une précédente estimation de 3%. Cette révision signifierait que le pire de la récession est passé. Le recul de la demande de pétrole est lié à une consommation en baisse dans les pays développés et à un retournement de tendance dans certains pays émergents, en particulier la Chine. Suite au ralentissement des exportations, l'AIE considère que la demande chinoise de pétrole pourrait fléchir de près de 1% en 2009, après une croissance de 4% en 2008. L'AIE évalue à plus de 26000 milliards de dollars les investissements à réaliser au cours des deux prochaines décennies pour maintenir l'offre. Or la volatilité importante du cours du pétrole empêche les compagnies d'avoir une visibilité suffisante pour investir. Selon ExxonMobil, une variation de 1 dollar du prix moyen du pétrole a un impact de 375 millions de dollars sur les résultats de son activité d'exploration-production.