ESSILOR : bénéfice net par action en hausse de 2,4%

27/08/2009 - 10:23 - Option Finance

(AOF) - Le bénéfice net par action d'Essilor a progressé de 2,4% à 0,98 euro au premier semestre, tandis que le bénéfice net part du groupe a augmenté de 2,1% à 202,4 millions d'euros. La rentabilité opérationnelle a atteint 18,2%. Le numéro un mondial de l'optique ophtalmologique a indiqué qu'il avait pris ou augmenté sa participation dans 11 sociétés au cours du premier semestre, représentant un chiffre d'affaires additionnel d'environ 47 millions d'euros. Il a également souligné avoir finalisé l'acquisition de Wholesale Lens Corporation Limites. Au 30 juin 2009, la dette nette d'Essilor atteignait 211 millions d'euros. "L'ensemble de l'exercice 2009 devrait permettre au groupe de développer sa présence sur les différents marchés où il opère", a indiqué Essilor concernant ses perspectives. Le groupe entend également poursuivre "sa politique d'acquisitions dans l'ensemble des régions" et "maintenir ses efforts pour préserver son niveau de rentabilité".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au premier trimestre 2009 : 840,4 millions d'euros (+10,3%) - Au 31.12.2008 : 3 074,4 millions d'euros (+5,7%)

Résultats

- Au 31.12.208, résultat opérationnel : 514,5 millions d'euros (+2,0%) ; résultat net (part du groupe) : 382,4 millions d'euros (+4,3%)

Prévisions

La crise économique ne remet pas en cause les objectifs d'Essilor à moyen et long terme et le groupe va poursuivre ses acquisitions ciblées, notamment dans les laboratoires de prescription. Sur 2009, le groupe estime que la croissance par acquisitions pourrait représenter environ 6%. Les ventes devraient être au moins stables au deuxième trimestre en données organiques. La marge opérationnelle devrait cette année être du même ordre que celle de 2008 (à 18,2%, hors acquisitions de Satisloh).

Stratégie

Essilor mène une politique de croissance externe extrêmement dynamique depuis plusieurs années. Depuis six ans, le groupe a acquis 95 sociétés, la plupart étant des laboratoires de prescription. Cette stratégie va se poursuivre en 2009. Sur le premier trimestre, Essilor a déjà mené plusieurs opérations : il a porté de 10% à 51% sa participation au capital de JZO, numéro un du marché des verres ophtalmiques en Pologne et distributeur de BBGR. En Inde, Essilor a augmenté de 10% sa participation dans GKB Rx Lens Private Ltd, qui exploite un réseau de laboratoires de prescription, et possède désormais 60% de son capital. Essilor a également finalisé quatre petites acquisitions en Australie.

Evènements financiers

En 2008, la croissance externe s'est poursuivie à un rythme soutenu avec 27 acquisitions, pour l'essentiel des laboratoires de prescription. Cette stratégie s'est déployée sur l'ensemble des régions, avec 15 opérations en Amérique du Nord, 7 en Europe, 3 en Asie, et une au Brésil. L'opération la plus importante concerne le rachat de Satisloh, le numéro un mondial des équipements de prescription optique.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Position de leader mondial bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger; - L'entreprise est dotée d'une bonne capacité d'innovation; - Sur le premier trimestre, l'activité résiste, dans un contexte économique très déprimé, avec une croissance interne en repli modéré de 1%; - Le groupe va distribuer un dividende net en hausse de 6,5% (à 0,66 euro par action) au titre de 2008; - La structure financière est extrêmement solide avec un ratio de dette nette sur capitaux propres de 4,7% à fin 2008. Cette solidité procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde; - L'activité du groupe bénéficie du vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent.

Faiblesses

- L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) menace l'activité des opticiens; - Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar : si les effets de change sont positifs début 2009, en revanche, en 2008, Essilor a subi un effet de change négatif de 4 %; - Le titre est relativement cher avec un cours qui représente près de 18 fois les bénéfices attendus sur 2009; - La stratégie d'acquisition très dynamique pèse sur les marges (comme c'est le cas de Satisloh); - Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : les régions Asie - Océanie et Amérique latine ne représentent que 13% du chiffre d'affaires.

La valeur et son secteur

Principales activités

Fabrication de verres adaptés à tous les types de défauts visuels. La fabrication et la vente d'instruments d'optique (principalement appareils de taillage de verres finis et équipements de dépistage des défauts visuels) représente 5% de l'activité.

Le secteur

Le marché de l'optique ophtalmique s'annonce une nouvelle fois difficile en 2009. Néanmoins, à moyen terme, le secteur bénéficie de plusieurs tendances favorables : du fait du vieillissement de la population dans les pays développés, le nombre de cas de presbytie (défaut visuel après 40 ans) va connaître une forte croissance à l'avenir. De plus, l'achat de lunettes est remboursé par les mutuelles, en Amérique du Nord et en Europe, régions qui concentrent la majeure partie de l'activité du groupe. Enfin, les marchés émergents comportent un potentiel énorme de développement.

La valeur dans son secteur

Numéro un mondial de l'optique ophtalmique.

Comment suivre la valeur

Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90% un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé. Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller. Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

D'après l'Insee, la consommation des ménages en produits manufacturés, qui représentent le quart de la consommation globale des ménages, a progressé de 0,4% au premier trimestre (comparé au dernier trimestre 2008). Cette augmentation résulte d'un rebond de la consommation de 1,1% en mars après un mois de février où elle avait décliné de 1,8%. La bonne performance du mois de mars provient, en partie, d'une progression des ventes de l'industrie textile (+3,5% sur un mois). Les professionnels ont été surpris par cette évolution, alors que les ventes de vêtements subissent de plein fouet les effets de la crise. Les experts l'attribuent plus à des effets calendaires liés aux soldes qu'à un changement des comportements. D'après les données de l'Institut français de la mode (IFM), la consommation d'articles de prêt-à-porter féminin a reculé de 5% l'an passé pour atteindre 10,1 milliards d'euros, soit sa plus mauvaise performance depuis 1994. Préoccupés par leur pouvoir d'achat, les Français sont très sensibles aux prix des articles, incitant les enseignes à multiplier les soldes et promotions. Ces derniers représentaient en 2008 33% de l'activité du secteur, contre 30% en 2007 et 23% cinq ans plus tôt. La conséquence directe est la baisse des prix des produits qui a atteint 4,5% l'an passé.