NATIXIS : perte inférieure aux attentes au deuxième trimestre

26/08/2009 - 08:19 - Option Finance

(AOF) - Natixis a publié une perte nette moins lourde que prévu au deuxième trimestre et a confirmé que sa maison-mère, Banque Populaire-Caisse d'Epargne (BCPE), allait garantir son portefeuille d'actifs toxiques. La perte nette de la banque s'est élevée à 883 millions d'euros contre une perte de 1,017 milliard d'euros, un an plus tôt. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une perte de 911 millions d'euros. Natixis a précisé que BPCE allait garantir les actifs de la structure de cantonnement (GAPC) sur environ 35 milliards d'euros. " Cette garantie a pour conséquence une baisse d'environ 16 milliards d'euros d'encours pondérés, tout en conservant une partie du potentiel d'appréciation des portefeuilles ", a expliqué la banque. Le produit net bancaire s'est élevé à 568 millions d'euros et le résultat brut d'exploitation s'est établi à - 518 millions d'euros. Le coût du risque est ressorti à 1,286 milliard d'euros, dont 266 millions d'euros pour la structure de cantonnement et 1,020 milliard d'euros pour les activités pérennes, ce dernier montant incluant le renforcement de la couverture globale sur certains secteurs d'activité (immobilier, LBO,...) pour 748 millions d'euros. Enfin, Natixis a confirmé ses objectifs de croissance et de retour à la rentabilité attendu pour le second semestre 2009. A horizon 2012, l'objectif de ROE (rendement des capitaux propres) est supérieur à 12%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%. Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.

Les points forts de la valeur

-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques. -Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros. -Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux.

Les points faibles de la valeur

- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%). - Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque. - La faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement). - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.