ADECCO tombe dans le rouge au deuxième trimestre

11/08/2009 - 09:38 - Option Finance

(AOF) - Adecco a publié une perte nette de 147 millions d'euros au deuxième trimestre 2009 contre un bénéfice de 212 millions sur la même période l'an passé. Cette perte inattendue s'explique notamment par une brusque chute du chiffre d'affaires, qui a plongé à 3,591 milliards d'euros contre 5,202 milliards l'an passé. Il faut également y voir l'impact d'une charge de dépréciation de 125 millions d'euros concernant des actifs dont le groupe a récemment fait l'acquisition en Allemagne. Le résultat opérationnel est ressorti en perte de 173 millions contre un excédent de 304 millions en 2008. Le marché attendait un bénéfice net de 55 millions d'euros et un bénéfice opérationnel de 29 millions d'euros selon le consensus Reuters.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Adecco S.A. est le leader mondial solutions en ressources humaines avec réseau de 33 000 employés et 6600 bureaux et agences répartis dans 70 pays et territoires à travers le monde. Adecco comprend trois divisions: Adecco Staffing, Ajilon Professional et LHH Career Services. Adecco Staffing se concentre sur des solutions flexibles en matière de personnel pour les industries mondiales, notamment dans les secteurs de l'automobile, de la banque, de l'électronique, de la logistique et des télécommunications. Ajilon Professional regroupe les activités spécialisées et LHH Career Services comprend l'ensemble des services d'outplacement et de gestion de carrière. Adecco est une entreprise cotée en bourse dont le siège mondial se trouve en Suisse. Ses principaux marchés sont la France, les Etats-Unis, le Japon et l'Italie. Adecco figure dans la liste des 500 plus grandes entreprises du monde (classement Forbes).

Les points forts de la valeur

- Adecco a significativement réduit son endettement, ce qui lui permet de réaliser des opérations de croissance externe dans les segments qui lui paraissent les plus porteurs. - Forte progression du marché outre-Rhin grâce au recentrage opéré par le groupe et à l'acquisition de l'allemand DIS et de Tuja Grpoup. -Le groupe développe les activités plus rémunératrices que sont la gestion de carrières, le conseil en ressources humaines, le reclassement lors de plans sociaux ou encore le placement en CDD ou CDI, pour des emplois de plus en plus qualifiés. Il se développe également dans les économies à forte croissance.

Les points faibles de la valeur

- La concurrence sévit, particulièrement sur les grands comptes, et met la pression sur les marges. - Les performances d'Adecco sont affectées par l'atonie de ses activités d'intérim généraliste en France ainsi qu'une pression tarifaire pour les prestations d'intérim généraliste auprès des grands comptes.

Comment suivre la valeur

- Sur le secteur d'activité du groupe Adecco, les facteurs-clés sont les tendances du PIB dans les pays industrialisés et émergents et la souplesse du marché du travail résultant de législations plus ou moins favorables. - Depuis l'adoption de la loi Borloo de cohésion sociale qui met fin au monopole de placement de l'ANPE, tout salarié candidat, chômeur ou non, peut pousser la porte d'une entreprise de travail temporaire pour y décrocher, non seulement une mission d'intérim, mais aussi un contrat à durée déterminée ou indéterminée. - Adecco pourrait poursuivre des opérations de croissance externe dans un contexte de consolidation du secteur. Fin 2007, le néerlandais Randstad numéro trois mondial du secteur a racheté son homologue Vedior pour 3,5 milliards d'euros, créant ainsi le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires d'environ 17,3 milliards d'euros. - Concernant ses perspectives, le groupe tablait début 2008 sur une marge d'Ebitda supérieure à 5% d'ici à 2009. Il a également confirmé son objectif d'une croissance annuelle du chiffre d'affaires d'au moins 7 à 9% pour une rentabilité des capitaux investis supérieure à 25% d'ici 2009.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux entreprises

Selon le ministère de l'écologie, l'activité du transport routier français de marchandises a reculé de 5,9% (à 206,2 millions de tonnes-kilomètre) en 2008. C'est la plus forte baisse du secteur depuis 1993, après deux années de hausse (+3,7% en 2007 et +3% en 2006). Le transport national a reculé de 5% (181,9 millions de tkm), alors qu'à l'international, la baisse est encore plus marquée (de 12,2% 24,3 millions de tkm). La situation ne s'arrange pas sur les premiers mois de 2009 et les acteurs sont affectés par une baisse des échanges entre agents économiques. Le premier trimestre a vu 581 dépôts de bilan, soit une progression spectaculaire de 64,6% par rapport à la même période de 2008. Cette tendance aurait même été amplifiée sur les mois d'avril et mai car l'Unostra, une des organisations patronales du secteur, pronostiquait qu'un certain nombre de PME ne pourraient payer leurs charges sociales trimestrielles. Le ralentissement de l'activité est venu s'ajouter à d'autres difficultés, en particulier la flambée du prix des carburants sur le premier semestre 2008. Les professionnels craignent que le cabotage qui, depuis le 1er mai, autorise les transporteurs des pays ayant adhéré à l'Union européenne en 2004 à effectuer temporairement du transport de marchandises sur notre territoire, fragilise encore le secteur.